Terminator 3 : le soulèvement des machines. Avec son action improbable, ses personnages lisses, Terminator perd les pédales dans un volet 3 insipide qui a même perdu son interdiction aux moins de 12 ans pour devenir tous publics. Sic.
Synopsis : Dix ans ont passé depuis “Le Jugement dernier”. Désormais âgé de 22 ans, John Connor vit dans l’ombre, sans foyer, sans travail, sans identité. Mais les machines de Skynet parviennent à retrouver sa trace.
Ils envoient alors vers le passé la T-X, une androïde nouvelle génération quasi-invulnérable, pour éliminer le futur leader de la résistance humaine mais également Kate Brewster, une jeune vétérinaire.
Un autre Terminator, le T-101, est venu protéger la vie de John Connor. Ensemble, l’homme et la machine vont mener une lutte acharnée contre la T-X : de l’issue de ce combat dépendra le futur de l’humanité…
Critique : James Cameron ayant d’autres projets cinématographiques, il n’a pas souhaité réaliser le troisième volet d’une série qu’il a lui-même initiée au début des années 80, et qui s’est avérée être une révolution technologique en 1992, avec Le jugement dernier, numéro 1 mondial. Toutefois, toujours prêt au bon coup, il demeure producteur.
Terminator 3 le soulèvement des machines, la fin du phénomène
On peut comprendre sa réticence à revenir derrière la caméra pour tourner ce troisième numéro, après le succès insensé de Titanic, devenu mythe du 7e art, surtout pour conter l’association improbable du T1000, jadis machine à tuer de Skynet jouée par Schwarzy, avec deux ados traqués par le nouveau joujou du futur, le cyborg T-X, sexy en diable, puisque c’est le modèle Kristanna Loken qui lui donne ses traits.
Toujours plus adolescent, de moins en moins incarné… Le film de Jonathan Mostow (le thriller routier Breakdown, le thriller sous-marin U 571, Clones avec Bruce Willis) dérape malgré des moyens considérables, la méga-production étant vendue comme l’œuvre la plus chère jamais réalisée à sa sortie.
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Schwarzenegger en pré-retraite
Paradoxalement, malgré trois séquences épiques, cette suite tardive ne laisse pas la même empreinte qu’un T2 qui révolutionnait la technologie sur le grand écran, à l’aide du morphing. Terminator 2 : le jugement dernier en 1991 était une date dans l’histoire, une étape vers le futur du cinéma. T3 n’est qu’un blockbuster estival de plus, avec une star vieillissante, Arnold Schwarzenegger, alors au bord de la retraite de son métier d’acteur, pour prendre les commandes de la Californie en tant que gouverneur.
Dans Le soulèvement des machines, la surenchère de moyens tend au grotesque, et faute d’acteurs compétents (Loken, Stahl et Claire Danes sont tous trois transparents), le désintérêt du public a été évident : 3.307.000 entrées en France contre 6.100.000 pour le 2 en 1991, à peine 150M$ aux USA… Un bilan plus que moyen, à l’image de cet avatar de blockbuster, fade et dilué, manquant cruellement de l’incroyable pugnacité de ses deux prédécesseurs.