Stardust, le mystère de l’étoile, premier blockbuster de Matthew Vaughn (Kick Ass, la trilogie Kingsman), est une production d’heroic fantasy à l’ancienne, savoureusement enjouée. Sous ses airs de nanar suranné, elle dissimule un divertissement des plus recommandables, qui fut néanmoins condamné à un échec sans appel à sa sortie, avant de devenir un vrai film culte avec le temps.
Synopsis : Dans un paisible village d’Angleterre nommé Wall en raison du mur qui sépare les mortels d’un univers parallèle et surnaturel, vit Tristan Thorne, un jeune villageois qui a fait la promesse chevaleresque de ramener une étoile tombée du ciel à la plus jolie fille du village pour gagner son cœur. Afin de tenir parole, Tristan passe de l’autre côté du mur et entre dans le royaume magique de Starmhold. Commence alors une fantastique épopée où Tristan rencontrera pirates et sorcières en tous genres…
Récit d’un accident industriel
Critique : Paramount n’y croyait plus et a lancé Stardust, au budget de soixante-dix millions de dollars, sans réels efforts de promotion. Le résultat au box-office a été des plus impitoyables et le blockbuster se classe déjà dans les plus gros bides de l’année 2007.
Au vu des effets spéciaux souvent ridicules et d’une réalisation calamiteuse, on pourrait se dire que ce n’est que justice. Et pourtant, ce nanar interstellaire gagne bien vite notre estime alors que les péripéties de son jeune héros démarrent. Son rythme vif, sa galerie de personnages ubuesques et la bonne humeur collective qui se dégage des dialogues confèrent à cette œuvre flouée des qualités rares liées à la sincérité de l’entreprise.
Matthew Vaughn reste égal à lui-même
Stardust le mystère de l’étoile ne tient en rien du spectacle parfaitement lisse et calculé d’un Harry Potter, d’un Seigneur des anneaux ou d’un Narnia, et gagne aisément notre sympathie, peut-être en raison de sa générosité de divertissement qui se refuse à l’emphase. Malgré le casting de has been (Peter O’Toole, De Niro, Michelle Pfeiffer), de vedettes de seconde catégorie (Charlie Cox, Ben Barnes, Sienna Miller, Jason Flemyng…) et d’un réalisateur qu’on n’attendait pas forcément aux commandes de pareille machine (celui de Layer cake qui deviendra surtout celui d’un Kick-Ass, d’un X-Men brillant et de la trilogie Kingsman), on réussit à mettre nos préjugés de côté pour passer un réel très bon moment de féerie. Celui-ci est marqué par la rencontre avec d’impitoyables sorcières avides de jeunesse, une licorne, des pirates sillonnant le ciel ou encore une étoile à forme humaine qui rayonne d’amour pour son juvénile héros.
Stardust le mystère de l’étoile, un bide injuste à redécouvrir
Les acteurs qui ont de la bouteille comme Michelle Pfeiffer en cruelle Carabosse, décidément abonnée aux rôles de garces après celui de Hairspray, et Robert De Niro en vieille tata pirate, volent la vedette aux jeunes comédiens beaucoup plus fades et sont pour beaucoup dans la réussite relative de cette production.
Stardust le mystère des étoiles est donc un vrai plaisir pour les spectateurs adultes qui y verront un bel hommage à des œuvres très eighties comme Princess Bride et L’histoire sans fin, alors que les ados contemporains trouveront le résultat final daté et poussiéreux.
Une belle poudre d’étoile en effet qui ne sortira en Blu-ray en France qu’en 2021.