Rupert Everett est un acteur anglais révélé en 1984 dans Another Country. Le charme de ce dandy dans l’âme et le jeu, son charme a séduit jusqu’en Amérique.
Jeune promesse du théâtre, à la fin des années 70, puis du cinéma britannique dans les années 80, Rupert Everett s’échappe très tôt de l’éducation de sa famille catholique pour étudier l’art dramatique à Londres alors qu’il n’a que 15 ans, au milieu des années 70. Il s’affranchit du joug parental et démarre une vie de bohème qui le portera jusqu’à Hollywood dans les années 2000.
La reconnaissance cannoise avec Another Country
Everett connaît la gloire dans les circuits art et essai, en 1984, en incarnant un jeune homosexuel dans Another Country de Marek Kanievska, remarqué à Cannes. Il y partage l’écran avec Carey Elwes, Rupert Wainwright et surtout Colin Firth, autre révélation immédiate. Il avait joué la pièce dès 1982 avec Kenneth Branagh.
Dans les années 80, on retrouve Ruppert Everett chez Mike Newell dans le très apprécié Dance with a Stranger (1985), chez Kontchalovski dans la production Cannon Duo pour une soliste (un échec) et surtout Chronique d’une mort annoncée, succès de Francesco Rosi qui est sélectionné à Cannes en 1987. L’un de ses meilleurs films.
La traversée du désert
Au début des années 90, l’idole de la décennie passée traverse le désert artistique, malgré un rôle décadent chez Paul Schrader dans Étrange séduction (1990). Acteur mondain dont on connaît l’amour pour la vie nocturne, il trouve la rédemption artistique chez Michele Soavi en 1994, dans le culte Dellamorte Dellamore. Ce passage dans le cinéma de genre transalpin démontre néanmoins sa difficulté à être engagé dans des projets d’envergure. Il figure également dans le biopic royal de Nicholas Hytner, La folie du roi George en 1994. Un succès.
La mode du meilleur ami homo
Pour la reconnaissance commerciale, il lui faudra attendre 1997 et le triomphe mondial de la comédie romantique Le mariage de mon meilleur ami, avec Julia Roberts. Il y interprète le rôle très à la mode du meilleur pote homo, forcément cynique et rigolo, qu’il reprendra en 2000 aux côtés de Madonna dans Un couple presque parfait de John Schlesinger. Ce film sera un lourd échec, sauf en France.
Déclin d’une carrière sans issue
Malgré des rôles dans des blockbusters comme Inspecteur Gadget ou Stardust, il connaît le déclin. Il prête bien sa voix dans des films pour enfants monumentaux comme Shrek 2 et 3, ou Le monde de Narnia, mais sa carrière semble vouer à l’impasse. Aussi, il fait la fête pour Fabien Onteniente dans People en 2004, et s’amuse dans les deux productions pour adolescentes St Trinian’s au Royaume-Uni, mais la flamme du public à son égard s’éteint.
Dans les années 2010, il apparaît régulièrement au cinéma dans des films de moindre importance, comme Oh My God ! Tim Burton lui offre néanmoins un rôle cabotin dans Miss Peregrine et les enfants particuliers. Un cadeau bienvenue pour relancer sa carrière, mais le succès n’est pas au rendez-vous aux USA.
Réalisation, écriture et télévision
Rupert Everett réalise son premier long en 2018, d’après l’œuvre d’Oscar Wilde, The Happy Prince. Il y met en scène la fin de vie de son idole, Oscar Wilde, qu’il incarne à l’écran face à Colin Firth et Emily Watson.
Rupert Everett, jamais au repos, intervient aussi souvent à la télévision, notamment dans Les liaisons dangereuses de Josée Dayan, en 2003, avec Catherine Deneuve et Nastassia Kinski, ou l’adaptation italienne du roman d’Umberto Eco, Le nom de la rose, pour huit épisodes, en 2019.
Jamais la langue dans sa poche, la star publie une autobiographie corsée en 2008, à l’image d’une existence rock’n’roll et glamour. Il y est question de l’homophobie hollywoodienne qui le répudia après son coming out. La plume fluide et sensuelle, il a également publié deux romans. La moindre des choses pour un artiste dont la vie entière pourrait effectivement faire l’objet d’un ouvrage romanesque.
Filmographie (Réalisateur) :
- 2018 : The Happy Prince