Né en Irlande, Peter O’Toole est d’abord journaliste et marin, avant d’étudier l’art dramatique. Membre du réputé Old Vic dans les années 50, il devient une vedette internationale avec le triomphe de Lawrence d’Arabie (1962), le chef-d’œuvre de David Lean. Il s’y impose avec aisance, jouant de sa prestance physique, d’un regard puissant et d’une intelligence dramatique pour incarner ce personnage tortueux de légende. Dès lors, il s’avère une valeur sûre du cinéma anglo-américain et il excelle dans Becket (P. Glenville, 1964) ou Lord Jim (R. Brooks, 1965). La comédie est également son domaine et il se montre un digne héritier de Cary Grant dans Quoi de neuf, Pussycat ? (C. Donner, 1965) et Comment voler un million de dollars (W. Wyler, 1966), dans lequel il forme un couple brillant avec Audrey Hepburn.
Mais Peter O’Toole semble préférer le théâtre, se produisant sur les scènes de Broadway ou West End. À l’instar d’un Louis Jouvet ou d’un Jean-Louis Barrault, il semble un temps ne considérer le cinéma que comme une nécessité entre deux rôles sur les planches, dont un mémorable Macbeth mis en scène par Bryan Forbes à l’Old Vic en 1980. En 1987, Bernardo Bertolucci fait appel à lui pour interpréter le précepteur Reginald Johnston dans Le Dernier empereur. C’est le début d’une nouvelle série de films où il se spécialise dans les rôles de composition, incarnant le major Lyautey dans Isabelle Eberhardt (I. Pringle, 1991) ou Priam dans Troie (W. Petersen, 2004). Peter O’Toole était lauréat de quatre Golden Globes, un BAFTA et un Oscar d’honneur que Hollywood lui décerna en 2003.