Le poing de la vengeance : la critique du film (1982)

Action, Arts martiaux | 1h38min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Le poing de la vengeance, l'affiche

  • Réalisateur : Lo Wei
  • Acteurs : Jackie Chan, James Tien, Nora Miao
  • Date de sortie: 20 Oct 1982
  • Nationalité : Hongkongais, Taïwanais
  • Titre original : 龙拳, Long quan
  • Titres alternatifs : Dragon Fist (titre international) / Dragon Hero (Allemagne) / El puño del dragón (Espagne) / Academia de Polícia (Portugal) / Pięść smoka (Pologne) / Los puños del dragón (Pérou) / A sárkány viadala (Hongrie) / Os Punhos do Dragão (Brésil)
  • Année de production : 1979
  • Autres acteurs : Lin Yin-Ju, Kao Chiang, Yen Si-Kuan, Sha Fei Au Yeung, Hsu Hsieh
  • Scénariste : Wang Zhong Ping
  • Monteur : Leung Wing Tsan
  • Directeur de la photographie : Chan Jug Shu
  • Compositeur : Frankie Chan
  • Chef maquilleur : -
  • Chef décorateur : -
  • Chorégraphe des combats : Jackie Chan
  • Producteur : Hsu Li Hwa
  • Producteurs exécutifs : -
  • Société de production : Lo Wei Motion Picture Company
  • Distributeur : Metropolitan Filmexport
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeurs vidéo : Delta Vidéo (VHS, 1983 et 1990) / Seven 7 (DVD, 2001) / HK Vidéo (DVD, 2009)
  • Dates de sortie vidéo : 1983 (VHS) / 1990 (VHS) / 15 février 2001 (DVD) / 25 août 2009 (DVD)
  • Budget : -
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 142 785 entrées / 20 321 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Classification : Interdiction aux -12 ans
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleur / Son : Mono
  • Festivals : -
  • Nominations : -
  • Récompenses : -
  • Illustrateur/Création graphique : © Eric Faugère. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Lo Wei Motion Picture Company. All Rights Reserved. Tous droits réservés.
  • Attachés de presse : -
  • Tagline : Combats réglés par Jackie Chan.
Note des spectateurs :

Classique film d’arts martiaux, Le poing de la vengeance voit la naissance à l’écran du style Jackie Chan lors d’un combat final détonnant. La réalisation est assez banale, mais accompagne avec sérieux les évolutions physiques des acteurs.

Synopsis : Juang, maître incontesté du Tang Shan, remporte le championnat annuel. Chung, arrivé trop tard pour concourir, insiste pour combattre Juang. Juang, battu et blessé, meurt d’humiliation. Les années passent… Yuen, élève doué de Juang, décide de venger son maître. Mais lorsqu’il rencontre Chung, celui-ci, contrit et repentant, s’est coupé une jambe en expiation. Yuen tombe alors dans les mains des bandits pour sauver l’épouse de son maître défunt…

Jackie Chan, encore sur les traces de Bruce Lee

Critique : Après avoir révélé au monde entier le talent de Bruce Lee avec Big Boss (1972) et La fureur de vaincre (1972) tournés pour le compte de la Golden Harvest, l’acteur-réalisateur Lo Wei a décidé de prendre son indépendance en 1975. Ainsi, il installe ses bureaux de producteur à Taïwan et fonde la Lo Wei Motion Picture Company. Dès 1976, il parie sur le talent d’un petit nouveau qui répond au nom de Jackie Chan. Il lui offre un premier beau succès avec La nouvelle fureur de vaincre (1976), puis convainc le jeune homme de suivre les pas de Bruce Lee avec une série de films plus ou moins inspirés.

Le poing de la vengeance, VHS Delta Vidéo

© 1979 Lo Wei Motion Picture Company

Les deux hommes se connaissent donc bien lorsqu’ils commencent le tournage de Le poing de la vengeance (1979). Le métrage se fonde sur une très classique histoire de concurrence entre écoles d’arts martiaux. Dès le début, le classicisme est de mise dans ce pur produit d’exploitation qui semble peu se distinguer du tout-venant de la production HK de l’époque. Pourtant, à y regarder de plus près, le scénario est nettement moins simpliste puisque la plupart des personnages possèdent des facettes multiples qui pousseront le spectateur à réviser son jugement initial.

Le poing de la vengeance, une vision sombre de l’être humain

Présenté d’abord comme l’antagoniste principal, Chung (interprété par Lin Yin-Ju) se révèle un personnage plus ambigu et qui n’est aucunement dépourvu d’honneur. A l’inverse, le héros interprété avec justesse par un Jackie Chan déjà charismatique peut s’avérer inquiétant en vengeur prêt à tout pour parvenir à ses fins. Certes, la dérive de son personnage se justifie par sa fidélité envers sa maîtresse, mais cela le pousse parfois à agir de manière violente et inconsidérée. Lors du final, l’impression de gâchis généralisé propose une vision très pessimiste de l’humanité. Ce constat très sombre prend d’autant plus de valeur lorsque l’on sait qu’il s’agit du tout dernier film réalisé par Lo Wei.

Là où Le poing de la vengeance peut encore décevoir quelque peu, c’est dans sa propension à faire jouer Jackie Chan comme Bruce Lee, y compris durant les combats. Issu de l’école du cirque, Jackie Chan n’est pourtant aucunement un vrai combattant martial. Pourtant, il adopte ici un style sec, brutal et concis comme autrefois Bruce Lee, sans aucun doute par obéissance envers Lo Wei. On peut même entendre parfois quelques cris aigus qui étaient la marque de fabrique du célèbre dragon.

Un combat final qui porte la marque du grand Jackie

Finalement, ce n’est que dans les dix dernières minutes que Jackie Chan se lâche enfin et semble trouver sa propre voie. Le formidable affrontement final propose enfin des chorégraphies intéressantes et variées qui font appel à des objets, mais aussi à des voltiges et autres acrobaties typiques du cirque. Certes, la crédibilité en matière d’art martial en prend pour son grade, mais le cinéma y gagne largement avec des évolutions spectaculaires qui annoncent les futurs délires de Jackie Chan.

Réglés par Jackie himself – et réalisés par lui ? – les combats de la dernière partie démontrent la volonté de l’acteur de se démarquer de l’influence de son mentor. Il y parvient d’ailleurs la même année avec La hyène intrépide (Jackie Chan, 1979) qui lui offre l’occasion de développer un style plus comique, voire carrément burlesque, bien éloigné de l’esthétique brute de Lo Wei.

En tout cas, au sein du corpus des premiers films avec le petit acteur en vedette, Le poing de la vengeance est assurément l’un des meilleurs grâce à une intrigue plutôt développée et des acteurs qui assurent. Il serait donc bien dommage de le négliger, même si l’on sent encore un peu trop l’influence de Bruce Lee dans sa conception.

Passage éclair au cinéma et joli parcours en VHS

Sorti en France par les bons soins de Metropolitan Filmexport en octobre 1982, Le poing de la vengeance a fait partie des premières œuvres mettant en vedette Jackie Chan à sortir en France, après la déferlante de l’année 1981 où six de ses premiers classiques ont été projetés. Le film d’arts martiaux apparaît durant une semaine très chargée en nouveautés de tout type, avec notamment le film français académique représenté par Les Misérables (Robert Hossein), le film fantastique américain Poltergeist (Tobe Hooper), l’épopée de SF Star Trek 2 : la colère de Khan (Nicholas Meyer) et le cannois primé La nuit de San Lorenzo (Paolo et Vittorio Taviani). Wenders présente L’état des choses, Charlotte Dubreuil La Cote d’amour. La série B hongkongaise n’est donc clairement pas la priorité des Parisiens qui n’auront que 2 semaines pour en profiter.

Les sept premiers jours, Metropolitan trouve 3 écrans en banlieue et seulement un site en intra muros, à savoir la Maxéville. Avec 4 669 entrées, le kung-fu se situe loin du porno J’ai le feu aux fesses qui s’excite en compagnie de 8 433 habitués de salles spécialisées (4 en l’occurrence). Même Maya l’abeille butine plus large (9 484 spectateurs dans 6 salles).

En fait, la vraie naissance parisienne du Poing de la vengeance. L’excentricité gagne 3 écrans dans l’enceinte de Paris, avec, outre La Maxéville, un trio de sites populaires qui lui permettent d’atteindre les 15 000 entrées pour cette ultime semaine à l’affiche. Au Concordia, Jackie Chan déchaîne 3 602 spectateurs, 3 164 à la Cigale, et 2 690 au St-Antoine.

Au total, 20 321 amateurs profiteront de sa hargne sur la capitale. Le ratio Paris Province sera largement favorable au film qui multipliera par 7 ses chiffres parisiens, avec 142 785 amateurs de coups de tatanes.

Par la suite, le métrage est paru en VHS chez Delta Vidéo, avec à la clé de nombreuses locations. Effectivement, Jackie Chan a surtout acquis sa belle réputation en France par l’entremise des vidéoclubs, parfaits réceptacles de ce type de divertissement du samedi soir. Depuis, le métrage a été réédité plusieurs fois, y compris en DVD. Il constitue une bonne pioche pour les amateurs de cinéma d’action made in HK.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 20 octobre 1982

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Le poing de la vengeance, l'affiche

© 1979 Lo Wei Motion Picture Company / Affiche : Eric Faugère. Tous droits réservés.

Biographies +

Lo Wei, Jackie Chan, James Tien, Nora Miao

Mots clés

Cinéma HK, Cinéma taïwanais, Films de kung-fu

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Le poing de la vengeance, l'affiche

Bande annonce de Le poing de la vengeance (VOst, anglais)

Action, Arts martiaux

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