L’assistant du vampire : la critique du film (2009)

Fantastique, Teen Movie | 1h49min
Note de la rédaction :
6/10
6
L'assistant du vampire, affiche du film

  • Réalisateur : Paul Weitz
  • Acteurs : John C. Reilly, Willem Dafoe, Salma Hayek, Ken Watanabe, Josh Hutcherson, Chris Massoglia, Ray Stevenson
  • Date de sortie: 02 Déc 2009
  • Année de production : 2009
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Cirque du Freak: The Vampire's Assistant
  • Titres alternatifs : Cirque du Freak: El aprendiz de vampiro (Mexique), Circo dos Horrores: O Assistente do Vampiro (Portugal), Cirque du Freak: O Aprendiz de Vampiro (Brésil), Cirque du Freak - Mitternachtszirkus (Allemagne), El aprendiz de vampiro (Pérou), Circul ororilor: Asistentul vampirului (Roumanie), Aiuto vampiro (Italie), Vampyrens lærling (Danemark), El circo de los extraños (Espagne), Tsirko teraton: O voithos tou vampir (Grèce), Asystent wampira (Pologne), Rémségek cirkusza (Hongrie)
  • Scénaristes : Paul Weitz, Brian Helgeland
  • D'après le cycle romanesque de Darren Shan, Cirque Du Freak
  • Directeur de la photographie : J. Michael Muro
  • Monteur : Leslie Jones
  • Compositeur : Stephen Trask
  • Producteurs : Ewan Leslie | Andrew Miano | Lauren Shuler Donner | Paul Weitz
  • Sociétés de production : Universal Pictures, Relativity Media, Donners' Company, Depth of Field, Renegade Animation
  • Distributeur : Universal Pictures International France
  • Editeur vidéo : Universal Vidéo
  • Date de sortie vidéo : 7 avril 2010 (DVD, blu-ray)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 37 393 entrées / 14 647 entrées
  • Box-office nord américain / monde : 13 869 515$ / 39 291 383$
  • Budget : 40 000 000$
  • Classification : Tous publics (France) / PG-13 (USA)
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleur (35mm, 2K) / Dolby Digital, DTS, SDDS
  • Festivals et récompenses : Young Artist Awards 2010 (prix du meilleur second féminin pour Jessica Carlson)
  • Illustrateur / Création graphique : © Empire Design. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2009 Universal Studios. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Version masculine de Twilight, L’assistant du vampire est un divertissement adolescent d’assez bonne facture. On en ressort avec l’envie de découvrir la suite. Mais la catastrophe commerciale en décida autrement.

Synopsis : Darren est un adolescent de 14 ans comme tous les autres. Il traîne avec ses copains, travaille pas trop mal à l’école et évite les embrouilles. Mais quand il tombe un beau jour sur un cirque de monstres ambulant, les choses commencent soudain à changer, et ce exactement au moment où le vampire Larten Crepsley le change en une créature… assoiffée de sang.

L’assistant du vampire, pur produit des années 2000

Critique : Hollywood aura pendant toute la décennie 2000 puisé son inspiration dans les sagas littéraires pour enfants et adolescents. On ne compte plus les essais, fructueux ou non, pour mettre sur pied des franchises interminables basées sur des mythologies bien connues et des éléments de merveilleux universels. A ce niveau, même si le box-office n’a pas toujours été concluant (Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire , StardustCœur d’encreA la croisée des mondes et même Narnia, épuisé dès son deuxième volet), ces productions ont au moins, dans l’ensemble, le mérite de ne pas être des calamités intégrales.

En fin d’année 2009, la dernière tentative de domination du box-office à partir d’un matériau littéraire reconnu est L’assistant du vampire. d’après l’œuvre culte de Darren Shan, Cirque Du Freak. Comme beaucoup des titres précités, cette chronique adolescente s’avère être un essai plutôt sympathique, faute d’être le nec plus ultra dans le domaine. En produisant les aventures de Darren Shan (identique au nom de l’auteur de la série de romans), un jeune mortel qui doit sacrifier son humanité et devenir vampire pour sauver son meilleur pote, le studio Universal joue à fond la carte des Harry Potter et Twilight, auxquels cette nouvelle saga cinématographique s’apparente énormément.

Vampire, vous avez dire vampire?

Comme dans les tomes sur le jeune sorcier, le héros, Darren Shan, doit entreprendre un apprentissage pour devenir un vrai vampire ; il est aussi destiné à un combat contre des forces maléfiques qui le dépasse totalement. A l’instar de Twilight, il est un jeune homme qui a les crocs, mais c’est un gentil cousin de Dracula. Dans un monde divisé entre les Vampiriks qui tuent leurs proies humaines pour se repaître de leur sang, et les Vampires, qui endorment leurs proies pour siroter un échantillon de leur hémoglobine sans les blesser, il a fait le choix du moindre mal et porte donc le lourd fardeau d’être un gentil freak !

Toutefois, on évitera de dire que L’assistant du vampire pompe ses idées sur la série de bouquins de Stephenie Meyer dont le succès récent a été retentissant. Darren Shan publia le premier roman de Cirque du Freak en 2000 (depuis, suite à l’engouement mondial, il en a écrit 11 de plus !). Ce volet d’ouverture présente ainsi son propre univers, très nostalgique des années 80 où l’on racontait davantage des histoires d’amitié entre ados qui sortaient la nuit sur leur vélo sillonner les allées de leur petite bourgade. Il y est moins question d’histoires de cœur, propres à la saga Twilight, même si, ici aussi, une petite romance pointe en fin de film.

Teaser américain de L'assistant du vampire

L’assistant du vampire, affiche teaser américaine du film de Paul Weitz

Finalement beaucoup plus masculin que la romantique et ténébreuse adaptation de Stephenie Meyer, ce Cirque du Freak gagne ici en effets spéciaux et en bestiaire fantastique ce qu’il perd en psychologie et en émotions. Plutôt que de revenir sur les sorcières, goules et minotaures des Narnia et autre Harry Potter, le film se construit sur le dilemme humain/monstre, essayant de redéfinir aux yeux des jeunes, ce qui caractérise vraiment l’humanité. Aussi, le gros du fantastique porte sur la monstruosité physique, comme dans ces fameuses attractions de fêtes foraines du XIXe siècle, ces zoos humains où l’on exposait la difformité des marginaux (freaks en anglais). Un cadre ancestral propre à nourrir un imaginaire que la caméra de Paul Weitz (American PieAmerican Dreamz) soutient correctement, sans se singulariser non plus. La réalisation est suffisante pour assurer le divertissement, mais peine à poser les marques d’une franchise inévitable.

L’assistant du vampire, flop mondial au box-office

Universal Pictures essayait avec L’assistant du vampire de se faire une place dans les adaptations de franchises littéraires pour jeunes adultes où elle n’avait pas réussi à s’immiscer. En acquérant les droits de Cirque du Freak, le studio s’offrait l’espoir de basculer dans le phénomène adolescents sur plusieurs films et de s’assurer quelques années tranquilles. Le studio met donc une belle somme pour produire ce spectacle prometteur, pas moins de 40 000 000$.

Malheureusement, les critiques ne prennent pas, faute d’un réalisateur vraiment adapté à l’exercice, celui d’un fantastique gothique. Le choix de Paul Weitz, réalisateur d’American Pie, est effectivement curieux, et fera beaucoup de mal à ce projet.

L’assistant du vampire contre Paranormal Activity et Saw

Sorti pour Halloween 2009 aux USA, Cirque De Freaks connaît une ouverture effroyable : 6 293 205 $ pour ses trois premiers jours et une septième place rédhibitoire à l’issue de son premier weekend. Pourtant, le divertissement était présent dans 2 754 cinémas. Mais face à Paranormal Activity 1, phénomène du mois, Saw VI, qui commençait toutefois à perdre de son sang, et Max et les Maximonstres, le teen-movie n’existe pas. Même Astro Boy – l’un des désastres de l’année 2009 -, le dépasse d’une courte tête.

Le second week-end, correspondant à la célébration de la Toussaint le voit chuter de 50% de sa fréquentation. En 10 jours, la friandise macabre dépasse à peine les 10M$ de recettes.

Le troisième week-end est celui de l’hémorragie. La production Universal perd 1 333 écrans, 63% des recettes, et pas moins de 8 places au box-office. Ce n’est pas une bonne année pour le studio qui aura seulement réussi à raviver la franchise Fast & Furious, avec le 4e volet, en avril.

Une catastrophe internationale, un désastre français

L’international est marqué par une série de désaveux pour la production destinée aux adolescents. Si le Japon (6 400 000$), la Malaisie (4M$) et la Russie (3M$) rapportent des pépètes, l’Europe déchante. Les Britanniques font presque illusion avec 4 602 000$. On les sait gourmands de ce type de productions qu’ils placent toujours très haut. Ailleurs, c’est l’horreur. Moins d’un million de dollars de recettes en Allemagne, la Belgique (500 000$) et la Hongrie (366 000) sont devant la France, pourtant marché majeur, qui se positionne loin derrière tout le monde, avec 245 000$ de recettes.

Le score français, d’une sinistrose mortifère, équivaut en terme d’entrées à 37 000 spectateurs. Ni plus ni moins. Ce qui a joué contre le film est évidemment son échec américain qui a eu lieu un mois auparavant. La sortie tardive qui comptait faire le plein pendant les vacances de Noël (Universal l’a positionné au 2 décembre), ne laissait plus aucune illusion quant à la mort de la franchise. Découvrir en salle L’assistant du vampire, c’était l’assurance de découvrir un avorton de saga dont on ne connaîtrait jamais la conclusion. En quelque sorte, c’était voir un film pour rien.

A Paris, UGC Ciné Cité refuse le film qui se retrouve dans le placard à balai de l’UGC Orient-Express. Les exploitants n’ont aucune confiance dans cet avatar mort né et seulement 6 cinémas en intra-muros lui octroient une place. Outre l’Orient-Express, on citera le Gaumont Champs-Elysées, le Rex, l’UGC Lyon Bastille, le Miramar et le Gaumont Aquaboulevard. A l’issue de sa première semaine sur Paris-Périphérie (12 191 entrées dans 19 salles), L’assistant du vampire perd toutes ses salles à Paris en seconde semaine. Il n’est plus exploité que sur 9 sites de banlieue pour un total désavantageux de 2 615 curieux. Saignée, la production vampirique n’aura jamais de troisième chance sur l’Île de France.

Fin de carrière pour l’acteur Chris Massoglia

Face à ce fiasco général, l’Italie repousse la sortie en mai 2010 pour une sortie en catimini (50 000$ !) et l’Espagne attendra 9 mois avant de le projeter dans l’enfer de ses été muy caliente (129 000$).

Un tel désastre au box-office ne fera pas que tuer la perspective d’une franchise en salle, il aura aussi une conséquence sur la carrière de l’acteur principal, Chris Massoglia, qui, la même année, trouvait un deuxième premier rôle dans un autre échec marquant, The Hole de Joe Dante. Même si le jeune homme de 17-18 ans n’était probablement pas responsable de ces deux fiascos, Hollywood ne le lui pardonnera jamais. Aujourd’hui, trentenaire, Massoglia a trouvé une voie alternative dans des productions chrétiennes, et a été élu au conseil municipal d’une bourgade du Minnesota où il fait entendre sa voix “pro life”, contre l’avortement. La conséquence d’une carrière avortée?

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 2 décembre 2009

L'assistant du vampire, affiche du film

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