Réalisateur, producteur et monteur américain, Joe Dante survit à la poliomyélite après un an passé à l’hôpital à l’âge de huit ans. Il devient ensuite un cinéphile acharné et un amoureux fou de BD. Dès l’âge de vingt ans, il se met à organiser The Orgy Movie qui est une soirée où l’on passe des extraits de films de genre mis bout à bout, ce qui lui permet de s’entraîner au montage de films.
Les années Corman
A partir de 1968, il devient critique de cinéma et cette activité l’occupe jusqu’en 1974. Joe Dante part ensuite à Los Angeles où il est engagé par la firme New World Pictures de Roger Corman. Il devient monteur attitré de la firme et se spécialise dans le montage de bandes-annonces. Toujours pour Corman, il passe à la réalisation avec Hollywood Boulevard en 1975 qu’il coréalise avec Allan Arkush.
Toutefois, son premier coup d’éclat en solitaire le fait enfin remarquer. Il s’agit du petit film d’horreur Piranhas (1978) qui surfe allègrement sur la mode des agressions animales tendance Les dents de la mer. Le film est un gros succès (plus d’un million d’entrées en France) et lance sa carrière.
Les années Spielberg
Après ce beau succès, Joe Dante quitte la firme de Roger Corman et décroche la réalisation de Hurlements (1981) qui est un autre triomphe (également plus d’un million d’entrées en France). C’est alors que Joe Dante est repéré par Steven Spielberg qui lui offre de diriger un segment de La quatrième dimension (1984). Les deux hommes s’entendent à merveille et Spielberg lui confie la réalisation de Gremlins (1985) qui explose les compteurs au box-office mondial (plus de 153 millions de dollars de recettes rien qu’aux Etats-Unis et plus de 3,5 millions de spectateurs en France).
Désormais devenu un réalisateur bankable, Joe Dante enchaîne avec Explorers (1985) qui deviendra plus tard un film culte, mais est un échec public à sa sortie. Toujours pour Spielberg, Joe Dante signe L’aventure intérieure (1987), grosse production qui rentre tout juste dans ses frais à cause d’une performance décevante sur son propre territoire. La France, elle, fut plus accueillante pour la comédie de science-fiction.
L’enchaînement de contre-performances au box-office
Fin des années 80, Joe Dante a envie de se concentrer sur un cinéma qui lui est plus personnel. Il signe tout d’abord The Burbs – les banlieusards (1989) qui déçoit aux Etats-Unis et demeure inédit en France. Pour se refaire une santé, Dante signe un tardif Gremlins 2 : la nouvelle génération (1990). Le film, très drôle, incisif et bourré de références aux cartoons, est bien reçu des critiques, mais connaît une carrière très décevante aux Etats-Unis. La France est plus réceptive une fois de plus avec 2,3 millions d’entrées en pleine crise du cinéma.
C’est pourtant le début de la fin pour le réalisateur qui tourne ensuite Panic sur Fiorida Beach (1993) qui est un bide international malgré des critiques favorables.
A la recherche d’une carrière…
Les années 90 constituent un désert pour un réalisateur contraint de tourner pour la télévision. Finalement, Spielberg lui vient en aide et lui propose de tourner Small Soldiers (1998) qui connaît un petit succès sans générer l’enthousiasme. En 2003, Les Looney Tunes passent à l’action ne passionne guère plus et se vautre sur l’ensemble des territoires.
Joe Dante retourne à la télévision où il signe des épisodes de séries (dont deux segments des Masters of Horror), avant de revenir avec The Hole (2009) qui reçoit des critiques globalement positives, mais dont la carrière française se cantonne à une sortie vidéo. Même cas de figure pour Burying the Ex (2014).
Enfin, dernièrement, il a participé au projet collectif Nightmare Cinema (2018) dont il a tourné un segment.