Grâce à un brillant scénario et un casting quatre étoiles, La grande évasion s’impose comme un film de guerre trépidant qui a largement mérité son triomphe au box-office mondial.
Synopsis : En Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, des prisonniers alliés récalcitrants et récidivistes de l’évasion, sont internés dans un stalag spécial. Un plan gigantesque et minutieux est mis sur pied pour que 250 hommes puissent s’enfuir !
La grande évasion, numéro 1 du box-office français en 1963
Critique : Devenu un réalisateur bankable depuis le triomphe international de ses Sept mercenaires (1960), le cinéaste John Sturges se retrouve durant la décennie suivante à la tête de grosses productions prestigieuses, souvent à travers la Mirisch Corporation.
Adapté du récit de guerre de Paul Brickhill, le scénario de La grande évasion (1963) est signé par deux grands noms de la littérature américaine, à savoir James Clavell et surtout William R. Burnett (grand auteur de romans noirs) qui lui ont apporté une qualité humaine indispensable à la réussite d’une telle entreprise.
Doté d’un budget conséquent de quatre millions de dollars, le long-métrage a été intégralement tourné dans un vrai stalag situé à Munich et dans une forêt environnante. L’économie occasionnée par un tournage en Europe dans des décors à moindre coût a permis à la production de s’offrir quelques grands noms, dont trois acteurs déjà à l’affiche des fameux Sept mercenaires. Ainsi, Steve McQueen, Charles Bronson et James Coburn se retrouvent pour la seconde fois dans une production d’envergure, rejoints ici par Richard Attenborough (pas encore réalisateur), Donald Pleasance, James Garner et David McCallum. Ce brillant casting permet non seulement d’attirer le public en salle, mais facilite également l’implication du spectateur dans une œuvre aux très nombreux personnalités.
Le film d’évasion ultime
La grande évasion se présente d’emblée comme le film d’évasion ultime. Effectivement, le spectateur est enfermé dès les premières minutes dans un camp d’où il ne ressort que deux heures plus tard, en même temps que les évadés. Malgré cette unité de lieu, le long-métrage de Sturges tient sans cesse en haleine par l’ingéniosité du dispositif mis en place par les prisonniers et les multiples intrigues secondaires développées durant la confection du plan.
Ainsi, les scénaristes n’ont pas oublié de donner un certain relief à quelques personnages emblématiques : si Steve McQueen est davantage dans l’action, on lui préfère largement des rôles plus secondaires comme ceux de Charles Bronson (le claustrophobe) ou Donald Pleasance (le faussaire atteint de cécité). Cette brillante caractérisation offre au spectateur un panel de personnages auxquels il peut facilement s’identifier à tour de rôle.
Outre un véritable suspense, l’œuvre dégage également dans sa dernière partie, un certain sens de la fatalité puisqu’une quinzaine d’évadés seulement parviennent à quitter la zone occupée sur les soixante-seisze qui ont pris la tangente. Un résultat en demi-teinte qui contraste sérieusement avec les habituels happy end qui furent légion dans le genre.
Steve McQueen mégastar
Réalisé avec un certain savoir-faire, dynamisé par une excellente partition d’Elmer Bernstein et porté par d’excellents comédiens, La grande évasion a connu un énorme succès à sa sortie, se plaçant numéro 1 du box-office français en 1963 avec plus de 8 millions d’entrées.
Ce triomphe a d’ailleurs permis à Steve McQueen de devenir la grande star internationale qu’il souhaitait être. A partir de cette année charnière, il a enchaîné les succès avec une impressionnante régularité. Sans être un chef-d’œuvre, La grande évasion demeure un excellent exemple du savoir-faire hollywoodien dans le domaine du film à grand spectacle.
Notes :
- C’est Steve McQueen qui a eu l’idée d’ajouter les séquences finales de la poursuite à moto.
- Si Steve McQueen a tourné de nombreux plans de la poursuite à moto, il n’a pas eu le droit d’effectuer le saut par-dessus les barbelés à cause des assureurs.
- Durant le tournage, des tensions sont apparues entre McQueen et Charles Bronson pour savoir lequel serait la vedette du film
Critique de Virgile Dumez