La chevauchée terrible : la critique du film (1975)

Western | 1h43min
Note de la rédaction :
5/10
5
La chevauchée terrible (it's a hard take), affiche

Note des spectateurs :

La chevauchée terrible part d’un postulat audacieux en voulant concrétiser la rencontre du western spaghetti et de la blaxploitation. Malheureusement, le résultat final, beaucoup trop timide, se révèle bien en deçà des attentes suscitées.  

Synopsis: Pike, contremaître d’un propriétaire terrien, est chargé de convoyer une grosse somme d’argent résultant de la vente de bétail. La nouvelle ne tarde pas à faire le tour de la ville…

Critique : Suite au succès des Démolisseurs, film de blaxploitation qui réunissait Jim Brown, Fred Williamson et Jim Kelly, les producteurs Harry Bensen et Leon Chooluck décident d’associer à nouveau les trois stars pour un western. Un choix somme toute plutôt osé, sachant que le genre ne faisait plus vraiment recette en 1975.  Antonio Margheriti, qui a déjà prouvé qu’il savait mélanger le western à d’autres genres (Avec Django, la mort est là, La brute, le colt et le karaté) se charge de la réalisation, conférant un cachet “spaghetti” à cette production américaine. Sur le papier, le tout semble très alléchant pour l’amateur de cinéma de genre seventies. Las, le produit final se révèle beaucoup trop classique et ennuyeux pour convaincre.

La chevauchée terrible souffre d’un scénario très décevant

En effet, le principal écueil du film réside dans son scénario. Le premier défaut du script de Jerrold L. Ludwig et Eric Bercovici, principalement connus pour leur travail sur des séries télévisées telles Hawai Five-O, réside dans le traitement des personnages. Ainsi, le personnage de Lee Van Cleef, en dépit d’une scène de présentation réussie, se montre beaucoup trop passif dans le film, et se contente, littéralement, de regarder l’action. De même, celui de Jim Kelly est peu crédible, puisqu’il est censé incarner un Indien muet qui fait du kung-fu, ce qui le relègue de fait à un rôle de second plan. Quant au personnage féminin, qu’incarne la Française Catherine Spaak, il est tout simplement insignifiant. Le film sous-exploite donc son casting pour se révéler être un buddy movie se concentrant sur les personnages de Jim Brown et Fred Williamson, dont le charisme sauve les meubles.

Les autres défauts d’écriture résident dans de trop nombreuses longueurs, mais aussi dans des incohérences. Par exemple, le jeu d’alliances et de mésalliances entre les différentes forces en présence est peu crédible, notamment le pacte liant Lee Van Cleef aux Mexicains. Enfin, la conclusion du métrage se révèle absurde, puisqu’elle ne résout absolument rien.

Un aspect technique convaincant

La chevauchée terrible a néanmoins plusieurs atouts à faire valoir. Tout d’abord, ses décors sont absolument magnifiques, et parfaitement mis en valeur par la superbe photographie de Riccardo Pallotini. Tout laisse à penser que le film a été tourné aux Etats-Unis, alors qu’en fait il l’a été aux îles Canaries, en Espagne. Le budget du film semble conséquent, comme l’attestent certains plans. La réalisation de Margheriti, bien qu’un peu trop classique, se révèle solide, à la faveur de beaux cadrages et de mouvement de caméra bien sentis. Le métrage bénéficie du talent du réalisateur italien en terme de maquettes lors du final explosif. Malheureusement, certains effets spéciaux s’avèrent ratés, à l’image de cette scène où un mannequin représentant Fred Williamson fait une chute vertigineuse du haut d’une cascade.

La chevauchée [pas] terrible

Enfin, la musique de Jerry Goldsmith divisera. Elle enchantera sans nul doute les fans de l’artiste, tant elle se révèle riche et ambitieuse. Elle déplaira par contre aux amateurs de westerns spaghetti, car conférant une ambiance très classique à l’ensemble de par sa nature symphonique. De façon générale, La chevauchée terrible déçoit en optant pour un classicisme en contradiction avec l’esthétique des deux genres qu’il est censé fusionner. Pire encore, le film sous-exploite ses acteurs, n’étant pas à même de satisfaire les aficionados des deux genres. Ceci n’empêchera pas le trio infernal de se reformer en 1982 pour le polar Les 4 justiciers, accompagnés cette fois-ci de Richard Roundtree. Lee Van Cleef et Jim Brown se réuniront quant à eux dans Les Cavaliers du diable, western produit par le tandem Golan-Globus en 1977.

Critique : Kevin Martinez

Les westerns spaghettis sur CinéDweller

Sorties de la semaine du 24 décembre 1975

La chevauchée terrible (it's a hard take), affiche

© Twentieth Century Fox, Gravure Mattschappy, NY

 

 

 

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