Harry Potter et le prince de sang-mêlé est une grande réussite qui s’installe avec Azkaban au firmament des meilleurs épisodes de la saga.
Synopsis : Alors qu’Harry Potter débute sa sixième année à l’école des sorciers, il découvre un mystérieux grimoire sur lequel est inscrit “ce livre appartient au prince de sang-mêlé”. C’est ainsi qu’Harry en apprend plus sur le sombre passé de Voldemort…
Critique : Episode de la saga qui ne parlera qu’à ceux qui ont suivi les précédents chapitres (au cinéma ou en librairie), Harry Potter et le prince de sang-mêlé n’est pas là pour bousculer les habitudes de chacun, préférant la confortable continuité, que d’aucuns qualifieraient de routine, vers plus de noirceur et d’épaisseur psychologique qui sied si bien au récit et aux personnages. Les adolescents, que l’on a vu grandir et se forger un caractère dans la tourmente, ont la familiarité attendrissante, surtout que leur jeu dramatique s’est considérablement consolidé et que le trait d’écriture est suffisamment fin pour toujours réfuter les stéréotypes inhérents aux jeunes gens de leur âge.
Avec le temps, on a appris à aimer ces individualités, leurs conflits internes, y compris les plus anodins, ceux liés à l’amour. Une préoccupation universelle joliment traitée avec une dose équilibrée d’humour (la scène du philtre d’amour qui envoûte ce pauvre Ron), mais aussi avec émotion. La jalousie d’Hermione secrètement amoureuse de Ron ou la timidité d’Harry qui se découvre des sentiments forts pour la sœur de ce dernier, sont des digressions narratives intéressantes qui participent à ce gigantesque périple initiatique qu’est la saga Harry Potter, au-delà même du sempiternel conflit entre le bien et le mal qui achève cet épisode sur une mort emblématique.
Parallèlement, aux intrigues personnelles, la menace de Voldemort s’amplifie, même s’il faudra attendre le dernier volet, Harry Potter et les reliques de la mort (qui est divisé en deux films), pour que la guerre éclate vraiment. Ici point de scènes épiques réellement impressionnantes ; on peut évidemment recenser la destruction du Millenium Bridge à Londres, au tout début du métrage (scène non incluse dans le bouquin mais validée par J.K. Rowling), l’assaut de la maison des Weasley par les mangemorts ou encore une attaque de créatures sous-marines mi-golum mi-zombies, mais l’action n’est pas la préoccupation centrale de l’écrivaine et des scénaristes.
Du côté de l’armada du sorcier maléfique, on tâte le terrain, on essaie de s’immiscer dans l’école Poudlard grâce au personnage de Drago Malfoy qui gagne en intensité. En contrepartie de l’imparable avancée du malin, Dumbledore et son petit protégé préparent la lutte (ou du moins cherchent à l’éviter) en faisant revenir au collège un passé précieux, l’enseignant Horace Slughorn. Cette nouvelle tête est un dandy orgueilleux et vieillissant. Professeur de potions, il entretenait des rapports privilégiés avec Voldemort quand celui-ci était un jeune élève à Poudlard. Il devra partager un secret redoutable pour que le féroce sorcier puisse être annihilé.
Évidemment, présenté sous cet angle, Harry Potter et le prince de sang-mêlé n’apparaît pas a priori comme le plus passionnant des chapitres. Le suspense reste relativement ténu, y compris celui, très évasif, autour d’un autre ancien élève au nom cryptique – le prince de sang-mêlé – qui semble tant intéresser Harry Potter depuis la découverte de ses notes dans un vieux grimoire (le scénario pèche par son manque d’explicitation à son sujet). Pourtant, dans sa globalité, ce sixième métrage s’avère passionnant à suivre. D’une beauté esthétique fulgurante, Harry Potter et le prince de sang-mêlé nous invite dans un univers cohérent parfaitement magique, où tous les effets spéciaux sont intégrés sans la moindre anicroche. On s’y sent à l’aise, jamais agressé par la volonté ostentatoire et déplacée d’un réalisateur qui voudrait nous en mettre plein la vue. Dans cet Harry Potter tout est gracieux, rien n’est gratuit, et dans son genre, il s’agit d’une indéniable réussite.
La franchise Harry Potter
Sorties de la semaine du 15 juillet 2009
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