Dalloway est le nouveau thriller paranoïaque de Yann Gozlan, après Un homme idéal, Boîte noire et le plus contesté Visions. Il a fait sa première à Cannes, en séance de minuit. C’est l’adaptation du roman de Tatiana de Rosnay, Les Fleurs de l’ombre, revisité à l’heure de ChatGPT et de l’IA générative.
Synopsis : Clarissa, romancière en mal d’inspiration, rejoint une résidence d’artistes prestigieuse à la pointe de la technologie. Elle trouve en Dalloway, son assistante virtuelle, un soutien et même une confidente qui l’aide à écrire. Mais peu à peu, Clarissa éprouve un malaise face au comportement de plus en plus intrusif de son IA, renforcé par les avertissements complotistes d’un autre résident. Se sentant alors surveillée, Clarissa se lance secrètement dans une enquête pour découvrir les réelles intentions de ses hôtes. Menace réelle ou délire paranoïaque ?
Le film : Après le somptueux échec de Visions (2003), luxueux thriller, chic, léché, mais un peu vain, à l’échec retentissant, Yann Gozlan revient au cinéma et trouve pour l’occasion sa place au Festival de Cannes. Une première pour le cinéaste qui n’a jamais dévié de sa trajectoire, depuis ses débuts dans la série B horrifique avec Captifs (2010).
Mylène Farmer de retour (vocalement) au cinéma
Yann Gozlan qui a participé à l’ascension de Pierre Niney (Un homme idéal) et François Civil (Burn Out), donne ici une fois de plus le premier rôle à une comédienne. Après Zoé Félix dans Captifs et Diane Kruger dans Visions, c’est désormais au tour de Cécile de France d’être livrée à la paranoïa insistante du cinéaste dans une œuvre que d’aucuns qualifieront de clinquante dans une thématique à la mode, l’intelligence artificielle qui adopte ici la voix de Mylène Farmer.
La chanteuse, qui a participé à la cérémonie d’ouverture du festival de Cannes où elle a interprété le morceau inédit Confessions, en hommage à son ami David Lynch, célèbre ainsi un retour inespéré sur le grand écran, 8 ans après le film d’épouvante Ghostland de Pascal Laugier. Sa présence exclusivement vocale n’est pas sans rappeler son exercice de doublage d’un personnage animé pour Arthur et les Minimoys de Luc Besson.
Dalloway, thriller immersif dans un futur proche anxiogène
Le thriller immersif, à la musique angoissante de Philippe Rombi, évoque des thématiques classiques d’intelligence artificielle forcément en mal de domination, dans un environnement d’hyperconnection et d’érosion du bien-être humain, celui d’un Paris percuté par le réchauffement climatique et la prolifération d’un virus. L’héroïne, Cécile de France, reprend un rôle d’écrivain qui tient à cœur à l’auteur, puisque Pierre Niney était censé en incarner un dans sa fiction en forme de spirale dangereuse, Un homme idéal, en 2015.
Mandarin et Compagnie (Chien & Chat, Mon Crime, Quand vient l’automne) a coproduit le film avec Gaumont. La major française, requinquée par les bons scores d’Un ours dans le jura (1 473 000 entrées) et Ma mère, Dieu, et Sylvie Vartan (1 474 000), espère avoir tiré le gros lot.
En attendant, Gozlan a entamé la post-production de son 7e long métrage, Gourou, dans lequel il dirige son acteur fétiche pour la troisième fois. StudioCanal le proposera sur nos écrans en janvier 2028.
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