Atomic Blonde : la critique du film (2017)

Action | 1h55min
Note de la rédaction :
7.5/10
7.5
Atomic Blonde, affiche française

  • Réalisateur : David Leitch
  • Acteurs : Charlize Theron, James McAvoy, Eddie Marsan, Bill Skarsgård, Barbara Sukowa, John Goodman, Sam Hargrave, Roland Møller, Sofia Boutella, Toby Jones
  • Date de sortie: 16 Août 2017
  • Nationalité : Britannique
  • Titre original : Atomic Blonde, The Coldest City
  • Titres alternatifs : Ptzatza atomit (Israël), Sarışın Bomba (Turquie), Điệp Viên Báo Thù (Vietnam), Atomic Blonde: Bez lítosti (République Tchèque), Atomine blondine (Lithuanie), Atómica (Espagne), Atomic Blonde : Agenta sub acoperire (Roumanie), Atomic Blonde - Agente Especial (Portugal), Atomica bionda (Italie)
  • Année de production : 2017
  • Scénariste(s) : Kurt Johnstad (Scénario), Antony Johnston (roman graphique), Sam Hart (illustration du roman graphique)
  • Directeur de la photographie : Jonathan Sela
  • Compositeur : Tyler Bates
  • Société(s) de production : Focus Features, 87Eleven, Closed on Mondays Entertainment, Denver and Delilah Productions
  • Distributeur : Universal Pictures international France
  • Éditeur(s) vidéo : Universal Pictures France
  • Date de sortie vidéo : 16 décembre 2017
  • Box-office France / Paris-périphérie : 435 530 entrées / 132 912 entrées / 3 763 161$ (recettes)
  • Box-office nord-américain / Monde 51 687 870 $ / 100 014 025$
  • Budget : 30 000 000$
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans : " La commission propose à l'unanimité une interdiction aux mineurs de moins de douze ans en raison de la présence de nombreuses scènes très violentes qui, malgré l'utilisation des codes du film d'espionnage et d'un certain humour, sont de nature à heurter la sensibilité du jeune public." (CNC=
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Atmos
  • Festivals : Locarno International Film Festival (nominé pour le Variety Piazza Grande Award), Women Film Critics Circle Awards (3 nominations)
  • Illustrateur / Création graphique : The Posterhouse
  • Crédits : Universal Pictures France - Focus Pictures
Note des spectateurs :

Atomic Blonde est tout simplement le film d’action le plus couillu de l’été 2017. Un must see du genre avec Charlize Theron.

Synopsis : L’agent Lorraine Broughton est une des meilleures espionne du Service de renseignement de Sa Majesté ; à la fois sensuelle et sauvage et prête à déployer toutes ses compétences pour rester en vie durant sa mission impossible. Envoyée seule à Berlin dans le but de livrer un dossier de la plus haute importance dans cette ville au climat instable, elle s’associe avec David Percival, le chef de station local, et commence alors un jeu d’espions des plus meurtriers.

Charlize Theron à son meilleur

Critique : L’action lui va à ravir. Charlize Theron ne change pas de cap. Après Prometheus, Blanche-Neige et le chasseur et Mad Max Fury Road, l’actrice à la beauté la plus glaciale de Hollywood rempile dans le pur divertissement musclé, et ce après un rôle déjà carnassier dans Fast & Furious 8 en avril de cette même année. C’est désormais dans l’action qu’elle emploie sa lutte féministe en s’appropriant les armes, le vocable baraqué des action men. Avec Atomic Blonde, hors de question de laisser les cascades, bastons, hectolitres de sang, voire même les belles brunes, à ces messieurs. Dans tous ces domaines, les femmes sont aussi douées que les mecs, semble-t-elle vouloir nous dire systématiquement à l’écran. Voire même plus. Un bel exemple d’appropriation culturelle et de genre.

Charlize Theron dans Atomic Girl

(C) Universal Pictures France – Focus Pictures

Les chiennes de garde de Hollywood

Ce message en filigrane sert de fil conducteur à cette série B tordue qui, avec Keanu Reeves aux premières loges, aurait été décrite comme gonflée à la testostérone, et on aurait appelé le jeu de massacre… John Wick 3. Mais voilà, l’héroïne aux visages multiples est une femme, agent secret entre James Bond et Jason Bourne, des dures à cuir qui ne se laissent pas marcher sur les talons hauts, et cognent jusqu’à la mort, en parfaite chienne de garde de Hollywood. Le concept rend justice à Theron, dont la présence glaciale rend le rôle implacable. Donnant de sa personne dans les impressionnantes scènes de courses-poursuites (certaines parmi les plus époustouflantes du genre), de bagarres et de sexe 100% au féminin, elle n’est pas là pour obtempérer. Le monde souterrain de Berlin lui appartient et, lâchée à la fin des années 80, dans une Europe en proie au chaos et à l’espoir (la chute imminente du Mur), elle est l’agent trouble qui va mettre la ville à feu et à sang, pour le plus grand plaisir des spectateurs qui cherchent une alternative aux sempiternelles productions lisses américaines.

Atomic Blonde est un régal de politiquement incorrect

Politiquement incorrect, ce noyau dur de l’action américaine tranche par son cadre européen déliquescent et peu affable, ses idées démentes (l’hommage étrange à Tarkovski lors d’une scène en mise en abyme, à savoir une chasse à l’homme dans un cinéma diffusant l’un des films du cinéaste russe), son sens véloce du rythme et son jusqu’au-boutisme dans la chorégraphie des échauffourées.

The soundrack to the eighties

Cette furie armée se déploie sur une bande-son eighties improbable, développée à l’excès, et qui va probablement injurier le bon goût musical de la nouvelle génération à qui on n’épargnera pas la durée des morceaux enchaînés dans leur quasi-intégralité. Parfois Atomic Blonde s’apparente à un féroce vidéo-clip, où chaque scène est sublimée par les morceaux européens du Berlin déliquescent  des années 80 : Peter Schilling, The Cure, Depeche Mode, Falco, Nena, New Order et forcément Bowie… La classe !

Sofia Boutella et Charlize Theron s'étreignent dans Atomic Blonde

(C) Universal Pictures France – Focus Pictures

Iconoclaste et barré

Comme le film est un brin iconoclaste et pervers, la présence de James McAvoy n’en que plus opportune. La star de Split, Trance et Ordure!, s’amuse une fois de plus à sonder sa capacité à la démesure dans son interprétation, forgeant un peu plus sa solide réputation d’acteur caméléon.

Sous ses aspects de divertissement estival inoffensif, Atomic Blonde, avec son personnage principal bisexuel, a surtout tout du film culte en devenir, n’en déplaise à ses détracteurs. Charlize Theron, heureuse de cette expérience, rempilera dans l’action pour Netflix, avec un film générique, The Old Guard. L’expérience ne prendra pas. Cette fois-ci réalisé à la façon d’un homme par une femme peu à l’aise avec les rudiments du genre, le métrage est l’appropriation des formules les plus grossières du cinéma masculin et a surtout démontré les limites d’un type de cinéma qu’une seule femme à ce jour à réussi à transcender à la réalisation, une certaine Kathryn Bigelow.

Critique de Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 16 août 2017

Atomic Blonde, affiche française

Design : The Posterhouse – Copyrights : Universal Studios

Box-office :

Sorti durant l’été 2017, Atomic Blonde a eu une carrière expéditive dans les cinémas français, faute d’un bouche-à-oreille favorable. Avec 394 salles, le film ouvre à 233 245 spectateurs en première semaine, pour perdre 55% de sa fréquentation sept jours plus tard (113 645). Les étapes suivantes seront sanglantes : 48 556 spectateurs (semaine 3, 354 écrans), 29 574… En 6e semaine, l’espionne froide incarnée par Charlize Theron n’a séduit que 1 875 spectateurs dans 74 salles.

Atomic Blonde 2 aura lieu… Sur Netflix

Avec un budget de 30 millions de dollars, le blockbuster au féminin ne fera pas mieux que 100 000 000$ de recettes dans le monde. Focus & Universal laisseront donc l’idée d’un sequel de côté, mais à la surprise générale, Charlize Theron annonce le développement d’une suite sur Netflix, visiblement satisfait des audiences de The Old Guard.  L’idée d’un cross-over avec la franchise John Wick, elle, semble rester à ce jour dans les fantasmes de la star.

Frédéric Mignard

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Atomic Blonde, affiche française

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