2012 : la critique du film de Roland Emmerich (2009)

Action, Catastrophe, Science-fiction | 2h58min
Note de la rédaction :
6/10
6
Affiche de 2012 de Roland Emmerich

  • Réalisateur : Roland Emmerich
  • Acteurs : Woody Harrelson, Danny Glover, John Cusack, Thandie Newton, Chiwetel Ejiofor, Oliver Platt, Patrick Bauchau, Amanda Peet
  • Date de sortie: 11 Nov 2008
  • Année de production : 2008
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : 2012
  • Scénaristes : Roland Emmerich, Harald Kloser
  • Directeur de la photographie : Dean Semler
  • Monteurs : David Brenner, Peter S. Elliot
  • Compositeurs : Harald Kloser, Thomas Wanker
  • Effets spéciaux :
  • Chef Maquilleur :
  • Maquillage :
  • Producteurs : Larry Franco, Mark Gordon, Harald Kloser, en coproduction avec Aaron Boyd, Volker Engel, Marc Weigert
  • Sociétés de production : Columbia Pictures, Farewell Productions, The Mark Gordon Company, Centropolis Entertainment
  • Distributeur : Sony Pictures International Releasing (France) / Columbia Pictures (Etats-Unis)
  • Reprise 3D : Chine, Mexique, Corée du Sud
  • Editeur vidéo : Sony Pictures
  • Date de sortie vidéo : 11 Mars 2010 (blu-ray, DVD), 2021 (4K Ultra-HD)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 4 631 838 entrées / 967 087 entrées
  • Box-office nord américain / monde : 166 112 167$ / 791 217 826$
  • Budget : 200 000 000$
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur (35mm, D-Cinema) / Dolby Digital / DTS / SDDS / Dolby Atmos
  • Festivals et récompenses : 2 nominations aux Saturn Awards, 1 nomination aux Critics Choice Awards, 3 nomination aux Scream Awards, 3 nomination aux Teen Choice Awards, 3 nominations aux Visual Effetcs Society Awards, 2 Prix aux Satellite Awards
  • Illustrateur / Création graphique : © 2010 Sony Pictures Home Entertainment Inc. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2012. Columbia Pictures Industries, Inc. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Emmerich restera toujours Emmerich, pour le meilleur – déluges d’effets spéciaux époustouflants -, et le pire – mièvrerie et rebondissements abrutissants. Mais dans le film catastrophe, il signe là le parangon d’un genre, une œuvre démesurée, parfaitement fun et surtout réellement impressionnante.

Synopsis : Les Mayas, l’une des plus fascinantes civilisations que la Terre ait portées, nous ont transmis une prophétie : leur calendrier prend fin en 2012, et notre monde aussi. Depuis, les astrologues l’ont confirmé, les numérologues l’ont prédit, les géophysiciens trouvent cela dangereusement plausible, et même les experts scientifiques gouvernementaux finissent par arriver à cette terrifiante conclusion. La prophétie maya a été examinée, discutée, minutieusement analysée. En 2012, nous saurons tous si elle est vraie, mais quelques-uns auront été prévenus depuis longtemps…

Lorsque les plaques tectoniques se mettent à glisser, provoquant de multiples séismes et détruisant Los Angeles au passage, Jackson Curtis, romancier, et sa famille se jettent à corps perdu, comme des millions d’individus, dans un voyage désespéré. Tous ne pourront pas être sauvés…

Fin du monde : 2012, c’était hier en 2009

Notre avis : Après l’échec monumental de 10.000, un nanar d’aventures préhistoriques oublié par tous, sauf par Warner à qui cette bévue doit encore laisser un sale goût dans la bouche, Roland Emmerich se devait de revenir à ses premières amours et aussi à ses seuls vrais succès : les destructions massives. L’inépuisable casseur de pierre, qui fantasme à l’annihilation de l’humanité depuis plus de 13 ans pour amasser un maximum de gains, rempile donc à nouveau pour raviver nos peurs antédiluviennes d’apocalypse.

Mais voilà, l’auteur de Independence day, Godzilla et Le jour d’après, a décidé d’aller plus loin dans le balayage de building, l’explosion de sites historiques et l’éradication de l’espèce humaine dans les grands centres urbains.  En 2009, il s’est tout simplement mis en tête de détruire le monde tel que nous le connaissons, en jouant avec la tectonique des plaques. Bref, fini le Pôle Nord sur le toit du monde, désormais le Wisconsin trônera à sa place ! Et en deux jours s’il vous plaît !

2012 de Roland Emmerich, affiche localisée Brésil

© 2009. Columbia Pictures. Tous droits réservés / All rights reserved

Autant de bouleversements géologiques sur notre bonne vieille planète bleue ne pouvaient pas passer inaperçus. Engloutissement de continents, raz-de-marée de 1.000 mètres d’altitude, éruptions volcaniques, fêlures terrestres… Dans 2012, Roland Emmerich a décidé, en un seul et même film (de près de 3 heures) de combiner tous les postulats des grandes productions de ce type de ces dernières années. Aussi, en allant voir 2012, année de la fin du monde déterminée par les Mayas, le spectateur verra l’essentiel du Jour d’après, de Poséidon, de Turbulences à 30.000 pieds, de Twister, ou encore Le Pic de Dante et Independence day.

Le cinéaste aidé par des renforts technologiques tout simplement monstrueux, explose tous ses prédécesseurs qui paraîtront désormais bien chiches en comparaison. Le grabuge est gargantuesque, dévoilé avec une précision spectaculaire… La destruction de Los Angeles, dont on a eu un avant-goût promotionnel sur le net, est un sommet de détails qui nécessitera bien le ralenti en haute définition pour profiter pleinement des montagnes d’éléments qui (se dé)composent (à) l’écran. Les mauvaises langues qui pensent que l’essentiel se trouve dans la bande-annonce se feront une raison, Emmerich ne s’arrête pas à la destruction époustouflante de la Californie. Des scènes d’envergure à Yellowstone (USA), en Italie, Hawaï, ou au sommet de l’Everest viennent nourrir un suspense concret. 2012 sait aussi être palpitant, au-delà même de l’esbroufe technologique.

Un cinéaste occupé à tout, y compris à saborder le spectacle par l’humour

Alors parangon du genre rime-t-il avec chef d’œuvre tout court ? Loin de là. Si l’œuvre d’Emmerich est un blockbuster d’une force visuelle à couper le souffle, si, de surcroît, le bonhomme ose introduire quelques notes d’humour bien placées, ainsi que quelques cadavres au sol pour taire les commentaires désastreux sur l’absence de restes humains dans les décombres d’Independence Day, il n’en demeure pas moins un auteur cohérent avec lui-même. A l’instar de Michael Bay, inlassable bourrin qui n’a que faire des critiques, le réalisateur allemand ne sera jamais James Cameron pour la subtilité et n’accouche pas de son Titanic pour autant. Son entêtement aveugle à vouloir sauver du chien, son obsession pour les histoires de famille gluantes, son inclination névrotique pour les coïncidences ridicules, le recours pathétique à l’onomastique et à la symbolique religieuses (le fils du héros s’appelle Noah, et tout le monde, du moins ce qu’il en reste, finit sur une arche à la fin) et surtout son incapacité à achever les gentils héros pour ne pas trop faire pleurer son public, rend le bonhomme toujours aussi obsolète en cette ère de cynisme et de pessimisme post-11 septembre.

Le revival des années 90 qui firent la gloire de Roland Emmerich

Avec 2012, plus que jamais, Roland Emmerich reste attaché aux années 90 qui ont fait sa gloire. On appréciera toutefois la portée sociale de son film, avec une tentative, tout de même bien lourde (on parle d’Emmerich, là !), de réfléchir sur les inégalités de survie entre les nantis (certains, une belle brochette de pourris qui chercheront toutefois la rédemption) et les pauvres qui n’auront pas les moyens de s’offrir une place à un milliard de dollars sur le vaisseau affrété par les états unis du monde.

2012, affiche chinoise 3D

L’une des affiches chinoises de 2012 pour la reprise en 3D proposée en novembre 2012 © Columbia Pictures. Tous droits réservés / All rights reserved

On notera que cette histoire d’arche contemporaine sur laquelle on embarque en priorité les puissants et un échantillon de la faune terrestre, cela a déjà été traité, de façon assez similaire dans le clip de A-hA, Forever not yours. Pour mémoire l’une des meilleures vidéos de la décennie 2000 dont les auteurs pourraient crier au plagiat. A découvrir en complément de 2012, tout en revisionnant la satire Don’t Look Up : Déni cosmique, version contemporaine par Adam McKay où le monde présent a réellement basculé dans le grand effondrement, avec un accroissement des inégalités et l’avènement de techno-chiasses qui régulent le monde d’un coup de tweets.

Au Box-Office, en 2d ou 3D

On notera qu’en 2012, la Chine a proposé une version gonflée en 3D dans ses salles, pour reproduire le succès de la version convertie au relief, de Titanic, qui avait cartonné peu de temps avant. Le montage différent, avec moins de dialogue et plus de scènes catastrophes, selon Columbia Chine, a notamment fait le bonheur des salles Imax locales, appelées alors D-Max, sans pour autant motiver le distributeur Sony/Columbia de généraliser une reprise anniversaire sur ce format.

Si les USA ont fait une consommation modérée du blockbuster (166M$), le monde en a été particulièrement friand : 90M$ en Chine, 44M$ en France (troisième marché au monde pour ce film), 42M$ au Japon, 37M$ en Allemagne, 36M$ en Russie, 33M$ en Corée du Sud, 31M au Royaume-Uni, 25M$ au Brésil, 22M$ en Espagne, 21M$ en Italie…

2012 a été une vraie déferlante qui a arrosé la planète, pays émergeants y compris.

Frédéric Mignard

Sortie de la semaine du 11 novembre 2009

Affiche de 2012 de Roland Emmerich

© 2009. Columbia Pictures. Tous droits réservés / All rights reserved

Après 2012 de Roland Emmerich, Moonfall !

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Affiche de 2012 de Roland Emmerich

Bande-annonce de 2012 de Roland Emmerich

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