Robert Siodmak

Réalisateur, Scénariste, Producteur
Affiche de Les Tueurs de Robert Siodmak

Personal Info

  • Nationalité : Allemand, Américain
  • Date de naissance : 8 août 1900 à Dresde (Allemagne)
  • Date de décès : 10 mars 1973 à Locarno (Suisse) à l'âge de 72 ans.
  • Crédit visuel : Copyright Universal Pictures

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste et producteur germano-américain, Robert Siodmak est né aux Etats-Unis en 1900 dans une famille juive allemande. Mais, à peine un an après sa naissance, ses parents décident de revenir vivre en Allemagne. Le jeune Robert passe donc son enfance dans ce pays et y effectue ses études.

Robert Siodmak, les débuts en Allemagne

Ainsi, Robert Siodmak commence sa carrière professionnelle dans la banque, mais finalement il quitte son emploi pour le milieu du cinéma qui lui plaît davantage.

L’apprenti débute en tant que rédacteur des intertitres des films muets. Toutefois, sa première percée en tant que réalisateur est très remarquée puisqu’il cosigne Les hommes le dimanche (1930) avec Edgar G. Ulmer sur un scénario de son frère cadet Curt Siodmak. Le long-métrage fait sensation à l’époque car il est anticipe de plus de quinze ans le néoréalisme en tournant notamment en extérieur et en observant des personnages dans la vraie vie quotidienne.

Cela ouvre au jeune réalisateur les portes de la grande compagnie allemande UFA. Il y signe une comédie intéressante intitulée L’homme qui cherche son assassin (1931), puis il tourne les versions allemandes de certains films français à l’époque où le doublage n’était pas encore établi. Il réalise notamment Autour d’une enquête (1931), puis Tumultes (1932) avec Charles Boyer.

Un cinéaste juif en exil face au nazisme

Conscient de la menace qui pèse sur lui en tant que juif, Robert Siodmak fuit le régime nazi et part s’installer en France où il réalise quelques films dont La vie parisienne (1935), un très bon Mollenard, Capitaine corsaire (1938) mené par le grand Harry Baur et enfin Pièges (1939) avec Maurice Chevalier.

Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, Robert et son frère Curt Siodmak s’exilent cette fois-ci aux Etats-Unis et plus précisément à Hollywood. Là, le cinéaste est contraint d’accepter des commandes de séries B assez insipides, même si on peut sauver de ces productions Le meurtrier s’est échappé (1942). Toutefois, les producteurs vont lui faire davantage confiance après le succès commercial et artistique du film d’horreur Le Fils de Dracula (1943) d’après un script de Curt Siodmak. Dès lors, Robert Siodmak peut entamer le cycle de ses thrillers noirs qui ont fait sa renommée internationale. Cela débute avec Les mains qui tuent (1944) avec Franchot Tone et Le signe du cobra (1944) avec Maria Montez.

Le temps des grands films noirs

La proie, l'affiche du film de 1948

© 1948 Twentieth Century Fox / Affiche : Roger Soubie. Tous droits réservés.

Rapidement, Siodmak devient un des maîtres absolu du film noir, alors très en vogue. Il tire le meilleur de Charles Laughton dans Le Suspect (1944), puis signe un intéressant L’oncle Harry (1945), pourtant un peu moins connu. Enfin, son thriller horrifique Deux mains, la nuit (1946) impressionne encore de nos jours.

L’année 1946 marque le temps du succès et de la révélation pour Robert Siodmak qui triomphe avec le génial Les tueurs (1946) qui révèle les talents conjugués de Burt Lancaster et d’Ava Gardner. Su un script de John Huston adapté d’une nouvelle d’Hemingway, Robert Siodmak fait un travail d’atmosphère remarquable. Cela lui a permis de recevoir une nomination à l’Oscar du meilleur réalisateur. Toujours très inspiré, le cinéaste poursuit son exploration des recoins sombres de l’âme humaine avec La proie (1948) où il oppose Victor Mature et Richard Conte. Aussitôt, il enchaîne avec Pour toi, j’ai tué (1949) à nouveau avec Burt Lancaster. Enfin, le cinéaste est encore à son aise avec La femme à l’écharpe pailletée (1949) avec la grande Barbara Stanwyck et Passion fatale (1949) où il retrouve Ava Gardner.

Le corsaire rouge, l'affiche

© 1952 Norma Productions – Warner Bros. / Affiche : Jean Mascii. Tous droits réservés.

Pourtant, à l’orée des années 50, Robert Siodmak choisit d’abandonner le genre qui a fait sa gloire et s’oriente vers un cinéma plus divertissant. Pour Burt Lancaster, il tourne notamment le coloré Le corsaire rouge (1952).

Un retour décevant en Europe

Finalement, le réalisateur choisit de revenir en Europe où il va se disperser en fonction des occasions qui lui sont offertes. Il réalise ainsi Le grand jeu (1954) avec Gina Lollobrigida, puis Les rats (1955) avec Maria Schell et Les SS frappent la nuit (1957). Il commence également à travailler pour la télévision allemande et livre encore Katia (1959) qui met en valeur le talent de la jeune Romy Schneider face à Curd Jürgens. Parmi ses dernières créations, on peut encore citer L’affaire Nina B. (1961) avec Pierre Brasseur, Le prince noir (1964) d’après l’œuvre de Karl May avec Lex Barker.

Robert Siodmak succombe au genre du western avec Custer, l’homme de l’Ouest (1968) avant de se fourvoyer dans une grosse production européenne en deux parties intitulée Le dernier des Romains (1968).

En bout de course, Robert Siodmak décède finalement d’une crise cardiaque en 1973 à l’âge de 72 ans, soit sept jours seulement après la mort de sa femme Bertha Odenheimer.

Virgile Dumez

Ils nous ont quittés en 1973

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages cinéma uniquement) :

  • 1930 : Les Hommes le dimanche (Menschen am Sonntag)
  • 1930 : Adieux (Abschied)
  • 1931 : Autour d’une enquête (version française, coréalisée par Henri Chomette) et Voruntersuchung (version allemande)
  • 1931 : L’homme qui cherche son assassin (Der Mann, der seinen Mörder sucht)
  • 1932 : Tumultes (version française) et Stürme der Leidenschaft (version allemande)
  • 1932 : Quick (deux versions, l’une française — coréalisée par André Daven —, l’autre allemande)
  • 1933 : Fin de saison (Das brennende Geheimnis)
  • 1933 : Le Sexe faible
  • 1934 : La crise est finie
  • 1936 : Mister Flow
  • 1936 : Le Grand Refrain
  • 1936 : La Vie parisienne
  • 1937 : Le Chemin de Rio / Cargaison blanche
  • 1938 : Ultimatum
  • 1938 : Mollenard
  • 1939 : Pièges
  • 1941 : West Point Widow
  • 1942 : Le meurtrier s’est échappé (Fly-By-Night)
  • 1942 : The Night Before the Divorce
  • 1942 : Ton cœur est mon cœur (My Heart Belongs to Daddy)
  • 1943 : Someone to Remember
  • 1943 : Le Fils de Dracula (Son of Dracula)
  • 1943 : Le Signe du cobra (Cobra Woman)
  • 1944 : Les Mains qui tuent (Phantom Lady)
  • 1944 : Vacances de Noël (Christmas Holiday)
  • 1944 : Le Suspect (The Suspect)
  • 1945 : L’oncle Harry (The Strange Affair of Uncle Harry)
  • 1945 : Deux mains, la nuit (The Spiral Staircase)
  • 1946 : Les Tueurs (The Killers)
  • 1946 : La Double Énigme (The Dark Mirror)
  • 1947 : Désirs de bonheur (Time Out of Mind)
  • 1948 : La Proie (Cry of the City)
  • 1949 : Pour toi j’ai tué (Criss Cross)
  • 1949 : Passion fatale (The Great Sinner)
  • 1949 : La Femme à l’écharpe pailletée (The File on Thelma Jordon)
  • 1950 : Le Déporté (Deported)
  • 1951 : Quand la foule gronde (The Whistle at Eaton Falls)
  • 1952 : Le corsaire rouge (The Crimson Pirate)
  • 1954 : Le Grand Jeu
  • 1955 : Les Rats (Die Ratten)
  • 1956 : Mon père était acteur (Mein Vater, der Schauspieler)
  • 1957 : Les S.S. frappent la nuit (Nachts, wenn der Teufel kam)
  • 1958 : Dorothea, la fille du pasteur (Dorothea Angermann)
  • 1959 : Les seins de glace (The Rough and the Smooth)
  • 1959 : Katia
  • 1960 : Mon ami d’école (Mein Schulfreund)
  • 1961 : L’Affaire Nina B.
  • 1962 : Tunnel 28 (Escape from East Berlin)
  • 1964 : Le prince noir (Der Schut)
  • 1965 : Les Mercenaires du Rio Grande (Der Schatz der Azteken) (film en deux parties)
  • 1967 : Custer, l’homme de l’Ouest (Custer of the West)
  • 1968 : Le dernier des Romains I (Kampf um Rom I)
  • 1969 : Le dernier des Romains II (Kampf um Rom II – Der Verrat)
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