Acteur, réalisateur, scénariste et dramaturge argentin naturalisé espagnol, Juan Diego Botto est né en 1975 à Buenos Aires en Argentine. Il est issu d’un foyer d’acteurs puisque sa mère est Cristina Rota et son père est Diego Fernando Botto qui a disparu en 1977 lors des purges menées par le dictateur Videla. Il est aussi le frère cadet de l’actrice Maria Botto. Dès 1978, Cristina Rota fuit son pays et se réfugie avec ses enfants en Espagne où Juan Diego Botto grandit et obtient finalement la double nationalité.
Juan Diego Botto, un enfant de la balle
Durant son adolescence, Juan Diego intègre l’école d’art dramatique que sa mère a ouverte à Madrid et débute ainsi sa formation de comédien qu’il a poursuivi à New York. Dès 1982, le petit Juan Diego Botto intègre le casting de plusieurs films comme la comédie Ni te cases ni te embarques (Javier Aguirre, 1982), El río de oro (Jaime Chávarri, 1986) ou encore Si te dicen que caí (Vicente Aranda, 1989) où il croise Victoria Abril et Antonio Banderas.
En 1990, l’adolescent obtient un rôle majeur dans la série télévisée Les nouvelles aventures de Zorro pour laquelle il tourne 88 épisodes étalés entre 1990 et 1993. Autre belle opportunité, le jeune homme joue un second rôle dans 1492, Christophe Colomb (Ridley Scott, 1992), film événement qui est diffusé dans le monde entier.
La popularité dès l’âge de 20 ans
A l’âge de 20 ans, il devient populaire en Espagne grâce à son rôle principal dans Historias del Kronen (Montxo Armendáriz, 1995) qui est présenté au Festival de Cannes et qui lui offre une nomination au Goya de la meilleure révélation masculine. Ensuite, il enchaîne avec le thriller Éxtasis (Mariano Barroso, 1996) avec Javier Bardem, Martín (Hache) (Adolfo Aristarain, 1997), Asfalto (Daniel Calparsoro, 2000), Dancer Upstairs (John Malkovich, 2002) ou encore Manifesto (Joaquín Oristrell, 2003), dont il a écrit le scénario.
En 2004, il passe également à la réalisation avec le film à sketch ¡Hay motivo! (2004) au fort contenu politique, très marqué à gauche. Pourtant, l’occasion de passer derrière la caméra ne se représente pas immédiatement et on retrouve le trentenaire dans des œuvres souvent engagées comme Les Oubliées de Juarez (Gregory Nava, 2007), film féministe porté par Jennifer Lopez. Par la suite, il tourne dans El Greco (Yannis Smaragdis, 2007), La femme de l’anarchiste (Marie Noëlle et Peter Sehr, 2008), Front de l’Est (Gerardo Herrero, 2011) et Dieu aime le caviar (Yannis Smaragdis, 2012).
De la télévision vers la réalisation
Toutefois, l’acteur passe une grande partie des années 2010 à la télévision, avec des rôles récurrents dans des séries comme Good Behavior, mais aussi au théâtre où il connait de gros succès et gagne des prix. Ainsi, il est l’auteur complet de six pièces de théâtre à succès. On le retrouve finalement au cinéma dans une production américaine, The Suicide Squad (James Gunn, 2021) où il joue le rôle d’un général hispanique. Finalement, le comédien décide d’écrire, jouer et réaliser le drame social A contretemps (2022) où il donne la réplique à Penélope Cruz et Luis Tosar. Le film reçoit de nombreuses nominations aux Goya.