Actrice espagnole, Victoria Abril suit très jeune des cours de danse et son professeur l’encourage à faire de la comédie. Elle joue adolescente dans La rose et la flèche (Lester, 1976) aux côtés d’Audrey Hepburn et Sean Connery. Toutefois, la véritable étape marquante de sa jeune carrière vient de sa rencontre avec le cinéaste Vicente Aranda qui en fait sa muse. Elle est magnifique dans Cambio de sexo (Aranda, 1977) et apparaît totalement nue dans La fille à la culotte d’or (Aranda, 1980). Dès cette époque, elle commence à tourner en France où on la retrouve au casting de Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu (Pécas, 1980).
Victoria Abril consolide sa carrière par des films plus ou moins comme ambitieux comme La ruche (Camus, 1983) et J’ai épousé une ombre (Davis, 1983). Elle est nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour La lune dans le caniveau (Beineix, 1983) et L’addition (Amar, 1984). Elle enchaîne avec Max mon amour (Oshima, 1985) et Sans peur et sans reproche (Jugnot, 1988).
Elle rencontre Pedro Almodóvar et devient une interprète fétiche du cinéaste, ce qui lui apporte enfin une grande notoriété des deux côtés des Pyrénées. Elle joue dans La loi du désir (1988), Attache-moi ! (1990), Talons aiguilles (1992) et Kika (1994).
Parallèlement, elle confirme son statut de star européenne. Elle tourne en Espagne Amants (Aranda, 1991) qui lui vaut l’Ours d’argent de la meilleure actrice au festival de Berlin, et elle est à l’affiche de Intruso (1993) et Libertarias (1996). En France, elle anime des films comme Une époque formidable (Jugnot, 1991) et Casque bleu (Jugnot, 1994). Victoria Abril rencontre son plus beau succès populaire chez nous avec la comédie Gazon maudit (Balasko, 1995). En 1996, elle obtient un Goya de la meilleure actrice pour sa prestation dans Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes (Yanes, 1996).
La suite est marquée par un léger déclin de popularité, mais l’actrice enchaîne encore les projets comme Entre les jambes (Pereira, 1999), 101 Reykjavík (Kormakur, 2001), Sans nouvelles de Dieu (Yanes, 2003), Le septième jour (Saura, 2005) et Musée haut, musée bas (Ribes, 2009).
Dans les années 2010, elle délaisse le grand écran et devient plus régulière dans des séries télévisées. Sur grand écran, on la revoit à l’occasion dans Mince alors (de Turckheim, 2012) ou Joséphine s’arrondit (Berry, 2016).