Acteur français, Jean Carmet a incarné à l’écran le Français moyen dans plus de 200 films entre 1941 et 1994. Il se rend à Paris dès les années 40 pour percer comme comédien. Il débute au théâtre comme doublure ou figurant, puis commence à trouver des petits rôles au cinéma, notamment dans Les enfants du paradis (Carné, 1945), Copie conforme (Dréville, 1947) ou encore Monsieur Vincent (Cloche, 1947).
L’éternel second rôle comique
Il intègre ensuite la troupe comique des Branquignols et multiplie les emplois secondaires au théâtre comme au cinéma durant toutes les années 50. Dans les années 60 et 70, il est visible dans La belle Américaine (Dhéry, 1961), Mélodie en sous-sol (Verneuil, 1963), Alexandre le bienheureux (Robert, 1968), Le viager (Tchernia, 1972), Les malheurs d’Alfred (Richard, 1972).
Le temps du succès et de la consécration
Il commence à obtenir des rôles plus intéressants au début des années 70 et connaît de beaux succès dans Le grand blond avec une chaussure noire (Robert, 1972), Le retour du grand blond (Robert, 1974) et surtout Dupont Lajoie (Boisset, 1975) où il est enfin en tête d’affiche pour un rôle bien plus sombre que d’ordinaire.
Il est désormais approché par des cinéastes d’un autre calibre et livre des prestations remarquables dans La victoire en chantant (Annaud, 1976), René la canne (Girod, 1977), Violette Nozière (Chabrol, 1978), et Le sucre (Rouffio, 1978) qui lui permet d’être enfin nommé aux César.
Un acteur enfin célébré dans les années 70-80
Jean Carmet enchaîne avec Buffet froid (Blier, 1979), La banquière (Girod, 1980), Allons z’enfants (Boisset, 1981), La soupe aux choux (Girault, 1981) et Les misérables (Hossein, 1982) qui lui vaut un César du meilleur second rôle pour sa prestation en Thénardier. Il étonne encore dans Canicule (Boisset, 1984), La vouivre (Wilson, 1989), et Le château de ma mère (Robert, 1990). Il est nommé au César du second rôle pour Les fugitifs (Veber, 1986) et à celui du meilleur acteur pour sa composition de travesti dans Miss Mona (Charef, 1987).
Merci la vie (Blier, 1991) lui vaut son deuxième César du meilleur second rôle masculin. On le voit encore dans Germinal (Berri, 1993). Il reçoit un César d’honneur en 1994, avant de décéder à l’âge de 73 ans.
L’acteur a mené aussi une brillante carrière sur les planches, collaborant avec Marcel Herrand, Michel Vitold ou Roger Planchon. Il a également été prolifique à la télévision et obtenu, à titre posthume, le 7 d’or du meilleur comédien pour le téléfilm Eugénie Grandet.
Jean Carmet fait partie de ces éternels seconds rôles du cinéma français (au même titre que Julien Carette par exemple) qui ont pourtant eu les faveurs du grand public à chacune de leur apparition.