Le grand blond avec une chaussure noire : la critique du film (1972)

Comédie | 1h30min
Note de la rédaction :
7/10
7
Le grand blond avec une chaussure noire, l'affiche

Note des spectateurs :

Titre phare de Pierre Richard, Le grand blond avec une chaussure noire est une excellente comédie d’espionnage portée par des acteurs formidables et un scénario brillant de Francis Veber.

Synopsis : François Perrin, arrive à Orly avec aux pieds une chaussure jaune et l’autre noire. Une aubaine pour Perrache, adjoint du colonel Toulouse, chef d’un service secret, que ce jeune violoniste fantasque. Il le choisit, pour jouer à ses dépens, le rôle d’un redoutable espion international. Toulouse, las de défendre sa place contre son très ambitieux adjoint Milan, a décidé de s’en débarrasser une fois pour toute, en le lançant sur une fausse piste.

Un script parfaitement maîtrisé de Francis Veber

Critique : En 1972, le producteur Alain Poiré est un pourvoyeur régulier de bonnes comédies françaises, grâce à son association avec le réalisateur Georges Lautner et des scénaristes aussi fameux que Bertrand Blier ou encore Francis Veber. De cette première équipe est née le scénario du Grand blond avec une chaussure noire où l’on retrouve d’ailleurs toutes les ficelles de Veber. Ainsi, la mécanique narrative est parfaitement huilée et se base sur un quiproquo initial où un personnage est pris pour un « con ». De là va découler une suite de péripéties qui finiront par le triomphe de celui qui devait se faire avoir, tandis que le piégeur est pris à son propre jeu.

Par des accords de coproduction, Alain Poiré travaille en même temps avec Les Productions de la Guéville, société appartenant à Yves Robert et Danièle Delorme. Il leur propose ce scénario et Yves Robert accepte immédiatement de le réaliser. Il impose assez rapidement le nom de Pierre Richard dans le rôle principal, et ceci contre l’avis de la Gaumont. Repéré dans Alexandre le bienheureux (déjà d’Yves Robert en 1968), le jeune comique vient pourtant de connaître deux beaux succès publics avec Le distrait et Les malheurs d’Alfred, mais il est encore à la recherche d’un vrai triomphe populaire qui en ferait l’égal des plus grands.

Un casting impérial

Yves Robert parvient à l’imposer, ainsi que Jean Rochefort, Jean Carmet et Paul Le Person. De son côté, Alain Poiré exige la présence de Bernard Blier et de Mireille Darc, ce qui rapproche d’ailleurs le long-métrage des films parodiques de Georges Lautner.

Si le film n’est pas exempt de petites chutes de rythme, il faut reconnaître le talent d’Yves Robert pour diriger un casting impérial et pour empêcher Pierre Richard d’en faire trop. Comme souvent avec les scripts de Francis Veber, il ne faut pas que des écarts viennent troubler le bon fonctionnement de l’intrigue, au risque d’en ruiner les effets. Aussi était-il important de contenir les improvisations d’un Pierre Richard volubile dans le domaine. Lui-même n’y parvenait pas dans ses propres réalisations, mais Yves Robert réussit pleinement à le canaliser, ce que saura également faire Francis Veber dans ses réalisations plus tardives.

Dès lors, cette histoire de faux coupable à la Hitchcock, sorte de parodie de film d’espionnage, peut déployer ses charmes. Certes, la réalisation demeure trop sage et académique, mais les prestations savoureuses de Jean Rochefort, Bernard Blier et Jean Carmet fournissent de beaux motifs de satisfaction. Cela permet au cinéaste de dégoupiller quelques scènes d’anthologie comme celle du rendez-vous nocturne entre Pierre Richard et Mireille Darc. On adore également les règlements de compte dans l’appartement du héros dont seul Jean Carmet a conscience. Bien entendu, Pierre Richard nous fait instantanément rire grâce à sa gaucherie très étudiée et parfaitement maîtrisée.

Un très gros succès qui confirme l’impact comique de Pierre Richard

Portée par un thème musical imparable composé par Vladimir Cosma et joué à la flûte par Zamfir, la comédie s’impose donc sans problème comme un petit modèle du genre. Elle fut d’ailleurs un énorme succès lié au bouche-à-oreille, alors même que son positionnement au mois de décembre 1972 lui mettait de sérieux concurrents sur son passage. Avec plus d’un million d’entrées sur Paris, et près de 3,5 millions sur la France entière, la comédie a atteint la 9ème place annuelle. Elle a connu également un vrai succès en Allemagne où le film a réuni plus de trois millions de spectateurs germaniques. Aujourd’hui encore, Le grand blond avec une chaussure noire demeure une comédie culte. Elle a donné lieu à une suite intitulée Le retour du grand blond en 1974.

Acheter le blu-ray

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 6 décembre 1972

Le grand blond avec une chaussure noire, l'affiche

© 1972 Gaumont – Les Productions de la Guéville – Madeleine Films / Illustrateur : Hervé Morvan. Tous droits réservés.

Trailers & Vidéos

trailers
x
Le grand blond avec une chaussure noire, l'affiche

Bande-annonce de Le Grand blond avec une chaussure noire

Comédie

x