Florence Guérin

Actrice
La Bonne, le chef d'oeuvre de Florence Guérin

Personal Info

  • Nationalité : Française
  • Date de naissance : 12 juin 1965, à Nice (France)

Biographie

Note des spectateurs :

Florence Guérin est l’une des starlettes les plus iconiques des années 80. Une icône et un souvenir de cinéphile bien vivant pour les jeunes de l’époque.

Originaire de Nice, l’adolescente décide de quitter le collège après son brevet d’études du premier cycle pour réaliser son rêve : devenir actrice, après avoir vu Nastassja Kinski dans Tess de Roman Polanski.

Point de poursuite d’études pour cette jeune femme de milieu aisé, mais dont la famille ruinée se retrouve contrainte de vivre en HLM à la suite d’un accident du père.

Le cinéma à tout prix

En 1980, l’adolescente remporte le concours de Miss Cinéma au festival de Cannes alors qu’elle n’a pas les 16 ans requis. Elle rencontre Michel Drucker sur la Croisette qui l’invite sur le plateau de son émission phare de l’époque.

Déterminée à faire du cinéma coûte que coûte, elle accepte des figurations et des apparitions. Elle débute en 1981, pour Bruno Mattei, dans Caligula et Messaline, un film qu’elle n’a même pas l’âge de regarder ! Elle enchaîne avec des comédies populaires : Les sous-doués en vacances de Claude Zidi, Plus beau que moi, tu meurs de Philippe Clair, et Le bourreau des cœurs de Christian Gion. Elle apparaît aussi dans La scarlatine de Gabriel Aghion, film avec Brigitte Fossey et Christophe Malavoy remarqué par la critique. On croise surtout l’apprentie vedette dans la Surprise party de Roger Vadim.

Icône érotique des années 80

Elle épouse le comte Bernard de Villeneuve Esclapon en avril 1981, deux mois avant ses 16 ans. Celui-ci décèdera en 1984, à l’âge de 48 ans.

Désormais majeure et mariée, Florence Guérin, jeune comtesse, embrasse le cinéma. La nudité ne l’effraie pas. Elle a grandi à l’époque d’une liberté assumée, des plages niçoises et cannoises où le monokini et le topless étaient à la mode. C’est donc sans appréhension qu’elle accepte de tourner La vénus noire, film en costumes érotique de Claude Mulot. Elle vit le tournage comme un rêve et développe une amitié pour le cinéaste qui lui offrira en 1986 le premier rôle de Le couteau sous la gorge, un giallo français où elle court beaucoup, souvent nue, dans un environnement de terreur nocturne proche du cinéma italien.

Auparavant, on la voit dans l’improbable Venus de Jean Jabely, film rare produit par le gourou de Metropolitan FilmExport, Samuel Hadida, mais aussi Pierre Bénichou. Le métrage regroupe les noms culte de l’époque : Philippe Klébert, jeune comédien fanfaron habitué des Max Pécas, mais aussi Riton Liebman, le grand Jean Gaven, Odile Michel, et Françoise Blanchard, playmate du bis abonnée au cinéma de Jean Rollin qui jouait aussi dans Caligula et Messaline. Sophie Favier est aussi au casting surréaliste.

Florence Guérin et le marché français

Florence Guérin est incroyable dans ses apparitions érotiques : elle est dans l’adaptation du Déclic, adapté de l’univers de la BD de l’Echo des Savanes de Manara. Il s’agit de l’un des rares films en tant que réalisateur tourné par l’acteur Jean-Louis Richard. Cette production importante est tournée aux Etats-Unis. Elle sera achevé par Bob Rafelson (Cinq pièces faciles), en raison des problèmes de santé (voir l’interview ci-dessous) du réalisateur. Le déclic n’est pas le succès attendu en salle, mais demeure une curiosité eighties culte. Pour la première fois, la jeune femme voit son nom en haut de l’affiche, au même niveau que celui de Jean-Pierre Kalfon. La classe. Toutefois, c’est durant le tournage de ce film que décède son époux. La jeune niçoise est veuve à l’âge de 19 ans.

 

En 1985,  Florence Guérin apparaît dans un sketch d’une autre adaptation de BD, celle de Gros dégueulasse de Bruno Zincone, d’après l’inadaptable série de vignettes de Reiser. A l’instar de Valérie Mairesse et Jackie Sardou, elle se frotte à l’immonde personnage joué par Maurice Risch. L’actrice fera appel des décennies plus tard à Bruno Zincone pour réaliser un spot de prévention routière, afin de sensibiliser les Français quelques années après la mort de son fils de cinq ans et demi dans un accident de la route : un nouveau drame de la vie.

Florence Guérin, dans le creux de la vague, tournera une ultime gauloiserie, en 1986 : avec Brigitte Borghese, elle apparaît dans le très rare La peau de l’ours n’est pas un vendre, à la réputation désastreuse. Il se pourrait même qu’il s’agisse de son pire long métrage. Guérin semble avoir accepté le rôle par amitié pour le cinéaste Jean Jabely qui l’avait fait débuter.

Toujours en 1986, Florence Guérin est à l’affiche de La jeune fille et le diable (La joven y la tentacion), une coproduction franco-espagnole que l’on verra surtout en VHS chez Carrère Vidéo.

Le déclic pour les Italiens sera La bonne

En Italie, en 1986, Florence Guérin trouve son rôle le plus emblématique dans La bonne de  Salvatore Samperi, un film érotique culte qui sera numéro 1 du box-office en France durant l’été 1987. Cette production luxueuse, très aboutie, lui ouvre les portes du cinéma italien et de Cinecittà. Celle qui a grandi avec des rêves italiens plein les yeux va devenir une vedette locale pendant une dizaine d’années.

On revoit Florence Guérin une dernière fois en France en 1987 dans une superproduction du cinéma bis français produite par René Chateau. Les prédateurs de la nuit, du maître Jess Franco, rassemble les acteurs les plus culte de la sphère des cinémas de quartier : Telly Savalas, Helmut Berger, Christopher Mitchum, Howard Vernon. Chez les femmes, Brigitte Lahaie, Christiane Jean, à peine sortie du triomphe des Spécialistes avec le tandem Giraudeau-Lanvin, Caroline Munro, Stéphane Audran… Cet hommage au monumental Les yeux sans visage de Franju se vendra dans le monde entier.

Arrivederci Francia

En Italie, on retrouve Florence Guérin en 1987 dans Profumo, connu à l’international sous le titre de Bizarre : un délire érotique à trois parmi les films les plus étranges et aboutis de l’actrice. Il ne sera malheureusement pas exploité en France, à l’instar de toutes ses apparitions à venir. Un DVD existe en Italie pour ceux qui souhaitent le découvrir.

Le biopic en costume, Love sins (D’annunzio), lui permet de donner la réplique à Robert Powell, Stefania Sandrelli et Laurent Terzieff. Le film fastueux est un échec. Après une petite apparition dans Scualo di Ladri, grosse comédie populaire (1986), elle incarne le premier rôle féminin de la suite, Scuola di ladri – Parte seconda. Le film burlesque, difficilement accessible pour le public français, réunit Paolo Villagio et Massimo Boldi. En femme fatale et arnaqueuse professionnelle, Guérin s’offre un personnage suffisamment important pour imposer son charisme une fois pour toute chez nos voisins transalpins.

Désormais actrice appréciée dans des seconds rôles populaires, elle tourne pour le roi de la comédie, Carlo Vanzina, dans le blockbuster du rire, sorti pour les fêtes de Noël, Montecarlo Gran Casinò. Elle y retrouve notamment le comédien star Massimo Boldi. Le film est très attendu.

En 1987, elle joue dans le thriller érotique Top Model, dont le seul intérêt est d’avoir été réalisé par Mario Gariazzo. Le DTV sort cette fois-ci en VHS en France. En 1988, elle enchaîne avec la suite d’Où est passée Jessica de Carlo Vanzina. Cette fois-ci, le film, esthétisant et classieux, est réalisé par Dario Piana.

En 1989, Florence Guérin se retrouve l’héroïne du film d’horreur de Luigi Cozzi, Edgar Allan Poe’s the Black Cat, également nommé Demons 6. Un cinéma bis de fin de règne italien, avec Urbano Barberini, Caroline Munro et même un petit rôle pour Michele Soavi que l’on connaît alors pour avoir mis en scène Bloody Bird. Un vrai plaisir coupable.

Pléthore de rôles avant la trentaine

En 1990, elle accompagne Dalila Di Lazarro dans le rare et méconnu Alcune signore per bene. Cette même année, elle suit Léa Massari et Omar Sharif dans Viaggio d’amore d’Ottavio Fabbri.

Dans Murder in a Blue Light (Omicidio a luci blu), elle revient au thriller esthétisant au style eighties. David Hess sert de caution masculine, mais le métrage d‘Alfonso Brescia relève du téléfilm.

Les Bad girls de Cattive Ragazze sont Eva Grimaldi, Anita Ekberg et Florence Guérin. Elles s’amusent dans une comédie sympathique. Rose rosse per una squillo ne s’exporte pas et est un vrai échec. Dalila Di Lazzaro en tient le premier rôle. La carrière de Florence Guérin commence à s’embourber. Dans La bionda, thriller de Sergio Rubini avec Nastassja Kinski, elle ne fait qu’une courte apparition. Le film appartient à la période italienne de la star de Tess, sa période la plus méconnue de sa longue carrière. Pas de chance pour l’actrice française qui espérait un pont avec le film de Roman Polanski qui lui avait fait tout plaquer pour devenir vedette.

Le drame d’une vie, la mort d’un enfant

Florence Guérin célèbre ses 30 ans. Désormais mère de famille, elle ne semble plus vouloir être l’icône de Playboy magazine pour qui elle figura sur des couvertures en Italie (1987) ou en Espagne (1990).

En 1998, un drame survient et change radicalement son existence. Un chauffard ivre percute frontalement son véhicule. L’actrice y perd son fils, Nicolas, cinq ans. Elle restera longtemps dans le coma, avant de suivre une longue rééducation. Une tragédie personnelle qui la pousse dans les années 2000 à se battre au nom de son fils, au sens propre et figuré. Le 12 mars 2002, elle est officiellement autorisée par décret du Premier ministre Lionel Jospin à prendre le prénom de son fils comme nouveau nom de famille. Elle s’appellera désormais Florence Nicolas. Auparavant, En 2001, Florence Nicolas est apparue une dernière fois en tant que Florence Guérin, chez le pape de la série Z, Jean-Marie Pallardy. David Carradine et Karen Black l’accompagnent dans cette mésaventure.

Le combat de Florence Nicolas

Florence Nicolas combat et s’active dans la lutte contre l’insécurité routière. Elle publie en novembre 2009 C’est pas grave maman, aux éditions Premium 95. Dans cette autobiographie qui commence avec sa grossesse, elle y relate la naissance de son fils, la maternité heureuse et… l’accident et la mort de l’être tant aimé, ainsi que le besoin d’adopter et une nouvelle épreuve qui lui fera encore très mal.

Courageuse et formidable, Florence Guérin, désormais Florence Nicolas, poursuit sa mission, sans renier quoi que ce soit à la fougue de sa jeunesse et à son passé sensuel, voire subversif dans certains films, comme La bonne dont il s’agit aussi du titre original en italien.

On notera que l’autre vedette féminine de La bonne, Trine Michelsen (alors appelée  Katrine Michelsen), décèdera à l’âge de 44 ans des suites d’une tumeur au cerveau, donnant désormais un goût amer à une nouvelle vision de ce cruel drame psychologique et politique, où l’érotisme fait mal.

En 2020, le Chat qui fume édite en blu-ray Le couteau sous la gorge. Dans les bonus, une interview de l’ex-star des eighties, humble, lumineuse. Belle. A 55 ans, elle semble être prête à aborder une nouvelle phase dans sa vie.

Frédéric Mignard

La Bonne, le chef d'oeuvre de Florence Guérin

© Manzotti, Mustang Entertainment

Scuola di Ladri trailer parte 2

Filmographie

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La Bonne, le chef d'oeuvre de Florence Guérin

Bande-annonce de Les prédateurs de la nuit

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