Emmanuelle Devos a été l’interprète subtile de Desplechin et Jacques Audiard. Aussi à l’aise dans la comédie que le drame, elle est lauréate de deux César.
Du cours Florent à Desplechin
Formée au cours Florent et aux ateliers acteurs de la Fémis, Emmanuelle Devos débute au théâtre en 1984 dans Méphisto d’Ariane Mnouchkine, présenté au Off d’Avignon. L’année suivante, Francis Huster la dirige dans Le Cid, au Théâtre Renaud-Barrault, avant de lui proposer un rôle dans son film On a volé Charlie Spencer (1986). L’actrice se partage dès lors entre la scène et l’écran mais le cinéma va prendre le dessus.
Dans les années 90, elle joue des seconds rôles pour Eric Rochant, Agnès Merlet, Cédric Klapisch, Noémie Lvovsky, et surtout Arnaud Desplechin qui la dirige dans La sentinelle (1992), Esther Kahn (2000) et Comment je me suis disputé ma vie… (sexuelle), qui lui vaut une nomination au César du meilleur espoir féminin en 1997.
Emmanuelle Devos obtient la consécration avec le thriller Sur mes lèvres (2001) de Jacques Audiard, où elle campe une secrétaire malentendante, une interprétation qui lui fait gagner le César de la meilleure actrice. Et son jeu atteint le sublime dans Rois et reine (2004) d’Arnaud Desplechin : elle est à nouveau nommée au César dans cette catégorie.
Emmanuelle Devos : une valeur sûre du cinéma d’auteur
Au cours de la décennie, Emmanuelle Devos est à l’affiche de nombreux films dont La moustache (2005) d’Emmanuel Carrère et Les herbes folles (2009) d’Alain Resnais. Elle joue aussi L’adversaire (2002) de Nicole Garcia, et obtient une nomination au César du second rôle, mais c’est pour À l’origine (2009) de Xavier Giannoli qu’elle reçoit le trophée.
Dans les années 2010, elle reste très active et tourne une vingtaine de métrages. Elle trouve ses meilleurs rôles dans Violette (2013) de Martin Provost, biopic de l’écrivaine Violette leduc ; Moka (2016) de Frédéric Mermoud, thriller psychologique où elle est manipulée par Nathalie Baye ; Numéro une (2017) de Tonie Marshall, où sa composition de directrice de société du CAC 40 lui vaut une autre nomination aux César ; et Amin (2018) de Philippe Faucon, avec un personnage de bourgeoise qui s’éprend d’un ouvrier sénégalais.
Emmanuelle Devos qui a une prédilection pour les films d’auteur a aussi collaboré avec Sophie Fillières, Pascal Bonitzer, Anne Fontaine, Riad Sattouf, Bruno Podalydès et Marco Bellochio.
