Actrice et productrice française, Danièle Delorme (de son premier nom Danièle Girard) est née en 1926 à Levallois-Perret. Elle est la fille du peintre André Girard et entreprend d’abord des études de piano afin de devenir concertiste. Malheureusement, la Seconde Guerre mondiale interrompt ce processus car elle part se réfugier à Cannes où elle débute des cours d’art dramatique. Là, elle est repérée par le réalisateur Marc Allégret qui l’emploie dans La belle aventure (1942), puis dans Les petites du quai aux fleurs (1944), Félicie Nanteuil (1944) et Lunegarde (1946).
Danièle Delorme, vedette des années 50
Tout en continuant à prendre des cours, notamment avec René Simon, Danièle Delorme ne cesse d’apparaître sur les planches de théâtre, tout en jouant au cinéma dans Les jeux sont faits (Delannoy, 1947), Impasse des deux anges (Tourneur, 1948), mais elle atteint enfin une certaine notoriété en interprétant le rôle-titre de Gigi (Audry, 1949). Elle devient alors une grande vedette de l’écran grâce à des rôles principaux dans des œuvres comme Miquette et sa mère (Clouzot, 1950), …Sans laisser d’adresse (Le Chanois, 1951), Le guérisseur (Ciampi, 1953), Si Versailles m’était conté (Guitry, 1954), Le dossier noir (Cayatte, 1955), Voici le temps des assassins… (Duvivier, 1956).
En réalité, à partir du milieu des années 50, Danièle Delorme choisit de se consacrer surtout au théâtre où elle obtient des rôles plus intéressants alors que le septième art la confine aux rôles de jeunes filles fragiles. Cela lui permet de jouer les grands auteurs comme Anouilh, Pirandello ou Claudel. Cela correspond à la période où elle divorce d’avec l’acteur Daniel Gélin pour se mettre en couple avec l’acteur-réalisateur Yves Robert.
Une productrice très active dans les années 60-70
Ainsi, après avoir incarné Fantine dans Les misérables (Le Chanois, 1958) et avoir été l’héroïne de Prisons de femmes (Cloche, 1958), l’actrice se met en retrait du grand écran. En 1961, elle fonde avec son mari Yves Robert la société de production La Guéville et va ainsi se consacrer à la production. Ainsi, elle produit le triomphal La guerre des boutons (Robert, 1962), ce qui constitue un lancement encourageant pour la société. Si la même année, on la retrouve à l’affiche de l’excellent Le septième juré (Lautner, 1962), elle se fait de plus en plus rare à l’écran.
Elle est encore l’héroïne de Marie Soleil (Bourseiller, 1964), mais ce n’est qu’un chant du cygne. En tant qu’actrice, on la retrouve en femme délaissée de Jean-Luc Bideau dans le confidentiel Belle (Delvaux, 1973), puis dans le diptyque Un éléphant, ça trompe énormément (Robert, 1976) et Nous irons tous au paradis (Robert, 1977). Elle est aussi de Qu’est-ce qui fait courir David ? (Chouraqui, 1982), puis de plusieurs téléfilms au cours des années 80.
L’éclipse en matière d’apparitions au cinéma
Désormais, Danièle Delorme est davantage présente au théâtre ou en tant que productrice. Outre les films à succès de son mari, elle produit des œuvres plus risquées comme Rue des Cascades (Delbez, 1964), Le plein de super (Cavalier, 1976), La femme qui pleure (Doillon, 1979), La drôlesse (Doillon, 1980), Fréquence meurtre (Rappeneau, 1988) et termine sa carrière sur La cage dorée (Alves, 2013). Occupant des fonctions importantes au sein des instances du cinéma français durant les années 80 et 90, Danièle Delorme est décédée en 2015 à l’âge de 89 ans à la suite d’une longue maladie. Si l’on ajoute qu’elle a fait partie des signataires du Manifeste des 121 qui s’est opposé à la guerre d’Algérie, on peut donc saluer la mémoire de cette grande dame du cinéma français.