Henri-Georges Clouzot

Réalisateur, Scénariste, Producteur
Affiche de Quai des orfèvres de Henri-Georges Clouzot

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 20 novembre 1907 à Niort (France)
  • Date de décès : 12 janvier 1977 à Paris (France)
  • Crédit visuel : Copyright Les Films Corona

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste et producteur français, Henri-Georges Clouzot ambitionne de devenir marin, mais un problème à l’œil l’en empêche. Après des études brillantes, Clouzot devient journaliste. Ensuite, il devient secrétaire de René Dorin, parolier de Maurice Chevalier.

Clouzot, assistant et scénariste

Après une tentative avortée d’écriture d’un scénario, Clouzot part à Berlin pour devenir assistant du réalisateur Anatole Litvak. Au début des années 30, il supervise la création des versions françaises de films allemands, puis s’essaye à l’art du scénario et de l’adaptation de romans en scripts.

Henri-Georges Clouzot signe notamment les scripts d’une douzaine de films au cours des années 30. Toutefois, il trouve enfin son style propre au début des années 40 avec le scénario du Dernier des six (Lacombe, 1941), puis Les inconnus dans la maison (Decoin, 1942). Très prolifique, Clouzot écrit également plusieurs pièces de théâtre entre 1940 et 1943.

Le scandale du Corbeau

En 1942, Clouzot passe à la réalisation avec le polar L’assassin habite au 21, de très bonne facture. Toutefois, la révélation intervient l’année suivante avec son premier chef d’œuvre intitulé Le corbeau qui fait scandale car certains estiment que le long-métrage est dégradant envers le peuple français. Produit par la Continental, le film lui vaut des problèmes à la Libération, mais il échappe à la prison car il obtient le soutien de nombreux confrères qui assurent que Clouzot n’a jamais collaboré.

Le temps des films majeurs

Après une interruption temporaire d’exercer, il retrouve le chemin des plateaux avec l’excellent Quai des orfèvres (1947) qui lui permet de fédérer plus de 5 millions de spectateurs et d’obtenir le prix du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise. Il y revient deux ans plus tard et remporte cette fois la récompense suprême, à savoir le Lion d’or, pour Manon (1949). L’année suivante, il tourne un film plus léger avec Miquette et sa mère (1950), mais retrouve tout son sérieux avec le magnifique Le salaire de la peur (1953). Près de 7 millions de spectateurs se ruent dans les salles pour assister au périple explosif d’Yves Montand et Charles Vanel. Le film est également récompensé d’une Palme d’or à Cannes. Rien de moins.

Toutefois, Clouzot ne s’arrête pas en si bon chemin et signe avec Les diaboliques (1955) un polar révolutionnaire qui enthousiasme 3,6 millions de Français et inspire toute une vague de thrillers à machination durant une bonne quinzaine d’années. Le film obtient le prix Louis-Delluc.

La deuxième partie des années 50 est moins productive, avec toutefois un documentaire (Le mystère Picasso) et un étrange film incompris (Les espions). Il revient pourtant en force en faisant tourner Brigitte Bardot dans La vérité (1960), nouveau chef-d’œuvre qui jette un regard froid sur le fonctionnement de la justice. Le film explose les compteurs et glane plus de 5 millions d’entrées, se hissant à la troisième marche du podium de l’année 1960.

Des années 60 plus difficiles

Avec le début des années 60, Clouzot subit de plein fouet le décès de son épouse Véra Clouzot et entre alors dans une phase de dépression. Il tente de mener à bien le projet de L’enfer (1964), mais le tournage se déroule mal et Clouzot fait un infarctus qui oblige à laisser le film inachevé. On profitera de cette pause dans sa vie pour signaler que les méthodes de Clouzot pour obtenir le meilleur de ses acteurs ont toujours fait polémique. Tyrannique sur les plateaux, le cinéaste pouvait s’avérer odieux et manipulateur, ce qui faisait de la plupart de ses tournages des moments de haute tension.

A partir de ce moment, Clouzot ne tourne plus que pour la télévision, à l’exception de La prisonnière (1968). Effectivement, les compagnies d’assurance ne veulent plus couvrir le cinéaste depuis ses problèmes de santé.

Clouzot se retire progressivement du métier et décède en 1977 à l’âge de 69 ans. Il demeure l’un des plus grands réalisateurs français des années 40-50.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1942 : L’assassin habite au 21
  • 1943 : Le Corbeau
  • 1947 : Quai des Orfèvres
  • 1949 : Manon
  • 1949 : Retour à la vie (segment Le Retour de Jean)
  • 1950 : Miquette et sa mère
  • 1953 : Le Salaire de la peur
  • 1955 : Les Diaboliques
  • 1956 : Le Mystère Picasso (documentaire)
  • 1957 : Les Espions
  • 1960 : La Vérité
  • 1964 : L’Enfer (inachevé)
  • 1968 : La Prisonnière
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