La cage dorée est l’un des succès du cinéma français en 2013. Cette œuvre drôle et lumineuse surfait sur le succès des Femmes du 6e étage de Philippe Le Guay avec des personnages portugais stéréotypés en proie à un changement soudain dans leur vie. Le feel good movie émouvant a été nommé aux César dans la catégorie du Meilleur premier film.
Synopsis : Dans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d’un bel immeuble haussmannien, dans leur chère petite loge. Ce couple d’immigrés portugais fait l’unanimité dans le quartier : Maria, excellente concierge, et José, chef de chantier hors pair, sont devenus au fil du temps indispensables à la vie quotidienne de tous ceux qui les entourent. Tant appréciés et si bien intégrés que, le jour où on leur offre leur rêve, rentrer au Portugal dans les meilleures conditions, personne ne veut laisser partir les Ribeiro, si dévoués et si discrets. Jusqu’où seront capables d’aller leur famille, les voisins, et leurs patrons pour les retenir ? Et après tout, Maria et José ont-ils vraiment envie de quitter la France et d’abandonner leur si précieuse cage dorée ?
Critique : Comédie colorée, respirant la joie de vivre factice et le bonheur artificiel, La Cage dorée est très proche d’un téléfilm qui aurait trouvé l’accès à un grand écran par hasard. Peu importe, les intentions de feel good movie du réalisateur Ruben Alves, futur réalisateur de Miss (2020) et dont c’était le premier long, réussissent à entretenir le plaisir des situations de commérage.
Les acteurs du terroir “portugaiches” sont fortement sympathiques, jouant, pour la femme, la concierge, et l’époux, l’ouvrier de chantier, sur deux clichés inoffensifs d’une certaine vague d’immigration des années 60 que le réalisateur d’origine franco-portugais a su puiser dans sa propre histoire familiale. Le couple dévoue tout son temps à leurs patrons respectifs, dans le sacrifice de leur bonheur personnel. Ces deux personnages offrent de copieuses occasions de sourire alors qu’autour d’eux tout le monde complote pour les empêcher de retourner au pays pour une retraite bien méritée. C’est que le chef d’entreprise tout comme la copropriété de l’immeuble où l’épouse fait des miracles de travail, ont tous besoin de leur main-d’œuvre à moindre frais…
La cage dorée où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil
Pas vraiment de vilains dans cette comédie sans trop de quiproquos, où la romance mixte de la jeune génération vient à peine ajouter du piment à un scénario basé essentiellement sur le capital de sympathie que l’on peut éprouver pour les protagonistes. Cela s’agite parfois au gré des personnalités secondaires où l’on retiendra celles prolétaires des Portugais pas piqués des hannetons ou des bourgeois tantôt arrogants (la vieille rapiat jouée par Nicole Croisille) et tantôt généreux (la bobo qu’incarne Chantal Lauby, que l’on retrouve avec grand plaisir).
Bref, c’est aussi charmant que dispensable, mais le potentiel commercial est évident.