Jean-Paul Le Chanois

Acteur, Réalisateur, Scénariste
Les misérables, l'affiche du film de 1958

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 25 octobre 1909 à Paris (France)
  • Date de décès : 8 juillet 1985 à Passy (France)
  • Crédit visuel : © 1958 Pathé Films / Affiche : André Bertrand. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste, acteur, auteur-compositeur et metteur en scène de théâtre français, Jean-Paul Le Chanois (de son vrai nom Jean-Paul Dreyfus) a commencé par des études de médecine, mais opte finalement pour le cinéma en intégrant la compagnie Pathé au début des années 30.

Un acteur très engagé à gauche

À cette époque, il apparaît comme acteur dans quelques films dont L’âge d’or (Buñuel, 1930). Le Chanois intègre le groupe Octobre et devient un compagnon de route du Parti communiste. Il joue ainsi dans La vie est à nous (collectif, 1936), œuvre qui regroupe des artistes engagés à gauche.

Après quelques courts-métrages documentaires, Jean-Paul Le Chanois réalise son premier film de fiction avec Le temps des cerises (1938), puis passe à la comédie avec Une idée à l’eau (1940). Toutefois, la guerre interrompt sa carrière car il est d’origine juive. Le Chanois va tout de même continuer à écrire des scénarios pour la Continental, sous pseudonyme.

Le Chanois, réalisateur aux thématiques sociétales…

Après la guerre, il revient derrière la caméra en conservant son pseudonyme Le Chanois et dirige notamment Messieurs Ludovic (1946) avec Odette Joyeux ou encore L’école buissonnière (1949) avec Bernard Blier qui réunit plus de 2,5 millions de spectateurs. Ensuite, il enchaîne avec La belle que voilà (1950) qui confirme son importance (2,8 millions d’entrées) et obtient même l’Ours d’Or de la meilleure comédie pour Sans laisser d’adresse (1951).

… puis un exécutant consciencieux

Jean-Paul Le Chanois retrouve encore Bernard Blier sur Agence matrimoniale (1952) qui ne parvient pas à fédérer le public. Dès lors, Le Chanois accepte de tourner des œuvres plus commerciales comme Papa, maman, la bonne et moi… (1954) qui triomphe avec 5,3 millions de Français hilares. De quoi motiver la réalisation d’une suite intitulée Papa, maman, ma femme et moi… (1956) qui regroupe encore 3,7 millions de spectateurs.

Puis, Jean-Paul Le Chanois retrouve une fibre davantage sociale avec Le cas du docteur Laurent (1957) qui milite pour l’accouchement sans douleur dans une œuvre humaniste et un peu démonstrative. Ce joli succès lui permet surtout de réaliser une œuvre de grande ampleur avec une nouvelle adaptation des Misérables (1958) avec Gabin, Bourvil, Blier et tout le gratin du cinéma français de l’époque. Le long-métrage, pourtant très critiqué pour son académisme, est un phénomène qui réunit 9 966 274 de patriotes voulant célébrer l’adaptation d’œuvre majeure de la littérature française.

Après ce magnifique triomphe, la carrière de Jean-Paul Le Chanois va marquer le pas. Par-dessus le mur (1961) passe inaperçu et Mandrin (1962) n’attire que 1,7 million de spectateurs pour un budget conséquent. Alors il retrouve Jean Gabin pour la comédie Monsieur (1964) qui déçoit les attentes des producteurs avec 1,8 million de fans de l’acteur. Mais le pire intervient avec Le jardinier d’Argenteuil (1966) qui est un accident industriel à 868 897 entrées, à une époque où Gabin réunissait plusieurs millions de spectateurs à chaque film.

Fin de carrière à la télévision

Cet échec le précipite à la télévision où il termine sa carrière en officiant sur la série Madame, êtes-vous libre ? et quelques téléfilms. Enfin, on notera qu’il a écrit et composé plusieurs chansons pour des artistes comme Édith Piaf ou encore Yves Montand.

Jean-Paul Le Chanois, décrié par certains critiques dont les défenseurs de Nouvelle Vague, représente une certaine qualité française, ainsi que ses limites. Il décède en 1985 à l’âge de 75 ans.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1936 : La Vie est à nous (coréalisation avec Jean Renoir, Jacques Becker, André Zwobada, Pierre Unik, Henri Cartier-Bresson, Paul Vaillant-Couturier, Jacques-Bernard Brunius)
  • 1938 : Le Temps des cerises
  • 1940 : Une idée à l’eau (L’Irrésistible Rebelle)
  • 1946 : Messieurs Ludovic
  • 1948 : Au cœur de l’orage (documentaire)
  • 1949 : L’École buissonnière
  • 1950 : La Belle que voilà
  • 1951 : Sans laisser d’adresse
  • 1952 : Agence matrimoniale
  • 1954 : Papa, maman, la bonne et moi
  • 1955 : Le Village magique
  • 1955 : Les Évadés
  • 1955 : Papa, maman, ma femme et moi
  • 1957 : Le Cas du docteur Laurent
  • 1958 : Les Misérables
  • 1960 : La Française et l’Amour, sketch La Femme seule
  • 1961 : Par-dessus le mur
  • 1962 : Mandrin, bandit gentilhomme
  • 1964 : Monsieur
  • 1966 : Le Jardinier d’Argenteuil
x