Note des spectateurs :

Raquel Welch, monument de sex-appeal des années 60, est morte à l’âge de 82 ans. Son plus grand succès en France est L’animal de Claude Zidi, avec Jean-Paul Belmondo, avec lequel elle formait à l’écran un couple de rêve.

Raquel Welch, resplendissante, se démarque dès l’adolescence dans des concours de beauté, avant de faire des petits jobs où elle est remarquée pour sa plastique. Elle démarre sa carrière au cinéma en 1964, et travaillera dans de nombreuses productions 20th Century Fox durant la décennie.

Un million d’années avant J.C. : le bikini

L’actrice d’origine bolivienne fait sensation dans les années 60 aux USA avec la série B de Don Chaffey, Un million d’années avant J.C., en 1966. Aux côtés de John Harrison, elle y interprétait une femme primitive dans un monde anachronique habité par des dinosaures et des humains. Elle y porte un bikini qui restera à jamais taxé du premier bikini de l’histoire de l’humanité (sic). Don Chaffey, réalisateur culte de Jason et les Argonautes, trouvait dans son sex-appeal, une manne pour son film. La même année, Raquel Welch est de l’aventure du Voyage fantastique de Richard Fleischer. Elle retrouvera le cinéaste 10 ans plus tard, à l’occasion du Prince et le pauvre, avec Olivier Reed.

La suite ne sera pas glorieuse, mais l’on retiendra sa présence dans le film à sketchs Les ogresses, dans le récit de Mauro Bolognini.

Si la Fox exploite la maladroitement le succès de Un million d’années avant J.C. , avec l’improbable Une nana nommée Fathom en 1967, le succès est moindre. Stanley Donen la dirige ensuite dans Fantasmes (Bedazzled), une comédie sexy avec Peter Cook et Dudley Moore, qui accouchera d’un remake en 2000, Endiablé, réalisé par Harold Ramis.

Toujours pour la Fox, Raquel Welch trouve un rôle féminin important dans Bandolero !, aux côtés des légendaires James Stewart et Dean Martin. Un succès en salle, avec 1 288 000 entrées sur notre territoire. Elle est aussi la caution sexy de La bande à César de Ken Annakin, en 1968, aux côtés de Robert Wagner et Vittorio De Sica. En 1969, on la découvre avec Frank Sinatra dans La femme en ciment qui dépasse difficilement les 400 000 entrées en France.

Raquel Welch et les années 70

En 1969, elle tient le haut de l’affiche avec l’acteur noir Jim Brown, aux frémissements de la blaxploitation. Les 100 fusils (encore une production du nabab Darryl-F. Zanuck) fait beaucoup parler de lui et dépasse les 800 000 tickets dans notre pays. Tout n’est pas toujours signe de succès. Myra Breckinridge de Michael Sarne, avec John Huston et Mae West, n’est pas à la hauteur des attentes et provoque une controverse. Elle incarne effectivement le personnage éponyme, un transsexuel. Il en va de même pour le polar de série B Tueur de filles de James Neilson, avec James Stacy. Elle travaille pour l’occasion avec la MGM. Un Beatle au paradis, comédie britannique avec Peter Sellers et Ringo Starr, ne laissera guère de trace de son passage à la fin des années 60.

Dans les années 70, Raquel Welch est toujours sur les devants de la scène et plastronne en haut de l’affiche. Elle figure dans le sexy Le péché, premier film de George-Pan Cosmatos, avec Richard Johnson en 1970. Un échec  qui tardera à sortir dans nos salles. Dans Un colt pour 3 salopards, elle tient le haut de l’affiche d’un western de Burt Kennedy (293 000 entrées). En 1973, elle est du casting féminin très riche de Barbe bleue d’Edward Dmytryk, avec Richard Burton dans le rôle titre de cette relecture fortement érotisée. Fuzz (Les poulets), de Richard A. Colla, est un mauvais pas avec Burt Reynolds et Yul Brynner. Dans Les Invitations dangereuses de Herbert Ross, elle est d’un whodunit au casting pluriel. Le grand James Ivory la dirige dans Wild Party en 1974, une comédie en costume sur le Hollywood décadent des années 20, avec James Coco et Perry King, qui préfigure un certain Babylon en 2023. Et Peter Yates la dirige dans Ambulances tous risques, comédie de casse et de cascade, avec Bill Cosby et Harvey Keitel.

Un énorme succès français avec Belmondo avant sa retraite du grand écran

Les derniers titres de gloire de Raquel Welch au cinéma seront Les trois mousquetaires de Richard Lester (1973) et sa suite, On l’appelait Milady, toujours avec Oliver Reed et Michael York. Pour les Français, son rôle le plus culte demeurera à jamais celui qu’elle tient dans les bras de Jean-Paul Belmondo dans L’animal de Claude Zidi, produit par Christian Fechner. Ce triomphe au box-office (3 157 000 entrées) n’est pourtant pas le signe d’un nouveau départ.

La star se tient à distance pendant 20 ans, loin du grand écran, ne travaillant plus que pour la télévision, dans une poignée de téléfilms et de séries. Elle figure notamment au casting de Central Park West, série de Darren Star (Emily in Paris, Beverly Hills, Sex and the City…) au milieu des années 90.

Au cinéma, elle revient néanmoins en 1997 dans un nanar abyssal, Folle d’elle de Jérôme Cornuau, avec Ophélie Winter et Jean-Marc Barr. Raquel Welch tient également un petit rôle culte dans La revanche d’une Blonde de Robert Luketic, avec Reese Witherspoon.

Talent dépassé par sa beauté quasi irrationnelle, Raquel Welch demeure l’un des visages les plus connus des années 60-70 sans pour autant avoir participé à des oeuvres fondamentales de l’histoire hollywoodienne.

Elle s’éteint paisiblement le 15 février 2023 des suites d’une courte maladie. Elle avait 82 ans.

Ils nous ont quittés en 2023