John Huston

Réalisateur, Scénariste, Producteur
Les Gens de Dublin, affiche

Personal Info

  • Nationalité : Américain
  • Date de naissance : 5 août 1906, à Nevada, Missouri (Etats-Unis)
  • Date de décès : 28 août 1987, à Middletown, Rhode Island (Etats-Unis)

Biographie

Note des spectateurs :

Né en 1906 et décédé en 1987, John Huston est un monstre du cinéma américain, un auteur majeur qui a su réaliser dans le cadre hollywoodien, des œuvres personnelles et romanesques. Il a su notamment réaliser des adaptations littéraires de grande envergure, fidèle à sa passion pour la littérature qu’il développe très jeune.

L’homme qui voulut être roi

Avant de démarrer sa carrière comme cinéaste en 1941, avec Le faucon maltais, l’homme se cherche dans différents domaines. Il fut boxeur, où il répond à un besoin de se dépenser, après une adolescence placée sous le signe de la maladie et un séjour dans un sanatorium. Il décrochera le titre de champion amateur de Californie, poids léger, avant de se lasser.

Key Largo, affiche du film

Crédits tous droits réservés

Sa passion pour les chevaux le conduit au Mexique où il rejoint la cavalerie et devient lieutenant. Las, il repart vivre aux Etats-Unis où il caresse l’idée des planches, mais doit écrire pour se nourrir et se faire un nom. John Huston signe notamment les scénarios de plusieurs longs métrages de William Wyler, qui le dirigera comme acteur dans une poignée de films, ou encore de William Dieterle.

Incapable de tenir en place, le fougueux John Huston part à Paris pour s’adonner à la sculpture et à la peinture, puis à Londres où désormais il officie comme scénariste pour la Gaumont. Certains parlent d’une mise à l’écart pour éviter la prison, après avoir renversé et tué au volant l’épouse de l’acteur Raul Roulien. Les récits sont complexes et contradictoires. On abandonne là cette partie de l’histoire caractérisée par un goût pour l’alcool et le libertinage.

Un cinéaste à la plume maintes fois oscarisée

A son retour aux USA, en 1937, il poursuit l’écriture de scénario notamment pour le studio Warner Bros. Ses scripts sont bons, il est nommé aux Oscars pour ceux de Dr. Eherlich’s Magic Bullet (réalisé par Dieterle, 1940) et Sergent York (Howard Hawks, 1941), le film phénomène.

Dans les années 40, alors qu’il devient un cinéaste reconnu, il écrit également Le criminel qu’il devait réaliser mais qui finira dans les mains d’Orson Welles, et Les tueurs de Robert Siodmak, en 1946.

Le faucon maltais ou la tentation du cinéma noir

En 1941, il saisit l’occasion de tourner Le faucon maltais, œuvre mythique avec Bogart d’après le roman de Dashiell Hammet. Son scénario lui vaut encore une nomination aux Oscars. Un classique instantané. Désormais à sa place derrière une caméra, il réalise L’amour n’est pas un jeu (In This Our life), dans lequel il dirige Bette Davis et Olivia de Havilland. Avec Griffes Jaunes, en 1942, il retrouve Humphrey Bogart. Ces deux films sont des succès.

Quand la guerre frappe le pays, il s’engage dans les services cinématographiques de l’armée et y réalise plusieurs documentaires dont Let There Be Light. Les films ne sortent pas ou sont censurés… estimés trop démoralisants pour le public !

 

Après la guerre : un cinéaste confirmé

Le retour à la réalisation, après la guerre, se fait en 1947 avec Le trésor de la Sierra Madre. Il y dirige son ami Humphrey Bogart, mais également son père, Walter Huston, figure importante de sa vie, dans un second rôle. Cette nouvelle mise en scène de la ruée vers l’or est un solide succès. John Huston décroche les Oscars du meilleur scénario, et surtout celui du meilleur réalisateur.

Suit le mythique Key Largo (1948), un film noir d’après une pièce de Maxwell Anderson. Des frictions avec Warner le poussent à aller filmer l’herbe ailleurs. Il tourne alors pour Columbia We Were Strangers (Les insurgés), film d’aventure politique et latino méconnu, au sujet (l’insurrection, à Cuba, des révolutionnaires dans les années 30) et au casting pas très compatibles avec le climat anticommuniste qui régnait aux USA en cette fin des années 40.

En 1950, il réalise une œuvre toujours ficelée dans la noirceur du genre, Quand la ville dort, qui révèle les talents de comédienne de Marilyn Monroe dans un second rôle. Le film avec Sterling Hayden est un nouveau succès qui le mène encore aux Oscars (nominations pour le scénario et meilleur réalisateur).

John Huston : carrière et filmographieAfrican Queen et le tour du monde de John Huston

En 1951, John Huston connaît un échec avec l’adaptation du classique de Stephen Crane, The Red Badge of Courage. Titré La charge victorieuse, le film sur la guerre civile américaine ravive les plaies d’une nation encore jeune. Peu importe, l’auteur est déjà sur son prochain film, l’épopée d’aventure africaine African Queen. Un triomphe populaire porté par Bogart, enfin oscarisé, et Katharine Hepburn.

La chasse aux sorcières qui frappe Hollywood, touche de nombreux amis de Huston. La déliquescence de la démocratie américaine l’incite à quitter un pays dans lequel il ne se retrouve plus. Après le continent noir d’African Queen, le voilà à Paris pour tourner Moulin Rouge (1953) qui reçoit sept nominations aux Oscars et un beau succès. En Italie, il enchaîne avec Plus fort que le diable (1955), un polar d’après Truman Capote qui est un colossal échec. Cette parodie du Faucon maltais réunissait Humphrey Bogart, Jennifer Jones et Gina Lollobrigida.

Enfin, en Irlande, il tourne Moby Dick (1956) dont Ray Bradbury rédigea le scénario d’après le chef-d’œuvre quasi métaphysique de Herman Melville. Gregory Peck joue le rôle du Capitaine Ahab. L’acteur développe des rapports compliqués par la suite avec Huston quand il découvre que le cinéaste avait envisagé d’autres interprètes pour ce rôle. Peck n’apprécie pas, par ailleurs, sa composition tellement différente des rôles qu’il avait l’habitude de jouer. Quant à Bradbury, il sera en constant conflit avec le cinéaste.

Moby Dick est un échec et la critique américaine est très divisée sur l’adaptation du livre. Le film trouve toutefois son identité de classique au fil des ans, et notamment lors de ses multi-rediffusions aux USA.

Après Moby Dick, une décennie d’échecs

Quelques films mineurs se succèdent. Dieu seul le sait, tourné en CinémaScope, lui vaut une collaboration toute fraîche avec le studio 20th Century Fox (paix à son âme). Deborah Kerr, en nonne, et le Marine Robert Mitchum, tous deux échoués sur une île occupée par les Japonais, durant la Seconde Guerre mondiale, y sont solides. L’actrice décroche une nomination aux Oscars.

En 1958, Huston dévoile Le barbare et la geisha, avec John Wayne. Le biopic retrace le séjour japonais de l’ambassadeur Townsend Harris. Un bide.

En 1958, Huston dirige Errol Flynn, Juliette Gréco, Trevor Howard et Orson Welles dans Les racines du ciel, d’après le Prix Goncourt de Romain Gary (1956). Ce film sur la protection de la faune, en avance sur son temps, est le plus gros blockbuster en termes de production du nabab Darryl F. Zanuck. La réception publique est plus nuancée.

En 1959, John Huston revient au western romancé avec le romanesque Le vent de la plaine où l’on retrouve le couple Burt Lancaster et Audrey Hepburn. Durant le tournage, l’actrice aura un grave accident de cheval qui provoquera une fausse couche. Le cinéaste se battra avec la production et cette charge contre le racisme à l’égard des Indiens d’Amérique, ne connaîtra pas le succès envisagé par United Artists. Le cinéaste en gardera un souvenir amer.

The Misfits, affiche

Crédits : Tous droits réservés

Les années 60 : des abîmes psychologiques tortueux et le noir et blanc

John Huston, fort de deux décennies de tournages non-stop, mais amoindri par des succès variables aux yeux des studios, démarre les années 60 par l’une de ses œuvres les plus désenchantées, tournée pour un gros budget en noir et blanc. Les désaxés, d’après Arthur Miller, est une œuvre mythique pour son parfum de fin et de mort. C’est l’ultime film de Clark Gable et de Marilyn Monroe (épouse d’Arthur Miller). Gable meurt avant la sortie du drame, Monroe un an après. Durant le tournage, l’actrice dépressive et alcoolique, séjourne régulièrement à l’hôpital. Le réalisateur de son côté est psychologiquement au fond de la bouteille d’alcool : imbibé, comme Marilyn, et flambant ses soirées dans les jeux d’argent.

Les désaxés et sa triste hécatombe

Les « Misfits », pour emprunter au titre original, est un drame sur toute la ligne. On y retrouve également Montgomery Clift, en proie à ses propres démons. L’acteur à l’homosexualité refoulée, est lui-même au bout du rouleau, incapable de se remettre de son accident de la route, en 1956, qui lui avait sévèrement abîmé le visage. L’acteur tourne l’année suivante Freud, passions secrètes, biopic tortueux de Sigmund Freud. Le film aux tendances expérimentales est un nouvel échec. Montgomery Clift devait jouer cinq ans plus tard dans Reflets dans un œil d’or, mais décèdera avant le début de la production des suites d’une crise cardiaque. Cela devait être son troisième film avec John Huston.

 

Le retour au succès

En 1963, John Huston revient à l’exotisme, mais à sa sauce tourmentée de l’époque. Avec La nuit de l’iguane, il s’essaie à l’adaptation du très à la mode Tennessee Williams, avec un casting de stars : Richard Burton, Ava Gardner, Deborah Kerr et la subversive Sue Lyon. Le tournage est une aventure en soi, et alimente la presse à scandales. Ce troisième film successif en noir et blanc pour Huston devient toutefois un beau succès au box-office, le premier en plus de dix ans.

Dino De Laurentiis engage alors le cinéaste sulfureux pour mettre en scène La Bible. L’objectif est évidemment de surfer sur la grande vague des superproductions bibliques de l’époque, après les résultats phénoménaux des Dix Commandements et Ben Hur. Le film réalise des scores colossaux aux USA, mais le budget démesuré le rend difficilement viable. Plutôt mal reçu par la presse, la bondieuserie n’obtiendra qu’une nomination aux Oscars. En revanche, la production réalisa un score pieux en Italie et décroche quatre Donatello, dont celui de Meilleur réalisateur étranger.

Quand James Bond rencontre Huston

En 1967, John Huston participe au tournage de Casino Royal pour lequel il tourne près de 38 minutes de scènes, celles dans la maison de James Bond et au château écossais. La parodie de James Bond avec Peter Sellers et Ursula Andress est abîmée par la critique, mais réussit à être un poids lourd au box-office. Bénéficiant du succès du 007 original, cette production chaotique au budget cossu sera d’ailleurs une très belle rente dans le temps notamment pour la fondation Peter Sellers, tenue un temps par l’épouse du défunt acteur, la bannie Lynne Frederick, et sa fille, à la mort tragique de sa mère.

En 1967, John Huston revient au cinéma torturé des Misfits, de Freud et La nuit de l’iguane. Avec Reflets dans un œil d’or, le studio Warner fait de la combinaison Marlon Brando/Elizabeth Taylor un échec impitoyable au box-office. Le film est sulfureux, plombé dès sa production par la mort de Montgomery Clift remplacé par Marlon Brando après les refus de Richard Burton et Lee Marvin, mais Warner n’y croit pas et ne fait aucun travail de promotion autour de cette œuvre pourtant de qualité.

John Huston dans l’impasse artistique

En 1969, John Huston propose pour United Artists le picaresque Davey des grands chemins, d’après David Haggard, une fantaisie espiègle avec John Hurt et Nigel Davenport, confinée une semaine à l’affiche aux USA et dont l’existence probable est due au succès de Tom Jones.

Dans Promenade avec l’amour et la mort, il dirige sa propre fille, Anjelica Huston. Ce n’est pas une nouveauté, en soi, mais elle occupe le premier rôle. Le cinéaste l’a persuadée d’abandonner ses vues sur le casting de Roméo et Juliette de Zeffirelli pour ce drame en costumes, narrant la révolte paysanne de la Grande Jacquerie, dans le nord de la France (1358) : une contreperformance aux USA et également un échec en France.

Juge et Hors la loi de John Huston

Illutrateur : Ferracci

Très ambitieux, le cinéaste ose adapter le roman dense de Noel Behn, La lettre du Kremlin, en 1970. Le film d’espionnage très noir est surtout un très gros échec commercial. Huston, démodé, décide alors de revenir à un cinéma d’auteur moins onéreux. Il adapte le roman Fat City de Leonard Gardner, sur le monde de la boxe. Avec Stacy Keach, Jeff Bridges et l’oscarisée Susan Tyrrell, Fat City, bénéficie d’un bel écho à Cannes et de critiques unanimes. Il réussit à restaurer la foi en John Huston, même si le métrage fait l’essentiel de sa carrière dans des cinémas art et essai et sera peu vu à sa sortie, gagnant un statut de film culte sur le tard. Le cinéaste ne porte pas le résultat dans son cœur.

En 1972, Huston met en scène Juge et hors-la-loi avec Paul Newman. Le film que souhaitait réaliser son auteur, John Milius, échappe à sa plume. Milius qui dirigera Huston en qualité d’acteur trois ans plus tard, est un peu amer quant aux changements de scénario et de vision apportés par le réalisateur du Faucon Maltais. Le film avec Victoria Principal qui remporte un Golden Globe comme meilleur espoir féminin avant de finir star dans Dallas et multimillionnaire dans les cosmétiques, est un petit succès. En 1973, John Huston retrouve Paul Newman dans le thriller d’espionnage noir Le piège, avec également Dominique Sanda et James Mason. Walter Hill est le coauteur du script qui accouchera d’un échec commercial et critique.

Un sursaut salvateur

En 1975, John Huston se tourne vers un cinéma d’aventure à la David Lean, avec L’homme qui voulut être roi. Cette adaptation de Rudyard Kipling met en scène Sean Connery et Michael Caine, sur une musique romanesque de Maurice Jarre. Cette épopée indienne est un petit succès aux Etats-Unis, mais pas en France où l’échec est total. L’homme qui voulait être roi réussit à être nommé aux Oscars, notamment pour le scénario. Sean Connery prétend qu’il s’agit de son film préféré dans sa longue filmographie.

Après quatre ans d’absence, John Huston, désormais âgé de plus de 70 ans, sort une adaptation étonnante de Flannery O’Connor en 1979. Le totalement hallucinant Le malin, avec l’incroyable Brad Dourif, est sélectionné à Cannes, hors compétition, et connaît une petite carrière en salle (moins de 100 000 entrées en France). La critique accroche parfois viscéralement. Certains faisant, avec le temps, de ce trublion de folie dans la filmographie désormais longue de quarante ans de Huston, l’un de ses sommets méconnus.

Le pire était à venir…

En 1980, John Huston réalise le pire film de sa carrière. Phobia, film d’épouvante canadien, avec Paul Michael Glaser, sur une histoire de Gary Sherman et un scénario sur lequel collabore Dan O’bannon (Alien, le huitième passager) sans pour autant qu’il ne soit crédité. L’échec est total et personne ne verra ce film en salle. Au mieux, beaucoup le loueront en VHS dans les années 80, sans se rendre compte de la paternité de cette série B indigne. Le cinéaste ne s’exprimera pas vraiment sur cette œuvre.

Dans les années 80, Huston dirige Stallone, Michael Caine, Pelé et Max von Sydow dans A nous la victoire, film sportif sur le football, avec des stars du ballon des années 80, sur fond de Seconde Guerre mondiale.

Alors que Robert Altman réalise Popeye avec succès pour Disney, John Huston adapte sa première comédie musicale pour enfants, le monument Annie. Cette superproduction de 50 millions de dollars réalise la dixième meilleure recette annuelle aux USA en 1982, et appartient désormais à la culture populaire américaine.

Annie, affiche du film

Crédits : Paramount Pictures

L’honneur des Huston : trois films avant la révérence

En 1984, John Huston fait un retour à Cannes où l’on célèbre sa carrière extraordinaire, à l’occasion de la sortie d’Au-dessous du volcan. Le drame tiré de l’œuvre de Malcom Lowry, que les plus grands cinéastes rêvaient de mettre en scène, passe inaperçu aux USA, mais connaît un petit écho en France. Le roman inadaptable devait-il être porté à l’écran ? Beaucoup de critiques contestent le film qui demeure toutefois un retour au cinéma torturé du cinéaste, celui des années 60. D’autres professionnels s’enthousiasment. En tout cas, John Huston est de retour avec un film qui vaudra à Albert Finney une nomination aux Oscars et aux Golden Globes.

Avec L’honneur des Prizzi, en 1985, Le cinéaste s’offre deux stars à la mode. Jack Nicholson et Kathleen Turner réussissent un tour de force dans une comédie noire et sardonique qui vaut au cinéaste de très bonnes critiques. Les Prizzi reçoit de nombreuses nominations aux Oscars dont celles de meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur. Au final Anjelica Huston obtient l’Oscar de la meilleure actrice dans un rôle secondaire. Aux Golden Globes, le film obtient pas moins de sx nominations et décroche les prix du meilleur réalisateur pour John Huston, de la meilleure actrice pour Kathleen Turner, et du meilleur acteur pour Jack Nicholson…

En 1986 le père d’Anjelica et de Danny Huston commence à tourner Gens de Dublin, une adaptation de la nouvelle The Dead de James Joyce, issu du recueil The Dubliners. Le film sort à la fin de l’année de 1987 de façon posthume. Son cinéaste est décédé en août 1987. De solides critiques attendent cet ultime tour de force dans un genre intimiste.

John Huston, mort d’un géant

Quand John Huston décède, il est alors le vestige increvable d’un cinéma américain vertigineux. Lui qui démarra sa carrière dans les années 30 et réussit à se forger une personnalité forte au cœur du système des studios, a inscrit sa personnalité dans l’ADN de son œuvre hétéroclite, mais puissante. Cinéaste rebelle et itinérant, grand indépendant dans l’esprit, il était un écorché vif, humaniste haut en couleur qui aurait pu rencontrer la route de Kerouac.

John Huston était également acteur de cinéma et a su apparaître dans des films de seconde catégorie (Tentacules, Le mystère du triangle des Bermudes) pour le plaisir (et les impôts ?) ou des œuvres de maître (Chinatown de Roman Polanski, Le lion et le vent de John Milius).

Marié cinq fois, cet ogre du septième art, qui a dirigé son père Walter et sa fille Anjelica, reste, en 2020, l’une des plus grandes références du cinéma américain, avec une filmographie à l’importance quasiment inégalée dans sa densité, sa variété et ses prouesses.

Huston était un géant, de ceux qui ont façonné le mythe américain jusqu’à le déboulonner avec l’impudence des pionniers de Hollywood. Il accompagna l’industrie du cinéma des débuts du parlant jusqu’à son ère moderne à laquelle il participa en prêtant son nom à la machine de studio, Annie. Ce blockbuster annonçait le cinéma surmarketé de notre époque. Aussi, bien en a pris à Huston de tirer sa révérence avec trois œuvres sombres parmi les plus fortes de sa carrière.

Dans ces choix et l’inspiration retrouvée, on peut y lire le témoignage d’une existence, la rédemption d’un artiste aux portes de la mort vers laquelle les excès de vie et de bibine n’auront eu aucune emprise. Et pour cause, dans sa défiance à la bien-pensance, Huston a surtout su fait la nique à la grande faucheuse pour transmettre son mythe américain à lui.

Frédéric Mignard

Au-dessous du volcan, affiche originale

Illustrateur : Bernard Bernhardt ©1984 Ithaca Films Inc. Tous droits réservés.

Filmographie :

En-dessous du volcan, affiche cannoise

©1984 Ithaca Films Inc. Tous droits réservés.

  • 1948 : Key Largo
  • 1949 : Les Insurgés (We Were Strangers)
  • 1950 : Quand la ville dort (The Asphalt Jungle)
  • 1951 : La Charge victorieuse (The Red Badge of Courage)
  • 1951 : L’Odyssée de l’African Queen (The African Queen)
  • 1952 : Moulin Rouge
  • 1953 : Plus fort que le diable (Beat the Devil)
  • 1956 : Moby Dick
  • 1957 : Dieu seul le sait (Heaven Knows, Mr. Allison)
  • 1958 : Le Barbare et la Geisha (The Barbarian and the Geisha)
  • 1958 : Les Racines du ciel (The Roots of Heaven)
  • 1960 : Le Vent de la plaine (The Unforgiven)
  • 1961 : Les Désaxés (The Misfits)
  • 1962 : Freud, passions secrètes (Freud)
  • 1963 : Le Dernier de la liste (The List of Adrian Messenger)
  • 1964 : La Nuit de l’iguane (The Night of the Iguana)
  • 1966 : La Bible (The Bible)
  • 1967 : Casino Royale
  • 1967 : Reflets dans un œil d’or (Reflections in a Golden Eye)
  • 1969 : Davey des grands chemins (Sinful Davey)
  • 1969 : Promenade avec l’amour et la mort (A Walk with Love and Death)
  • 1970 : La Lettre du Kremlin (The Kremlin Letter)
  • 1972 : Fat City
  • 1972 : Juge et hors-la-loi (The Life and Times of Judge Roy Bean)
  • 1973 : Le Piège (The MacKintosh Man)
  • 1975 : L’Homme qui voulut être roi (The Man Who Would Be King)
  • 1976 : Independence
  • 1979 : Le Malin (Wise Blood)
  • 1980 : Phobia
  • 1980 : Que la lumière soit (Let There Be Light), documentaire réalisé en 1945-1946
  • 1981 : À nous la victoire (Escape to Victory)
  • 1982 : Annie
  • 1984 : Au-dessous du volcan (Under the Volcano)
  • 1985 : L’Honneur des Prizzi (Prizzi’s Honor)
  • 1987 : Gens de Dublin (The Dead)
Au-dessous du Volcan, reprise 2020

©1984 Ithaca Films Inc. Tous droits réservés.

Filmographie

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Les Gens de Dublin, affiche

Bande-annonce de Chinatown

Réalisateur, Scénariste, Producteur

Bande-annonce de Le malin

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