Réalisateur et producteur britannique, Peter Yates a étudié à la Royal Academy of Dramatic Arts avant de se lancer comme acteur et metteur en scène de théâtre. Il choisit d’entrer dans l’industrie du cinéma par le biais du montage sonore, puis de l’assistanat. Il collabore ainsi avec Tony Richardson au tout début des années 60. Il se fait également la main sur quelques épisodes de séries télévisées qu’il réalise.
Les premiers films et la révélation de Bullitt
Il réalise son premier long-métrage de cinéma en 1963 avec Vacances d’été qui est une fantaisie rock avec Cliff Richard. Il continue avec une comédie burlesque intitulée One Way Pendulum (1965), mais c’est surtout le polar Trois milliards d’un coup (1967) qui attire l’attention sur ses qualités de réalisateur.
Steve Mc Queen est séduit par le film et impose le réalisateur sur sa nouvelle production nommée Bullitt (1968). Le film est un carton international porté par une course-poursuite en voiture devenue une référence mondiale. Désormais, Peter Yates compte parmi les réalisateurs bankable du moment, mais il choisit de tourner un petit film intimiste intitulé John and Mary (1969) avec Mia Farrow et Dustin Hoffman. Malgré la présence de comédiens en vogue, le film est un cuisant échec commercial qui le ramène à des productions plus vendeuses comme La guerre de Murphy (1971), Les quatre malfrats (1972) et Les copains d’Eddie Coyle (1973).
Le temps des gros budgets
Après ces films commerciaux bien menés, il retourne à la comédie pour Barbra Streisand avec Ma femme est dingue (1974), puis enchaîne avec Ambulances tous risques (1976). Il retrouve un budget important pour Les grands fonds (1977) qui adapte un roman maritime de Peter Benchley, auteur des Dents de la mer. Le bon accueil du film va conforter sa position et Peter Yates va désormais alterner films commerciaux et projets plus personnels de manière régulière.
Contre toute attente, son film personnel La bande des quatre (1979) rencontre un beau succès et lui vaut sa première nomination à l’Oscar du meilleur réalisateur. Il revient au polar avec L’œil du témoin (1981) et se lance dans l’aventure de Krull (1983), grande fresque fantastique qui connaîtra un très injuste échec public. En réaction à ces productions lourdes, il tourne le très indépendant L’habilleur (1983) qui reçoit des louanges de la critique et une pluie de nominations aux Oscars. Son œuvre suivante – Eleni (1985) – passe davantage inaperçue malgré des critiques favorables.
Retour à la série B
Peter Yates retourne donc au polar avec Suspect dangereux (1987) , porté par Cher et Dennis Quaid, puis enchaîne avec Une femme en péril (1987) et Délit d’innocence (1989) avec Tom Selleck.
Les années 90 lui sont nettement moins favorables et désormais la plupart des films de Peter Yates passent inaperçus. Aucun d’entre eux n’est parvenu sur les écrans français. Dans les années 2000, Peter Yates retourne à la télévision où il tourne une version de Don Quixote (2000) avec John Lithgow.
Peter Yates prend finalement sa retraite en 2004 et décède en 2011 à l’âge de 81 ans.