Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ? 2 : la critique du film (1983)

Comédie, Parodie | 1h25min
Note de la rédaction :
4,5/10
4,5
Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion, l'affiche

  • Réalisateur : Ken Finkleman
  • Acteurs : Peter Graves, Rip Torn, Robert Hays, Julie Hagerty, Lloyd Bridges, Raymond Burr, William Shatner, Chuck Connors, Sandahl Bergman, Earl Boen, Richard Gilliland
  • Date de sortie: 23 Mar 1983
  • Nationalité : Américain
  • Titres alternatifs : Airplane II : The Sequel (titre original) / Flying High II : the Sequel (dans certains marchés) / Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? 2 (titre affiche France)
  • Année de production : 1982
  • Scénariste(s) : Ken Finkleman
  • Directeur de la photographie : Joseph F. Biroc
  • Compositeur : Elmer Bernstein, Richard Hazard
  • Société(s) de production : Paramount Pictures, Howard W. Koch Productions
  • Distributeur (1ère sortie) : CIC
  • Éditeur(s) vidéo : CIC Vidéo (VHS) / Paramount Pictures (VHS et DVD)
  • Date de sortie vidéo : 7 février 2001 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 1 035 394 entrées / 276 765 entrées
  • Box-office nord-américain 27,1 M$
  • Budget : 15 M$
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : Grand prix du Festival de Chamrousse 1983
  • Illustrateur / Création graphique : Inconnu
  • Crédits : Paramount Pictures
  • Franchise : 2ème volet du diptyque Y a-t-il un pilote dans l'avion ?
Note des spectateurs :

Pâle photocopie du premier volet, Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ? provoque encore occasionnellement le rire, mais sans posséder la folie du film séminal. Un coup pour rien.

Synopsis : La première navette spatiale commerciale pilotée par le commandant Over est en partance pour la Lune. Dès l’envol, déjà laborieux, les difficultés commencent. Malgré les efforts de sa responsable Elaine, l’ordinateur de bord devient fou. Ted, évadé d’un établissement psychiatrique et membre de l’équipage, prend désormais les commandes en main.

Une suite opportuniste, sans la contribution des ZAZ

Critique : Face au triomphe inattendu obtenu par Y a-t-il un pilote dans l’avion ? (Zucker, Abraham, Zucker, 1980), le studio Paramount Pictures demande au producteur Howard W. Koch de mettre sur pied assez rapidement une suite. Toutefois, un problème de taille se pose aux responsables du studio puisque le trio ZAZ n’a alors aucune intention de travailler immédiatement sur une séquelle. Finalement, Howard W. Koch opte pour une solution radicale et demande au Canadien Ken Finkleman d’écrire et de réaliser une suite, sans demander leur autorisation aux trois joyeux lurons.

Malgré l’absence des créateurs originaux, le studio parvient à convaincre les acteurs principaux du précédent volet de remettre le couvert. On retrouve donc ici le duo formé par Robert Hays et Julie Hagerty, secondé par Lloyd Bridges et Peter Graves qui reprennent leurs rôles avec une certaine délectation. Seul Leslie Nielsen est absent, car engagé sur un autre tournage – il apparaît toutefois dans un flashback. Même si ce second épisode parvient encore à nous faire rire grâce à quelques gags impertinents (la jeune nymphomane qui alpague tous les hommes de l’avion, avant de trouver l’extase avec un âne, le berceau avec le bébé abandonné en soute et quelques autres joyeusetés), il faut avouer que l’entreprise est à la lisière de la malhonnêteté.

Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ? ou l’art de la décalcomanie

Effectivement, la plupart des gags sont en réalité décalqués sur ceux du premier épisode et l’on cherchera donc en vain quelque originalité dans cette photocopie mal déguisée. Certes, l’auteur a déplacé l’intrigue dans l’espace, ce qui lui permet de parodier les derniers succès de la SF de ce début des années 80, mais la structure est absolument identique à celle du premier et les gags sont tout bonnement dupliqués, avec toutefois une efficacité moindre. Outre le fait que l’effet de surprise n’agit plus, la réalisation paraît bien plus pauvre que celle des ZAZ – alors même que le budget de cette suite est nettement supérieur.

Les fans des films de science-fiction pourront toujours s’amuser des parodies de E.T., Star Wars, 2001 l’odyssée de l’espace, Star Trek et bien entendu la saga Airport, toujours en ligne de mire. Cependant, la plupart des gags apparaissent bien plus lourds et le goût du réalisateur pour l’absurde passe parfois les bornes de l’acceptable (comme cette confrontation entre deux valises qui s’aboient dessus l’une l’autre). Heureusement que les invités prestigieux comme Raymond Burr ou William Shatner font passer la pilule.

Des résultats décevants au box-office mondial

Le résultat, pas du tout catastrophique, mais simplement routinier et décevant par rapport au brio du premier film, n’a pas vraiment convaincu le public américain lors de sa sortie au mois de décembre 1982. Au lieu d’atteindre la deuxième place annuelle comme l’avait fait son prédécesseur, la Paramount a dû se contenter d’une catastrophique 48ème place annuelle avec seulement 27,1 millions de dollars de recettes pour un budget costaud.

En France, le hasard lui octroie la même place annuelle (48ème, donc) sur l’année 1983. Même s’ils furent plus d’un million à venir rire dans les salles hexagonales, cela représente tout de même trois fois moins de spectateurs que pour le précédent, et ceci malgré un étonnant Grand Prix au festival d’humour de Chamrousse. Alors que les producteurs avaient déjà mis en route la préproduction d’un troisième volet, avec des contrats signés par la plupart des acteurs, la faiblesse de ces résultats a entraîné l’arrêt immédiat de la saga. On ne s’en plaindra pas puisque le tour du sujet avait déjà été fait avec cette suite sympathique, mais franchement inutile.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 23 mars 1983

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Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion, l'affiche

© 1982 Paramount Pictures Corporation. Tous droits réservés.

Box-office :

Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ? 2 est sorti à un très mauvais moment en France. En même temps qu’un certain Banzai de Claude Zidi, avec Coluche, soit le 10e film de l’année avec 3 769 687 spectateurs. La grosse machine d’AMLF, distribuée dans 42 cinémas sur Paname, avait plus d’arguments, dès le premier jour (24 479) que la suite de Y a-t-il un pilote dans l’avion ? qui a dû se contenter de 11 721 passagers dans 34 cinémas. L’autre sensation du jour était le Grand Prix d’Avoriaz, Dark Crystal, sorti par le même distributeur (CIC), sur une combinaison moindre (25), mais avec un premier jour équivalent sur la “francilie” (11 548).

Tous les films du 23 mars 1983… du délire !

A l’arrivée en première semaine, le sequel américain entre en 3e place, avec 101 563 spectateurs. Banzai triomphe avec 199 553 fans de l’humoriste français quand la seconde position est vaillamment occupée par Tootsie qui, en 4e semaine décroche encore un beau jackpot (132 477). Dustin Hoffman travestit en femme sait qu’il finira dans le top 10 annuel (8e). Dark Crystal triomphe en 4e place, avec 94 847 amateurs d’heroic fantasy (final à 1 263 469 spectateurs, 36e annuel). Le même jour sortait aussi la reprise de Pinocchio (Disney), à 63 467 pantins, et même celle de L’empire contre-attaque (36 134 Jedis). On n’oubliera pas de saluer le triomphe de Gandhi, qui entrait en 7e place, avec 54 529 spectateurs dans seulement 11 cinémas (le biopic achèvera sa carrière exceptionnelle en 15e place annuelle), le succès d’Eric Rohmer avec son cultissime Pauline à la plage (35 908 entrées dans 12 salles). Le porno pédophile de la semaine, Adolescentes à louer, trouvait tous les suffrages en 15e place, avec 20 359 spectateurs dans 8 cinémas.

Cette accumulation de sorties provoque un embouteillage dans les cinémas, alors que le top 10 était encore paré des triomphes de Les Dieux sont tombés sur la tête, à 66 500 spectateurs en 10e semaine (la comédie finira numéro de l’année, avec 5 950 861 spectateurs), de Rambo (52 004 spectateurs en 4e semaine) et du succès plus circonstancié de Mortelle randonnée avec Adjani et Serrault (42 071 entrées en 3e semaine). On notera que la comédie des Dieux avait été un primée à Chamrousse un an avant Airplane 2, mais avait tardé à sortir avant de devenir le phénomène de société que l’on sait.

Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion au box-office françaisLes échecs de la semaine sont Les sacrifiés, film franco-suisse d’Okacha Touita qui portait bien son titre (4 858 spectateurs dans 7 salles), le X américain Prostitute, qui se voulait être davantage un film d’auteur (4 451 dans 5 salles). Curieusement, CIC distribuait un 3e film ce même mercredi, avec L’homme dans l’ombre de Jack Fisk, avec Eric Roberts, Sam Shepard, le petit Henry Thomas de E.T. et surtout Sissy Spacek. Cette sortie oubliée occupait 3 écrans et réussit quand même à trouver 2 928 spectateurs en première semaine. Le film sud-coréen, Le bon, la brute et la ceinture d’or, datant de 1975, trouvait ce mercredi 23 mars 1983 un accueil enthousiaste dans les 2 salles de cinémas spécialisés (7 344). Wang Yu défie le maître du karaté faisait un peu mieux, avec 9 657 adeptes de Bruce Lee, mais dans 3 salles.

Retour aux chiffres de Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion?

Evidemment plein d’autres films pornographiques aux titres improbables jonchaient les cinémas xXx : La madone des pipes de José Bénazéraf s’activait auprès de 5 020 spectateurs dans 3 cinémas, un Apocalipsis Sexual espagnol, devenu Je suis une petite cochonne en France, s’abattait sur 5 347 messieurs en manque de compagnie dans 3 cinémas.

Pour en revenir à notre avion, en seconde semaine, Flying High II amusait 69 202 amateurs d’humour un peu crétin dans 35 cinémas. En 3e semaine, sur 30 sites, Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ? 2 glissait à 51 199 passagers désespérés, soit une 9e place pas dégueu dans le contexte. Les vacances de Pâques achevées, le crash est amorcé en 4e semaine avec une perte de près de 60% de sa fréquentation parisienne (23 836/21 écrans). En 11e semaine, le vol s’achève à 733 passeports au Paramount Marivaux. Son total de 276 765 spectateurs reste satisfaisant, mais la franchise devra cesser et vite.

Analyse du box-office : Frédéric Mignard 

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Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion, l'affiche

Bande-annonce de Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? (VO)

Comédie, Parodie

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