Le labyrinthe la terre brûlée opère un virage radical dans la dystopie adolescente. Le spectacle, généreux, est sûrement spectaculaire, voire vertigineux, lors de certaines séquences, mais d’une fadeur psychologique lassante.
Synopsis : Thomas et les autres Blocards font face à leur plus grand défi, rechercher des indices à propos de la mystérieuse et puissante organisation connue sous le nom de WICKED. Or le monde qu’ils découvrent à l’extérieur du Labyrinthe a été ravagé par l’Apocalypse. Leur périple les amène à la Terre Brûlée, un paysage de désolation rempli d’obstacles inimaginables. Plus de gouvernement, plus d’ordre… et des hordes de gens en proie à une folie meurtrière qui errent dans les villes en ruine. Les Blocards vont devoir unir leurs forces avec d’autres combattants pour pouvoir affronter WICKED et tenter de défier son immense pouvoir.
Critique : Après un premier volet rafraîchissant, situant ses arcanes mystérieux entre un bon épisode de La quatrième dimension, une version adolescente de la série Lost et une relecture convaincante de la mythologie grecque, Le labyrinthe a vite proposé un second épisode. Il permet ainsi de retrouver les protagonistes de la franchise littéraire de James Dashner là où on les avait laissés. Hors du dédale et de la verdoyante prairie isolée où étaient confinés ses protagonistes.
Le labyrinthe n’est plus
L’abandon des enjeux fantastiques se confirme avec une mise en place laborieuse de tous les clichés dystopiques que le premier film avait su éviter. On nous présente donc un monde post-apocalyptique ravagé, où une organisation totalitaire, WICKED, sélectionne les vies, pour trouver le vaccin miracle à un mystérieux virus mortel, qui a transformé la population humaine en créatures avides de sang humain.
Le labyrinthe la terre brûlée : un banal post-nuke adolescent
Les enjeux sont de taille, et similairement, ce type de société futuriste à l’agonie, chez Orwell, Bradbury ou Huxley a suscité bien des passions dans le passé. Ici la raison nous conduit à l’abandon de toute émotion, puisque ce sont de bien frêles épaules qui doivent porter le message d’espoir et semer la graine de la dissidence.
Le démarrage est long : il faut attendre plus de quarante minutes avant que les scénaristes ne relâchent les ados hors de la prison high-tech de WICKED, pour les retrouver à errer sur la terre brûlée, en quête de rebelles qui pourraient leur apporter la réponse à leurs questions.
Des effets spéciaux spectaculaires
A l’exception de quelques séquences bien troussées (une pluie d’éclairs mortels dans le désert, une attaque de zombies dans des décombres qui s’achève au sommet des décombres d’un gratte-ciel au bord de l’écroulement), le plaisir très relatif est systématiquement tempéré par la fadeur des enjeux, les stéréotypes insistant, notamment des rares adultes présents à l’écran, qui s’obstinent à reproduire des figures vues maintes fois auparavant. On pense notamment à Lili Taylor, dans sa bonté, et Patricia Clarkson dans sa vilenie, qui font écho aux personnages d’Ashley Judd et Kate Winslet dans Divergente. Ils sont marqués par cette dualité un peu primaire.
Un casting jeune d’une absolue fadeur
Le plus difficile à digérer pour le spectateur adulte demeure une tête d’affiche juvénile au jeu mince qui a bien du mal à sortir la hargne nécessaire pour rendre crédible leur vindicte. Hunger Games, au moins, propose Jennifer Lawrence au casting, mais quid des acteurs du Labyrinthe ? Un an après la sortie du premier film, on n’avait toujours pas retenu leurs noms…