Le drôle de Noël de Scrooge : la critique du film (2009)

Fantastique, Film pour enfants, 3D, Performance Capture | 1h36min
Note de la rédaction :
6/10
6
Le drôle de Noël de Scrooge, affiche

  • Réalisateur : Robert Zemeckis
  • Acteurs : Colin Firth, Jim Carrey, Tom Hanks, Gary Oldman, Bob Hoskins, Christopher Lloyd, Cary Elwes, Robin Wright
  • Date de sortie: 25 Nov 2009
  • Année de production : 2009
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : A Christmas Carol
  • Titres alternatifs : Nollag greannmhar Scrooge (Irlande), Disneys Eine Weihnachtsgeschichte (Allemagne), Eine Weihnachtsgeschichte (Allemagne), Karácsonyi ének (Hongrie), Frohe Weihnachten von Scrooge (Autriche), Ko te Kirihimete Arearea a Scrooge (Nouvelle-Zélande), Il Natale divertente di Scrooge (Italie), Los fantasmas de Scrooge (Mexique), Navidad divertida de Scrooge (Venezuela), O poveste de Craciun (Roumanie), Saiturin joulu (Finlande), Os Fantasmas de Scrooge (Brésil), En julsaga (Suède), Un conte de Noël (Québec), Cuento de Navidad (Espagne), Navidad divertida de Scrooge (Colombie), Disney's Christmas Carol (Japon), Natal Lucu Gober (Indonésie), Um Conto de Natal (Portugal), Krismas Lucu Scrooge (Malaisie), Grappige kerst van Scrooge (Pays-Bas), Рождественская история (Russie), Krismas Lucu Scrooge (Singapour), Bozicna pesem 3D (Slovénie), Vianočná koleda (Slovaquie), Scroogeove vtipné Vianoce (Slovaquie), Los fantasmas de Scrooge (Pérou), Kaledu giesme (Lituanie), Ziemassvētku dziesma (Lettonie), Jõululugu (Estonie), Fyndin jól Scrooge (Islande), Giáng Sinh Yêu Thương (Vietnam)
  • Casting : Jim Carrey, Steve Valentine, Daryl Sabara, Sage Ryan, Amber Gainey Meade, Ryan Ochoa, Bobbi Page, Ron Bottitta, Samantha Hanratty, Julian Holloway, Gary Oldman, Colin Firth, Cary Elwes, Robin Wright, Bob Hoskins, Jacquie Barnbrook, Lesley Manville, Molly C. Quinn, Fay Masterson, Leslie Zemeckis, Paul Blackthorne, Michael Hyland, Kerry Hoyt, Julene Renee, Fionnula Flanagan, Raymond Ochoa, Callum Blue, Matthew Henerson, Aaron Rapke, Sonje Fortag, Aliane Baquerot, Seth Belliston, Troy Edward Bowles, Sam J. Cahn, Kelly Connolly, John R. Corella, Kelly Crandall, Sheri Griffith, Beckie King, Keith Kuhl, Allison Leo, Tarah Paige, John Todd, Patrick Wetzel, Eva La Dare, Andreas Beckett, Jacquelyn Dowsett, Suzanne C. Robertson.
  • Scénariste(s) : Robert Zemeckis
  • D'après une oeuvre de Charles Dickens
  • Compositeur : Alan Silvestri
  • Directeur de la photographie : Robert Presley
  • Monteur : Jeremiah O'Driscoll
  • Chef décorateur :
  • Directeur de production : Doug Chiang
  • Producteurs : Jack Rapke, Steve Starkey, Robert Zemeckis
  • Coproducteur : Steven J. Boyd
  • Société de production : Walt Disney Pictures
  • Distributeur : Walt Disney Studios Motion Pictures (USA)
  • Distributeur (reprise ) :
  • Date de sortie (reprise) :
  • Editeur vidéo : Walt Disney Vidéo
  • Date de sortie vidéo : 1er décembre 2010 (DVD, Blu-ray, Blu-ray 3D+Blu-ray)
  • Budget : 200 000 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 1 424 645 entrées / 312 867 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : 137 855 863$ / 325 286 646$
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 /Couleur (35mm, 70mm, D-Cinema, 3D) / Dolby Digital, Sonics-DDP (IMAX version), SDDS, DTS
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique originale : © BLT Communications, LLC. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Walt Disney Pictures, Image Movers Digital. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachées de presse : Aude Thomas, Floriane Mathieu
Note des spectateurs :

Le drôle de Noël de Scrooge est le troisième film d’animation consécutif de Robert Zemeckis après Le Pôle Express et La légende de Beowulf.  Avec sa 3D souvent virtuose, des plans parfois à couper le souffle de beauté, le classicisme de ce conte ancestral et le pathos qui l’accompagne calment l’enthousiasme.

Synopsis : Une nouvelle adaptation d’Un Chant de Noël, le célèbre conte de Charles Dickens qui raconte l’histoire d’Ebenezer Scrooge, un vieil homme bougon et avare qui a consacré sa vie à accumuler des richesses. La veille de Noël, trois fantômes viennent lui rendre visite. L’un représente le Noël présent, un autre le passé et le troisième incarne le Noël du futur. Tous trois vont lui faire comprendre l’importance de la rédemption…

Critique : Jim Carrey dans un conte de Noël, cela évoque Le Grinch (2000), pour mémoire l’une des comédies de Noël les plus ringardes, uniquement formatée pour les Anglo-saxons (d’ailleurs le film de Ron Howard connut un triomphe aux States et un semi-échec en France). Que tous ceux qui haïssent les pitreries et les grimaces du comique se rassurent, Le drôle de Noël de Scrooge est l’anti Grinch.

Spectacle bien plus adulte dans son esthétique, son rapport à la mort et à la solitude, cette énième adaptation du conte de Dickens (A Christmas Carol n’affiche pas les mêmes ambitions artistiques que le Grinch. Ce dernier, fait d’artifices de pacotille, de figures stéréotypées, était un produit sans âme et sans vie, et représentait l’un des points bas des productions enfantines hollywoodiennes). Sans culminer au sommet du genre, à cause de défauts bien prévisibles, Scrooge est toutefois une surprise plutôt agréable.

Le drôle de Noël de Scrooge, jaquette blu-ray

Le drôle de Noël de Scrooge, jaquette blu-ray 3D – © 2009 Walt Disney Pictures. All Rights Reserved.

Avec une volonté très « burtonnienne » d’échapper au spectacle pour les tous petits, Zemeckis qui n’a jamais dissimulé un certain goût pour la noirceur, livre un spectacle visuellement enthousiasmant, dont le relief conduit à une tourbillonnante danse des sentiments qui pourra faire très peur aux très jeunes enfants.

L’histoire de Scrooge, l’impitoyable radin décharné, qui a vécu une vie de haine et de ressentiment vouée au simple culte du veau d’or, est une course contre la mort, dernier effort pour sauver l’âme du vieillard d’un sort lugubre : la damnation et l’errance dans l’antichambre de l’enfer. On aperçoit d’ailleurs un superbe plan de Londres hanté par des centaines de spectres tourmentés. Sa rencontre avec trois esprits assez lugubres, les esprits des Noëls passés, présents ou à venir (tous les trois incarnés par un Carrey méconnaissable, surtout en VF, où son omniprésence – il interprète aussi le rôle d’Ebenezer -, passe quasiment inaperçue) ne sera pas des plus rassurantes pour la petite jeunesse. En particulier l’esprit d’ombre, forcément de mauvaise augure, qui représente la mort de Scrooge. Grande faucheuse, elle jette un voile morbide sur le film, qui trouve alors ses scènes les plus audacieuses, toutes dédiées à une fantaisie obscure.

Les flops de l’année 2009

Cependant, pour ceux qui connaissent le récit de Dickens, le pathos lié à la rédemption d’un être abject et le classicisme d’une histoire complètement dépassée sont forcément d’énormes points faibles dont Robert Zemeckis n’arrive pas à se dépêtrer. Même avec les technologies les plus performantes, le cinéaste ne dépasse jamais le classicisme ambiant des précédentes adaptations et livre donc un spectacle en demi-teinte. L’homme à qui l’on doit Roger Rabbit et la trilogie des retour vers le futur revient pour la 3e fois consécutive à la performance capture, une technique qui permet de donner un habillage en images de synthèse au jeu réel des comédiens, dans des décors 100 % synthétiques. La modernité des effets spéciaux, fluides et féconds en idées visuelles ingénieuses, ne fait finalement que renforcer l’appartenance du conte à un autre temps, celui du Londres mythique du 19e siècle (la nouvelle, Un chant de Noël a été initialement publiée en décembre 1843). La précision des images donne une vivacité aux textures de la vieille capitale, le vieux bois devient palpable, tout comme chaque élément du passé. Pis, la croyance aux esprits et le message final (en gros « God bless you »), fera sourire les plus cartésiens des jeunes spectateurs.

En résumé, à quelques yeux vitreux près (le regard creux des personnages ne passe toujours pas en 2009), la performance capture et la 3D semblait avoir un bel avenir ; Zemeckis, après Le Pôle Express (2004) et La légende de Beowulf (2007) a-t-il eu bien fait de persévérer dans cette voie? Pas forcément. Au vu de l’échec mondial (à peine 300 millions de recettes mondiales pour un budget de 200M$), Zemeckis aurait dû trouver un sujet plus original et valeureux, et surtout authentiquement adulte.

Frédéric Mignard

Le drôle de Noël de Scrooge, affiche américaine

© 2009 Walt Disney Pictures. All Rights Reserved.

Box-office Le drôle de Noël de Scrooge

Echec américain total, Le drôle de Noël de Scrooge n’a pas su trouver son public durant les fêtes de 2009, en raison de la compétition impitoyable de Twilight Chapitre 2 Tentation (296M$), Avatar (749M$), Alvin and the Chipmunks 2 (219M$), et Sherlock Holmes (205M$). Le studio Disney était en perte sèche entre le flop de La princesse et la grenouille, son ultime film d’animation traditionnelle (104M$, distribué le 25 novembre aux USA) et celui de cette adaptation poussiéreuse de Dickens, présentée le 6 novembre, avec un total de 137M$.

Le premier week-end du Zemeckis à 30M$ n’est pas assez remarquable pour lui permettre de bénéficier d’un bouche-à-oreille suffisant. Les 5 premières semaines lui ont apporté une certaine stabilité, mais rien qui ne puisse lui permettre d’approcher son budget posé entre 175 et 200M$. Avec un coût marketing additionnel estimé à 75M$, c’est un véritable accident industriel pour le studio Disney.

Robert Zemeckis se situe entre Le Pôle Express (196M$, 2004) et La légende de Beowulf (82M$, 2007). Un score désespérant qui va lui imposer de revenir à la fiction traditionnel par la suite.

Walt Disney Pictures en PLS

Dans le monde, seuls le Royaume-Uni, où la promotion fut massive, et l’Italie lui ont octroyé quelques chiffres satisfaisants (32M$/22.5M$). Le Japon a fait monté les enchères à 17M$ et la Russie à 13M$. Avec 12 523 000$, la France se positionne en 6e place mondiale, avec seulement 12 523 000$, soit 1 424 000 de spectateurs. Jim Carrey atteignait péniblement la 35e place annuelle derrière le documentaire musical sur Michael Jackson, This is it. Pour le service animation de Walt Disney Pictures, c’est d’autant plus insuffisant que cette même année Là-Haut avait fait monté la jauge à 4 420 000 et Volt, star malgré lui avait rameuté 2 974 000 chiots. Même le manga Ponyo sur la falaise, que le studio distribuait en France, avait enchanté cette année-là 1 717 000 fans de Miyazaki.

Il s’agissait pourtant du grand Disney de Noël. En France, The Walt Disney Company France avait décidé de lui faire une belle place de saison et repousser La princesse et la grenouille au 27 janvier 2010, malgré son aura de conte de Noël qui finira par tripler le score déprimant de Scrooge, avec 3 859 000 spectateurs.

Quant à Jim Carrey, sur le déclin depuis le succès de Bruce-tout-puissant (2003), il ne retrouvera plus le million avant 2020 et l’adaptation de Sonic le film, qui fera bien mieux.

Les sorties de la semaine du 25 novembre 2009

Le drôle de Noël de Scrooge, affiche

© Walt Disney Pictures. Tous droits réservés.

Biographies +

Robert Zemeckis, Colin Firth, Jim Carrey, Tom Hanks, Gary Oldman, Bob Hoskins, Christopher Lloyd, Cary Elwes, Robin Wright

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