Late Night with the Devil : la critique du film (2024)

Epouvante-horreur, Surnaturel, Found Footage | 1h33min
Note de la rédaction :
7/10
7
Late Night with the Devil, jaquette DVD française (Wild Side)

  • Réalisateur : Colin Cairnes Cameron Cairnes
  • Acteurs : Michael Ironside, David Dastmalchian, Laura Gordon, Ian Bliss
  • Date de sortie: 18 Sep 2024
  • Année de production : 2023
  • Nationalité : Australien, Emirati, Américain
  • Titre original : Late Night with the Devil
  • Titres alternatifs : Tard dans la nuit avec le diable (Québec) / De noche con el diablo (Mexique) / El último late night (Espagne) / Conversas com o Diabo (Portugal) / Późna noc z diabłem (Pologne) / Entrevista com o Demônio (Brésil)
  • Autres acteurs : Fayssal Bazzi, Ingrid Torelli, Rhys Auteri, Georgina Haig, Josh Quong Tart, Steve Mouzakis, Paula Arundell, Christopher Kirby, John O’May
  • Scénaristes : Cameron Cairnes, Colin Cairnes
  • Monteurs : Cameron Cairnes, Colin Cairnes
  • Directeur de la photographie : Matthew Temple
  • Compositeurs : Roscoe James Irwin, Glenn Richards
  • Chef Maquilleur : -
  • Chef décorateur : Otello Stolfo
  • Directeur artistique : Bob Hern
  • Producteurs : Derek Dauchy, Mat Govoni, Roy Lee, John Molloy, Steven Schneider, Adam White
  • Producteurs exécutifs : Joel Anderson, David Dastmalchian, Ben Ross, Julie Ryan, Rami Yasin
  • Sociétés de production : Future Pictures, IFC Films, Shudder, Image Nation, Spooky Pictures
  • Distributeur : Film inédit en salles en France. La date ci-dessus est celle de la sortie aux Etats-Unis.
  • Editeur vidéo : Wild Side Video (DVD et blu-ray, 2024)
  • Date de sortie vidéo : 18 septembre 2024
  • Budget : 2 000 000 $
  • Box-office nord-américain : 10 001 000 $
  • Classification : -
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs et Noir et Blanc / Son : 5.1
  • Festivals : South by Southwest Film Festival 2023 : avant-première mondiale / Sydney Film Festival 2023 / Fantasia Film Festival 2023 / Melbourne International Film Festival 2023 / Festival de Sitges 2023 / BFI London Film Festival 2023 / Adelaide Film Festival 2023 / Mumbai Film Festival 2023 / PIFFF 2023 / Festival Hallucinations Collectives de Lyon 2024 / Toulouse Grindhouse Paradise Festival 2024 / Festival international du film de Moscou 2024 / L'Etrange Festival 2024
  • Nominations : Fangoria Chainsaw Awards 2024 : Meilleurs costumes ; Meilleure sortie de grande ampleur
  • Récompenses : Festival de Sitges 2023 : Prix du meilleur scénario pour les frères Cairnes / Fangoria Chainsaw Awards 2024 : Prix du meilleur acteur pour David Dastmalchian ; Prix du meilleur scénario pour les frères Cairnes
  • Illustrateur/Création graphique : © P + A (visuel affiche internationale). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Future Pictures, IFC Films, Shudder, Image Nation, Spooky Pictures. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Tagline : Par les producteurs de Paranormal Activity et Barbare. "Absolument brillant. Impossible de détourner le regard" Stephen King.
Note des spectateurs :

Avec Late Night with the Devil, les frères Cairnes revitalisent les deux sous-genres du found footage et du film de possession démoniaque avec vigueur et intelligence. Le résultat est tout à fait enthousiasmant.

Synopsis : Jack Delroy cherche désespérément le petit quelque chose qui manque à son émission de divertissement pour dépasser la concurrence. Le soir d’Halloween, les segments se succèdent et l’ambiance commence sérieusement à déraper sur le plateau, en plein direct.

Late Night with the Devil, un succès inattendu aux Etats-Unis

Critique : Troisième long métrage d’un duo de frangins australiens à qui l’on doit déjà les inédits 100 Bloody Acres (2012) et Scare Campaign (2016), Late Night with the Devil (2023) a pris tout le monde par surprise depuis sa présentation au PIFFF en décembre 2023 et surtout après son joli succès aux Etats-Unis où le distributeur IFC Films l’a proposé sur un panel de 1 400 écrans (au pic de son exploitation) pour un résultat dépassant 10 millions de dollars de recettes. A cela, il convient d’ajouter l’unanimité des critiques, ainsi que l’engouement des spectateurs l’ayant découvert sur grand écran.

Malheureusement pour le public français, Late Night with the Devil ne sort qu’en vidéo en France. Tandis que les amateurs de films d’horreur doivent se taper les pires outrages sur pellicule en salle (on pense à L’IA du mal, Night Swim, Imaginary ou encore La maison du mal) les vraies bonnes surprises sont de plus en plus souvent confinées à la vidéo ou aux plateformes de streaming. De quoi enrager, surtout lorsque l’on découvre enfin ce Late Night with the Devil à la réputation flatteuse.

Comment revigorer le found footage et le film de possession

Et de fait, si les premières réalisations des frères Cairnes ne semblent pas avoir marqué les esprits, ce troisième effort devrait définitivement les sortir de l’anonymat auprès des cinéphiles amateurs de frissons. Ils embrassent pourtant deux sous-genres horrifiques qui ont été essorés ces dernières années par une multitudes d’ersatz sans intérêt. Effectivement, les frangins se lancent dans le surnaturel à base de possession démoniaque comme on en voit trop depuis le succès de la saga Conjuring, au point de nous donner des boutons. Ils y ajoutent une forte dimension de found footage, sous-genre très à la mode durant la décennie 2000, mais qui a fini par lasser le public par sa vacuité. Mais le miracle se produit avec ce Late Night with the Devil qui parvient à triompher de tous les obstacles, avec un certain brio.

Tout d’abord, les auteurs parviennent à pleinement justifier le mode du found footage puisque l’intégralité des événements se déroulent en direct à la télévision durant la grande période des Late Shows américains. Ce filmage basique évite par ailleurs de subir un énième machin informe tourné avec un téléphone portable dans un grand bain de décadrages hystériques. Afin de montrer les coulisses de l’émission, les cinéastes ont eu la judicieuse idée de proposer l’intégralité de ce qui est enregistré par les caméras, y compris pendant les pages de publicité.

Une bonne dose d’ironie et de références prestigieuses

Enfin, en ce qui concerne la dimension proprement surnaturelle, les auteurs ont eu l’intelligence de proposer une intrigue où des personnages convaincus sont systématiquement rabroués par des gens sceptiques et qui crient à l’arnaque. Cela octroie au long métrage un ton volontairement ironique qui tranche avec ce genre de films convoquant des démons ou carrément le Diable.

Late Night with the Devil, photo d'exploitation 1

© 2023 Future Pictures – IFC Films – Shudder – Image Nation – Spooky Pictures. Tous droits réservés.

L’un des éléments les plus marquants de Late Night with the Devil vient de sa parfaite reconstitution des années 70 jusque dans ses couleurs, ses images qui peuvent être baveuses, et bien entendu dans ses costumes et décors kitsch. C’est dans ce cadre très daté que se déroule une intrigue faustienne qui convoque à plusieurs reprises le cinéma de Brian De Palma. Ainsi, le pacte faustien renvoie directement à son Phantom of the Paradise (1974), son final évoque forcément celui de Carrie au bal du diable (1976), tandis que les passages où les auteurs s’appuient sur la caméra comme élément révélateur de la vérité renvoie à l’ensemble de la filmographie du cinéaste.

De bons acteurs et des effets parcimonieux mais convaincants

A cela, il convient d’ajouter une description sans fard du monde cruel de la télévision – que les cinéastes connaissent bien pour y avoir trainé leurs guêtres durant une bonne vingtaine d’années. Parfait en présentateur manipulateur prêt à tout pour gagner des parts d’audience, David Dastmalchian porte vraiment l’ensemble du film sur ses épaules. On apprécie aussi la contribution de Laura Gordon (Saw V) en parapsychologue qui va s’avérer dépassée par les événements. En gentille petite fille possédée, la jeune Ingrid Torelli impose également une belle présence, tout en restant stoïque et ironiquement souriante.

Sur le plan des effets spéciaux, le mélange d’effets pratiques et numériques est plutôt une réussite malgré des moyens peu importants. Mais surtout, les cinéastes sont parvenus à créer une ambiance mystérieuse et intrigante, depuis l’introduction narrée par la voix inquiétante de Michael Ironside jusqu’aux premiers dérapages de ce direct décidément pas comme les autres et au final qui part totalement en vrille.

Une belle réussite à découvrir en vidéo et en VOD

D’une parfaite cohérence thématique et stylistique, Late Night with the Devil mérite donc largement son succès américain, ainsi que les récompenses glanées dans les différents festivals arpentés. Devenu culte en seulement six mois, le métrage est aujourd’hui proposé en vidéo dans des éditions étrangères particulièrement belles. En France, il faut se contenter une fois de plus du service minimum avec un DVD et un blu-ray édités par Wild Side Vidéo, reprenant des entretiens promotionnels des différents acteurs. Les cinéphiles bilingues préféreront sans aucun doute les éditions étrangères en 4K (chez Second Sight par exemple) proposant pléthores de commentaires audio, d’entretiens avec les réalisateurs ou encore de making of.

Critique de Virgile Dumez

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Late Night with the Devil, jaquette blu-ray

© 2023 Future Pictures – IFC Films – Shudder – Image Nation – Spooky Pictures. Tous droits réservés.

Biographies +

Colin Cairnes, Cameron Cairnes, Michael Ironside, David Dastmalchian, Laura Gordon, Ian Bliss

Mots clés

Cinéma australien, Les films d’horreur des années 2020, Found Footage, Films de possession démoniaque, Reconstitution des années 70 au cinéma

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Late Night with the Devil, jaquette DVD française (Wild Side)

Bande-annonce de Late Night with the Devil (VOstf)

Epouvante-horreur, Surnaturel, Found Footage

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