La mort caresse à minuit : la critique du film et le test blu-ray (1974)

Thriller, Giallo | 1h42min
Note de la rédaction :
6/10
6
Affiche cinéma de La mort caresse à minuit

  • Réalisateur : Luciano Ercoli
  • Acteurs : Nieves Navarro, Peter Martell, Claudie Lange, Ivano Staccioli, Simón Andreu, Carlo Gentili, Luciano Rossi
  • Date de sortie: 16 Oct 1974
  • Nationalité : Italien, Espagnol
  • Titre original : La morte accarezza a mezzanotte
  • Titres alternatifs : Cry Out in Terror (UK) / Death Walks at Midnight (USA) / La muerte acaricia a medianoche (Espagne) / A Morte Acaricia-te à Meia-Noite (Portugal) / Die eiserne Hand des Todes (Allemagne) / A Morte Caminha à Meia-Noite (Brésil)
  • Année de production : 1972
  • Scénariste(s) : Sergio Corbucci, Ernesto Gastaldi, Manuel Velasco et Guido Leoni
  • Directeur de la photographie : Fernando Arribas
  • Compositeur : Gianni Ferrio
  • Société(s) de production : Cinecompany, C.B. Films S.A.
  • Distributeur : Univers Galaxie (uniquement en province, dans le sud de la France)
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Artus Films (combo DVD / blu-ray)
  • Date de sortie vidéo : 5 avril 2022 (combo DVD / Blu-ray)
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdit aux moins de 16 ans
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : Benjamin Mazure (jaquette Artus)
  • Crédits : Artus Films
Note des spectateurs :

Avec son intrigue invraisemblable, La mort caresse à minuit n’en demeure pas moins un giallo fort sympathique, grâce à quelques excès bis qui feront le bonheur des fans du genre.

Synopsis : Top model en vogue pour une agence italienne, Valentina essaie une toute nouvelle drogue proche du LSD. Au cours de sa traversée psychédélique, elle assiste à un meurtre d’une cruauté surprenante. Persuadée que cet assassinat n’est pas que le fruit de son imagination, elle se met en quête de l’assassin.

Troisième volet d’un triptyque giallesque

Critique : Producteur essentiellement spécialisé dans le cinéma populaire des années 60, Luciano Ercoli (1929-2015) a finalement décidé de sauter le pas en 1970 en devenant cinéaste. Il signe alors coup sur coup trois gialli qui resteront comme sa plus importante contribution au septième art. Cela débute en 1970 par Photo interdite d’une bourgeoise, suivi rapidement par Nuits d’amour et d’épouvante en 1971 et enfin par La mort caresse à minuit (1972) qui constitue donc le troisième volet de ce que l’on peut considérer comme un triptyque.

Si les trois films n’entretiennent aucun rapport sur le plan narratif, ils ont en commun de mettre en scène les aventures de Susan Scott (pseudo de Nieves Navarro) qui se trouve être l’épouse du producteur et réalisateur. Notons enfin que des trois longs-métrages, seul ce dernier n’a pas connu une vraie distribution en France, le site Encyclociné évoquant pour sa part une sortie uniquement régionale dans le sud du pays.

Largement inspirée par les échafaudages narratifs des premiers Argento, l’intrigue signée Sergio Corbucci (aidé comme toujours par l’inévitable Ernesto Gastaldi, déjà à l’œuvre sur les deux films précédents) s’appuie sur un procédé typique du giallo, à savoir le témoin gênant. Tout ceci se réfère bien entendu aux intrigues d’Alfred Hitchcock, maître absolu en la matière, que les Italiens ne font que reprendre en leur ajoutant une excentricité toute latine faisant le bonheur des amateurs de cinéma bis.

Un script hautement improbable, compensé par des excès bis bienvenus

Car La mort caresse à minuit ne doit surtout pas être vu par des amoureux de constructions narratives exemplaires et de farouches défenseurs de la cohérence. Au royaume du script invraisemblable, le métrage en question serait parmi les grands gagnants tant son explication finale relève de la plus pure fantaisie. Peu importe diront les fans du genre puisque le métrage bénéficie d’autres qualités qui sauront compenser ces insuffisances.

Tout d’abord, le premier meurtre est particulièrement gratiné avec ce tueur possédant un gant d’acier serti de pointes lui permettant d’arracher le visage de ses victimes. Si le gore est évité de justesse, le sang coule à flot, parfois directement sur la caméra. Point de subtilité donc, mais une efficacité qui ne se démentira guère durant l’ensemble d’une œuvre plutôt bien rythmée.

Un giallo racoleur à réserver aux amateurs du genre

Les autres meurtres sont sans doute moins enthousiasmants, mais le spectateur reste toujours en éveil face à cette histoire bien tordue. Si la réalisation ne possède pas la grâce de bon nombre de productions transalpines de l’époque, elle est compensée par une musique emballante de Gianni Ferrio et l’originalité de son cadre barcelonais. De même, les amateurs de cinéma bis seront ravis de découvrir quelques fulgurances rappelant fortement le western spaghetti comme ce duo de tueurs dont l’un est affublé d’un rire hystérique (l’inénarrable Luciano Rossi, à fond dans l’excès). Ici, les baffes sont distribuées à intervalles réguliers et l’actrice principale surjoue l’hystérie avec un bonheur communicatif.

Œuvre excessive, souvent de mauvais goût, mais finalement fort sympathique à suivre, La mort caresse à minuit n’est certainement pas un très bon thriller, mais il remplit tout de même son office de spectacle populaire racoleur et finalement assez jouissif pour peu que l’on apprécie ce genre volontiers excessif.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 16 octobre 1974

Acheter le film en combo DVD / Blu-ray sur le site de l’éditeur

Affiche cinéma de La mort caresse à minuit

© 1972 Cinecompany – C.B. Films S.A. . Tous droits réservés.

Le test blu-ray :

Artus Films déniche une rareté du giallo qu’il était difficile de voir en France depuis fort longtemps. La copie est plutôt correcte et le film est sympathique, malgré son script absurde.

Compléments & packaging : 3,5 / 5

Même emballage que le reste de la collection giallo avec un joli visuel tiré de l’affiche italienne. Le fourreau contient un digipack avec l’affiche espagnole du film et une photographie d’exploitation très efficace. C’est simple, mais beau.

En matière de supplément vidéo, l’éditeur propose une présentation de 27min d’Emmanuel Le Gagne qui revient tour à tour sur les carrières du réalisateur Luciano Ercoli, de sa femme Nieves Navarro, puis qui se livre à une comparaison entre ce long-métrage et plusieurs fleurons du genre. Il insiste notamment sur la dimension humoristique développée par Ercoli, notamment à travers des dialogues très ironiques. On est tout à fait d’accord avec ses analyses.

Ensuite, l’éditeur nous offre le générique français du film qui atteste d’ailleurs d’une distribution française par Univers Galaxie (2min). Enfin, on peut trouver un diaporama – mais sans l’affiche française – avec beaucoup d’affiches étrangères et des photographies d’exploitation. Artus fournit aussi plusieurs bandes annonces de la collection.

L’image du blu-ray : 4 / 5

La copie restaurée en 2K est plutôt de très bonne tenue, même si on note des variations en fonction des scènes. Les séquences plus sombres supportent moins l’épreuve du temps, alors que la luminosité des nombreuses séquences diurnes est impeccable, avec un sens du détail probant. On apprécie notamment tous les plans sur les paysages urbains magnifiques. Du beau travail, avec une belle colorimétrie.

Le son du blu-ray : 3 / 5

Une fois n’est pas coutume, c’est la version italienne qui est ici la moins performante à cause d’une tendance à saturer dans les aigus et à rendre les voix trop agressives. Toutefois, cela n’empêche pas de visionner le long-métrage dans cette langue – on notera d’ailleurs une alternance avec l’anglais dans quelques scènes. Pour la piste française, le mono est de bonne qualité, sans trop de souffle. Le doublage est plutôt bon, mais l’on peut regretter le passage à l’italien en VOST pour les scènes qui ont été coupées lors de la sortie provinciale du film.

Test du blu-ray : Virgile Dumez

La mort caresse à minuit, détails jaquette artus

© 2022 Artus Films / Conception graphique Benjamin Mazure. Tous droits réservés.

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Luciano Ercoli, Nieves Navarro, Peter Martell, Claudie Lange, Ivano Staccioli, Simón Andreu, Carlo Gentili

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Affiche cinéma de La mort caresse à minuit

Bande-annonce de La mort caresse à minuit

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