La chapelle du diable : la critique du film (2021)

Épouvante-horreur | 1h39min
Note de la rédaction :
3/10
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La chapelle du diable, l'affiche

  • Réalisateur : Evan Spiliotopoulos
  • Acteurs : William Sadler, Cary Elwes, Jeffrey Dean Morgan, Cricket Brown, Katie Aselton
  • Date de sortie: 07 Juil 2021
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : The Unholy
  • Titres alternatifs : Ruega por nosotros (Espagne) / Prekliata (Slovaquie) / Santuário Das Sombras (Portugal) / Sanktuarium (Pologne) / Il sacro male (Italie) / Gonosz csoda (Hongrie) / Rogai por Nós (Brésil)
  • Année de production : 2021
  • Scénariste(s) : Evan Spiliotopoulos, d'après l’œuvre de James Herbert
  • Directeur de la photographie : Craig Wrobleski
  • Compositeur : Joseph Bishara
  • Société(s) de production : Screen Gems, Ghost House Pictures
  • Distributeur : Sony Pictures
  • Éditeur vidéo : Sony Pictures (DVD)
  • Date de sortie vidéo : 13 octobre 2021 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 66 401 entrées / 17 241 entrées
  • Box-office nord-américain / Monde : 15,5 M$ / 30,8 M$
  • Budget : 10 M$
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans. La commission propose une interdiction aux mineurs de moins de douze ans en raison du climat anxiogène et de plusieurs scènes horrifiques.
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : Affiche : LA. Tous droits réservés.
  • Crédits : Sony Pictures
Note des spectateurs :

D’une vacuité totale, La chapelle du diable affirme tout et son contraire dans une œuvre maladroite et exploitant avec peine des recettes éprouvées. Un coup d’épée dans l’eau (bénite).

Synopsis : Un journaliste discrédité tente d’insuffler un second élan à sa carrière après avoir découvert que de nombreux miracles ont eu lieu dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre. Ces mystères relèvent-ils du divin ou peut-être d’une source plus sombre ?

La première réalisation d’un scénariste Disney

Critique : Le scénariste Evan Spiliotopoulos (qui a écrit un nombre conséquent de dessins animés pour Disney) a été frappé lors de son adolescence par la lecture du livre Sanctuaire de l’écrivain britannique James Herbert publié en 1993. Si l’écrivain a été assez peu adapté au cinéma (on se souviendra seulement de Le Survivant d’un monde parallèle par David Hemmings en 1981 et Les rats attaquent de Robert Clouse en 1982), il est pourtant considéré comme l’un des meilleurs dans le genre horrifique. Finalement, Evan Spiliotopoulos parvient à convaincre la firme Ghost House Pictures de Sam Raimi et Rob Tapert de lui confier à la fois l’adaptation et la réalisation de ce qui va devenir La chapelle du diable (2021).

Afin de tenir le rôle principal du journaliste qui va peu à peu être confronté à l’inimaginable, les producteurs ont tenu à avoir Jeffrey Dean Morgan, acteur très apprécié pour sa prestation dans la série The Walking Dead. Effectivement, celui-ci est capable d’incarner à l’écran des êtres désagréables, sans se départir d’une sympathie naturelle du public envers lui. Programmé pour le début 2020, le tournage effectué dans le Massachussetts a été bouleversé par l’épidémie de la Covid-19 au point d’être interrompu plusieurs mois. Finalement, c’est à la fin de l’année 2020 que les prises de vues ont été achevées.

Dénoncer les faux prophètes pour mieux valoriser les vrais

Pour La chapelle du diable, le souhait initial d’Evan Spiliotopoulos était de démontrer :

qu’il faut se méfier des faux prophètes. C’est un thème qui s’applique à la vie en général, au-delà d’un environnement religieux. Que ce soit dans notre vie privée ou professionnelle, il est risqué de croire ceux qui promettent de résoudre facilement des problèmes complexes, ou qui se posent en dépositaires d’une vérité absolue. (extrait du dossier de presse)

Malheureusement, là où une œuvre comme Elmer Gantry, le charlatan (Brooks, 1960) s’emparait de cette thématique avec courage et audace, La chapelle du diable tombe au contraire dans tous les pièges pour livrer un produit d’une hypocrisie sans nom. Il est effectivement toujours très compliqué de s’attaquer à la religion aux États-Unis, au risque de compromettre les chances de réussite commerciale d’une œuvre. En réalité, La chapelle du diable s’inscrit davantage dans la mouvance des films diaboliques à la James Wan (Conjuring et autres Insidious), ce qui amène l’auteur à se tirer une balle dans le pied. Effectivement, le cinéaste dénonce bien l’influence néfaste de faux prophètes aux États-Unis, mais il le fait par le biais de phénomènes diaboliques qui prouvent au contraire qu’il existe bien une lutte acharnée entre le Bien et le Mal dans laquelle les êtres humains apparaissent comme des pions.

Peu de frissons et beaucoup de contradictions

Au lieu de rejeter donc la faute sur des êtres cupides uniquement intéressés par l’argent et le pouvoir, l’auteur trouve un coupable tout désigné en un esprit démoniaque appartenant à une sorcière venue du passé. Finalement, le cinéaste parvient donc à donner raison aux inquisiteurs de l’époque et à toutes les superstitions religieuses qui font pourtant tant de mal partout où elles ont pignon sur rue.

Outre cet aspect réactionnaire franchement désagréable, La chapelle du diable est aussi un bien mauvais film d’épouvante, puisque les seuls frissons sont liés à quelques jump scares disséminés çà et là. Il faut également oublier la beauté esthétique de l’affiche pour se rendre à l’évidence : le métrage ne possède aucunement la patine des films gothiques que le cinéaste aimerait bien citer ou seulement égaler. Pire, il livre parfois des plans très embarrassants lorsqu’il a recours à des effets numériques mal maîtrisés et d’une laideur à faire peur. Son esprit démoniaque n’est pas forcément très réussi non plus et les quelques ralentis utilisés viennent trahir une fois de plus le manque de vision d’un cinéaste débutant visiblement dépassé par son sujet.

La chapelle du diable, produit Netflix qui s’ignore ?

Au cœur de ce mets frelaté, seul Jeffrey Dean Morgan s’en sort vraiment bien. La plupart des autres acteurs proposent des prestations indigentes, ou peu remarquables. Il faut dire qu’ils n’ont pas des personnages très intéressants à défendre. Finalement, La chapelle du diable a bien du mal à se distinguer de la production actuelle et on aurait bien vu ce long-métrage noyé dans l’océan de productions insipides de la plateforme Netflix.

Sorti aux États-Unis par le distributeur Screen Gems sur 1,8 millions d’écrans, La chapelle du diable a engrangé 4 M$ lors de sa première semaine d’exploitation en pleine période de pandémie. Le film a ensuite vu son nombre de salles augmenter au point de finir sa carrière à 15M$ sur le sol nord-américain, dans un contexte très difficile, rappelons-le.

La chapelle du diable a prêché dans le désert en France

Proposé en France dans les salles début juillet 2021, La chapelle du diable devait faire face à la concurrence de Conjuring 3 (Chaves, 2021), sorti depuis quelques semaines déjà, mais qui a capté l’essentiel du public ado, cœur de cible de ce type de produit. Ainsi, La chapelle du diable a connu une accroche plutôt satisfaisante lors de sa sortie avec une très bonne moyenne par copie. On notera d’ailleurs que le métrage a été proposé majoritairement en province, tandis que les salles parisiennes ont boudé le naveton. Pour son premier jour France, le film d’épouvante a tout de même attiré 6 082 spectateurs dans 116 cinémas pour une moyenne correcte de 52 ados par salle.

Malheureusement, le bouche à oreille a sans doute été négatif puisque le métrage a chuté rapidement, perdant l’essentiel de ses entrées dès la semaine suivante. Mais il est évident que l’obligation de présenter un passe sanitaire dans les salles dès le 21 juillet 2021 a eu un impact direct sur ce type de spectacle et finalement La chapelle du diable n’aura converti que 66 401 pèlerins en bout de course. Quand on sait qu’habituellement ce genre de film, même médiocre, parvient aisément aux 300 000 entrées, on peut assurer que la messe a été dite. D’ailleurs, le peu d’impact du film en France l’a condamné à ne sortir qu’en DVD. Il faut donc se rabattre sur les plateformes pour découvrir la diablerie en HD.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 7 juillet 2021

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La chapelle du diable, l'affiche

© 2021 Screen Gems – Ghost House Pictures / Affiche : LA. Tous droits réservés.

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Evan Spiliotopoulos, William Sadler, Cary Elwes, Jeffrey Dean Morgan, Cricket Brown, Katie Aselton

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