Jack Reacher Never Go Back : la critique du film (2016)

Action, Polar | 1h58min
Note de la rédaction :
4/10
4
Jack Reacher Never Go Back, affiche française (2016)

  • Réalisateur : Edward Zwick
  • Acteurs : Tom Cruise, Aldis Hodge
  • Date de sortie: 19 Oct 2016
  • Année de production : 2016
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Jack Reacher: Never Go Back
  • Titres alternatifs : Jack Reacher: sans retour (Québec), Jack Reacher: Nunca Voltes Atrás (Portugal), Jack Reacher: Nincs visszaút (Hongrie), Jack Reacher: Punto di non ritorno (Italie), Jack Reacher: Sa nu te întorci niciodata! (Roumanie), Jack Reacher: Paluu päämajaan (Finlande), Jack Reacher: Nigdy nie wracaj (Pologne), Jack Reacher: Vend aldri tilbake (Norvège), Jack Reacher: Sem Retorno (Brésil), Jack Reacher: Sin regreso (Amérique du Sud), Jack Reacher: Nunca vuelvas atrás (Espagne),
  • Scénaristes : Richard Wenk, Edward Zwick, Marshall Herskovitz
  • D'après le roman de : Lee Child ("Never Go Back")
  • Directeur de la photographie : Oliver Wood
  • Monteur : Billy Weber
  • Compositeur : Henry Jackman
  • Producteurs : Tom Cruise, Don Granger, Christopher McQuarrie
  • Sociétés de production : Paramount Pictures, Skydance Media, Dream Cars, S&C Pictures
  • Distributeur : Paramount Pictures
  • Editeur vidéo : Paramount Home Video
  • Date de sortie vidéo : 28 février 2017 (DVD, Blu-ray, 4K Ultra HD)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 926 882 entrées / 252 464 entrées
  • Box-office nord américain / monde : 58 697 076$ / 162 146 076 $
  • Budget : 60 000 000$
  • Classification : Tous publics avec avertissement
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleur (35 mm, D-Cinema) / Dolby Atmos, Dolby Digital
  • Festivals et récompenses : Aucune
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2016 Paramount Pictures Corporation. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Jack Reacher Never Go Back est un hommage ostentatoire aux DTV improbables des années 90, avec sa star fatiguée, son action passable, sa réalisation indigeste et sa durée déraisonnable pour un résultat somnolent. Un flop qui enterra illico la franchise au cinéma après seulement deux titres.

Synopsis : Jack Reacher est de retour, prêt à tout pour obtenir justice. Susan Turner, qui dirige son ancienne unité, est arrêtée pour trahison : Jack Reacher ne reculera devant rien pour prouver l’innocence de la jeune femme. Ensemble, ils sont décidés à faire éclater la vérité sur ce complot d’État.

Jack Reacher, un succès de Noël (!) en 2012

Critique : En 2012, le passage de Jack Reacher, héros de littérature du prolixe écrivain Lee Child, était couronné d’un succès d’estime : 80M$ aux USA, 137M$ dans le monde… Le polar sombre et violent, adapté du 9e roman de la série, très différent du style des productions dans lesquelles rayonne Tom Cruise, a surtout reçu des papiers encourageants et un accueil favorable du public lors des fêtes de Noël 2012, où ce programme a servi de contre programmation.

Chez Paramount, l’idée d’une franchise adulte fait son chemin et tout est mis en place en 2015 pour un tournage express sur un scénario adaptant le 18e ouvrage de la série de thrillers. Le film devra sortir en 2016. Tom Cruise trouve enfin quelques semaines de temps libre dans un emploi du temps tendu. Effectivement, entre 2010 et 2018, la star sera présente dans 11 longs métrages, dont trois Mission : Impossible qu’il aime contrôler dans les moindre détails. Désormais âgé de plus de 55 ans, l’acteur Cruise veut toujours diversifier les rôles sans pour autant abandonner le star-system. Il restera la star du film qui sortira dans le monde entier entre le 19 et le 21 octobre 2016, pour une carrière éclair qui se fera quasiment en trois semaines.

Tom Cruise, has-been à 55 ans ?

Le premier Jack Reacher était surtout l’occasion d’une belle histoire de cinéma entre Tom Cruise, en mode justicier dans la ville, et le cinéaste Christopher McQuarrie qui, après avoir réalisé ce premier volet efficace, allait devenir l’un des collaborateurs principaux de l’acteur, en réalisant quatre Mission : Impossible, dont l’excellent Rogue Nation qui paraît sur les écrans un an avant Jack Reacher : Never Go Back.

McQuarrie, dont la première collaboration avec Cruise remonte à Walkyrie (2009), dont il avait coécrit le scénario, coproduit avec le beau Tom Jack Reacher : Never Go Back. Don Granger, l’un des pontes de la Paramount, complète le tiercé de producteurs. Malheureusement, le trio ne gagne pas le gros lot sur cette aventure qui va ouvrir l’une des périodes les moins fastes de la carrière de Tom Cruise. Assommé par une série de contre-performance aux Etats-Unis (Rock of Ages, Oblivion, Edge of Tomorrow), Cruise croit toucher le fond avec Jack Reacher : Never Go Back qui ne ratisse que 59M$ de recettes sur son territoire. Le flop dantesque de La momie en 2017 (80M$ localement) et de Barry Seal : American Traffic (toujours en 2017), semblent montrer les limites de la star de 55 ans. Mais celle-ci est loin d’être la seule coupable dans ce film passablement réalisé par Edward Zwick en fin de carrière. Le réalisateur du Dernier samouraï avec Tom Cruise par ailleurs, n’aura plus jamais l’occasion de diriger un gros budget après cette mésaventure navrante.

Plus une série B bon marché qu’un rutilant blockbuster

Hormis une séquence d’ouverture téléphonée assez jubilatoire, où l’on retrouve les décors et l’esthétique d’un cinéma des années 80 iconique, les nouvelles aventures cinématographiques de Jack Reacher s’enferment dans l’action-flick passable des années 90. La référence est peu louable, la décennie étant notoire pour ses blockbusters lourdingues (ceux signés par Michael Bay ou avec Jean-Claude Van Damme) mais également pour ses DTV insipides qui cartonnaient chez Vidéo Futur, avec des scénarii habités par des figures de baroudeurs, mercenaires et autres soldats du désert.

Avec un contexte géopolitique utilisé comme prétexte et non comme ciment pour fortifier son intrigue, Jack Reacher : Never Go Back récupère ces derniers et s’englue (un peu) dans les sables d’Afghanistan. Pourtant l’action se déroule exclusivement aux USA, avec une belle séquence finale à la Nouvelle Orléans, en plein carnaval des morts.

Affiche américaine teaser de Jack Reacher Never Go Back.

Affiche américaine teaser de Jack Reacher Never Go Back. © 2016 Paramount Pictures Corporation. Tous droits réservés.

Major Tom Cruise en mode mineur

Le scénario éhonté, qui ne se prive d’aucune ficelle, relate le retour de l’ancien Major Tom Cruise au sein de l’armée à la suite d’une machination improbable où la police militaire privée, incarnée par le chasseur doué d’ubiquité Patrick Heusinger (pure gueule de B movie !), va le traquer, lui, sa copine Major avec laquelle il ne concrétisera jamais (désolé pour le spoiler qui n’en est pas un !) et une gamine qui lui tombe sur les bras comme étant sa fille légitime (Danika Yarosh qui a en fait 17 ans lors du tournage du spectacle pyrotechnique).

L’ado bad-ass en faisait trop

L’adolescente est vraisemblablement la pire idée du script et se révèle être un cliché de plus au vestiaire des personnage faussement bad-ass. Loin de servir de moteur à l’intrigue, elle peut être perçue comme est un boulet réel à l’intrigue, apportant une touche de pathos maladroite dans le déballage pseudo psychologique mis en place autour d’elle. On garde particulièrement en tête une scène inutile à l’école privée. Notre tolérance face aux ados déjantées dans pareil cinéma s’est probablement arrêtée à Kick Ass qui fut la délicieuse exception à la règle.

Jack Reacher 2, loin d’égaler le polar ténébreux qui servait de matrice à la franchise au cinéma, peut être vécu comme une course poursuite familiale, sûrement trop longue, dans ses déviations inutiles et ses rebondissements sans ressorts. La résolution finale est canonique, dans le respect des scripts télévisuels. Le spectateur n’est jamais interpelé et par conséquent, chaque assaut supplémentaire, postérieur à la révélation, est vécu comme la scène en trop, un étirement de l’action vers une durée de blockbuster plus standard autour des 120 minutes. Cela tire au calvaire.

Jack Reacher Never Go Back : un bide sans retour

A l’heure des trépidations infernales des Mission : Impossible et James Bond au cœur de récits globalisés aboutis qui justifient toujours leurs déclinaisons, Jack Reacher 2 nous tend l’ironie de son titre, Never Go Back, pour se faire battre. Le lynchage par les critiques était inévitable ; le public, de son côté, décida de rester en retrait de ce retour embarrassant de Tom Cruise, dans le creux de la vague. Arborant un T-Shirt moulant, la future star de Top Gun 2 en fait probablement trop pour raviver le peu de juvénilité qui lui reste. Un contresens vis-à-vis de son personnage solitaire qui devrait se tordre de douleur dans ses conflits intérieurs. Mais la star préfère noyer le réalisme dans l’égocentrisme de pacotille, celui qui, malheureusement ulcéra les Américains qui firent de Jack Reacher : Never Go Back le plus gros échec de Tom Cruise dans un film d’action, avec des recettes locales inférieures à son budget moyen de 60M$.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 19 octobre 2016

Jack Reacher Never Go Back, affiche française (2016)

© 2016 Paramount Pictures Corporation. Tous droits réservés.

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Jack Reacher Never Go Back, affiche française (2016)

Bande-annonce de Jack Reacher : Never Go back

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