Deux flics à Chicago : la critique du film (1986)

Comédie policière | 1h47min
Note de la rédaction :
5/10
5

  • Réalisateur : Peter Hyams
  • Acteurs : Joe Pantoliano, Steven Bauer, Meg Register, Gregory Hines, Billy Crystal, Darlanne Fluegel
  • Date de sortie: 19 Nov 1986
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Running Scared
  • Titres alternatifs : Sauve qui peut! (Québec) / Diese Zwei sind nicht zu fassen (Allemagne) / Apunta, dispara... y corre (Espagne) / Dois Polícias à Solta (Portugal) / Zapomnieć o strachu (Pologne) / Dos policías en apuros (Mexique) / Una perfetta coppia di svitati (Italie) / Rémült rohanás (Hongrie) / Byens hurtigste strømere! (Danemark) / Dois Policiais em Apuros (Brésil)
  • Année de production : 1986
  • Scénaristes : Gary DeVore et Jimmy Huston
  • Directeur de la photographie : Peter Hyams
  • Compositeur : Rod Temperton
  • Société(s) de production : Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), David Foster Productions, Turman-Foster Company
  • Distributeur : UIP
  • Éditeur(s) vidéo : MGM /UA (VHS, 1987), MGM / UA (VHS, 1992) / MGM / UA (DVD, 2002) / BQHL Éditions (DVD et blu-ray, 2022)
  • Date de sortie vidéo : 1987 (VHS), 1992 (VHS) / 6 mars 2002 (DVD) / 25 mai 2022 (DVD et blu-ray)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 450 362 entrées / 143 224 entrées
  • Box-office nord-américain : 38,5 M$ (soit 104,6 M$ au cours de 2022)
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs (Panavision) / Son : Dolby Stéréo
  • Festivals et récompenses : ASCAP Film and Television Music Awards 1987 : Prix de la meilleure chanson pour Sweet Freedom de Rod Temperton / Golden Globes 1987 : 1 nomination pour la meilleure chanson originale
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Metro-Goldwyn-Mayer (MGM)
Note des spectateurs :

Buddy movie classique, Deux flics à Chicago manque de rythme, tandis que son humour s’avère trop lourd. Le duo formé par Gregory Hines et Billy Crystal manque de charisme pour compenser les défauts d’un script trop prévisible.

Synopsis : Ray et Danny sont les deux meilleurs flics de Chicago. Si leurs méthodes sont vraiment peu orthodoxes, elles fonctionnent pourtant bien. Jusqu’au jour où ils essayent d’arrêter un gros bonnet de la drogue, et sabotent involontairement une opération de police secrète et délicate. Mis en vacances forcées, ils partent en Floride, découvrent les charmes du farniente et décident de démissionner. Pour leur dernier mois dans la Police, Ray et Danny vont devoir se montrer prudents. Mais les ennuis arrivent toujours sans prévenir…

Un buddy movie typique des années 80

Critique : En 1982, le réalisateur Walter Hill connaît un énorme succès avec la comédie policière 48 heures qui établit les règles d’un nouveau sous-genre, à savoir le buddy movie. Il s’agit de contraindre deux flics aux méthodes et aux caractères radicalement différents à coopérer pour faire tomber un gros bonnet. Dans le cas de ce film séminal, l’opposition passe également par la différence de couleur de peau. Autant dire que Deux flics à Chicago (1986) n’a pas grand-chose à offrir de plus au genre puisqu’il semble s’y conformer avec une servilité qui confine au pur manque d’imagination. Ainsi, les scénaristes Gary DeVore et Jimmy Huston n’ont pas fait preuve de beaucoup d’inspiration pour ce pur produit de studio.

On notera que le film était initialement destiné à deux stars vieillissantes (Gene Hackman et Paul Newman), mais, après le refus des deux comédiens, le réalisateur Peter Hyams a suggéré que l’on modifie le script pour faire des deux flics des trentenaires. C’est ainsi que le cinéaste a soufflé à la MGM les noms de Gregory Hines qui venait de se distinguer dans Cotton Club (Coppola, 1984) et Soleil de nuit (Hackford, 1985), ainsi que Billy Crystal qui, lui, était vraiment en début de carrière et encore peu connu du grand public américain.

Deux flics à Chicago ou le divertissement façon années 80

A la tête d’un casting frais, Peter Hyams s’est donc lancé dans la réalisation de ce pur divertissement qui ne cherche jamais à se distinguer du tout-venant de l’époque. Sur le plan esthétique, la photographie, assurée par Peter Hyams lui-même, ne succombe pas aux sirènes des filtres bleutés alors en vogue. En revanche, la musique synthétique de Rod Temperton nous renvoie immédiatement aux grandes heures de la musique FM des années 80. Les amateurs de cette époque pourront ainsi réentendre la chanson Sweet Freedom chantée par Michael MacDonald, mais composée spécialement pour promouvoir le film.

Cette ambiance typique des œuvres de l’époque s’avère fort sympathique, mais Deux flics à Chicago ne satisfait pas pleinement l’amateur de buddy movie. Effectivement, comme les deux policiers principaux sont deux amis dès le début du long-métrage, avec des méthodes similaires, leur confrontation tourne court. En réalité, l’humour fonctionne assez mal car les deux acteurs s’annulent mutuellement au lieu de se compléter. Ainsi, l’un comme l’autre tente de cabotiner pour être le personnage le plus attrayant pour le grand public. A cela, il convient d’ajouter que les dialogues ne sont guère travaillés et que les improvisations des comédiens tombent généralement à l’eau.

© 1986 Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) – © 2002 MGM Home Entertainment

Une traque un peu molle étalée sur près de deux heures

L’ensemble souffre également d’un scénario qui cumule plusieurs handicaps, dont un total manque d’originalité. Le spectateur aura ainsi la désagréable sensation de se retrouver face à un énième épisode de la série télé Starsky et Hutch, et non devant une œuvre cinématographique valeureuse. La narration se borne à suivre la traque d’un dealer de drogue par deux flics aux méthodes originales, ce qui peine à alimenter les deux heures de projection. Au milieu de ce léger marasme, on peut donc sauver quelques scènes d’action sympathiques dont la plus impressionnante est assurément la course poursuite en voiture sur la rame du métro aérien de Chicago. On retrouve ici l’efficacité dont sait faire preuve le réalisateur, sans doute bien aidé par sa seconde équipe.

In fine, on peut dire que Deux flics à Chicago n’est pas vraiment à la hauteur des attentes, notamment de la part d’un réalisateur qui a souvent été inspiré dans le domaine de l’action pied au plancher. La faute en revient finalement à un scénario trop linéaire et prévisible et à deux acteurs qui manquent de réel charisme pour emporter le spectateur.

Une petite performance aux Etats-Unis passée aux oubliettes

Cela n’a toutefois pas empêché le long-métrage de fonctionner correctement aux Etats-Unis où le polar rigolo a atteint la 26ème place du box-office annuel avec un total de 38,5 M$ (soit 104,6 M$ au cours de 2022). Malgré la volonté des producteurs de remettre le couvert pour une suite, les deux acteurs ont toujours refusé de reprendre leurs rôles respectifs à cause de scripts insuffisamment aboutis. On les en remercie !

Sorti sur les écrans parisiens le 19 novembre 1986, soit le même jour que Manon des sources (Berri), Deux flics à Chicago est parvenu à se hisser à la deuxième place du classement hebdomadaire avec 58 480 ados dans les salles. La semaine suivante, le polar doit affronter encore le diptyque pagnolesque, ainsi que le Disney de Noël Basil, détective privé. Le film grapille encore 39 985 retardataires, mais le métrage s’effondre trop vite et franchit les 100 000 entrées en troisième semaine, avant de péricliter faute d’un bouche-à-oreille vraiment satisfaisant.

En France, un succès davantage provincial

Sur la France entière, Deux flics à Chicago performe mieux avec 150 000 entrées et une troisième place nationale derrière les deux Pagnol. La deuxième semaine est encore correcte avec 109 408 policiers. La chute est un peu plus marquée en troisième septaine avec 74 259 comiques. Alors que le film aborde les vacances scolaires, il perd beaucoup de salles et s’effondre à 29 230 ados. En fin de parcours, Deux flics à Chicago glane 450 362 entrées.

Par la suite, le long-métrage a été édité en VHS au début des années 90 pour profiter de la récente notoriété de Billy Crystal à la suite du succès de Quand Harry rencontre Sally (Reiner, 1989). Puis, le buddy movie a fait l’objet d’une sortie DVD en 2002 alors que le comique est à nouveau d’actualité grâce au triomphe de Mafia Blues (Ramis, 1999). Plus récemment, Deux flics à Chicago a eu enfin le droit à une sortie en blu-ray.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 19 novembre 1986

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Deux flics à Chicago de Peter Hyams, affiche du film (1986)

© 1986 Metro-Goldwyn-Mayer (MGM)

Biographies +

Peter Hyams, Joe Pantoliano, Steven Bauer, Meg Register, Gregory Hines, Billy Crystal, Darlanne Fluegel

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