Meilleur film de la saga, Destination finale 2 fait preuve d’une redoutable efficacité, et bénéficie d’un humour noir fort drôle et d’une scène d’ouverture d’anthologie.
Synopsis : Kimberly part en week-end avec ses amis, mais une vision d’horreur l’assaille soudainement. Convaincue que cette vision est une prémonition, Kimberly change le cours des choses et évite de justesse de mourir, tout comme un groupe de personnes qu’elle a réussi à convaincre. Mais la Grande Faucheuse va pourchasser ces rescapés en trouvant à chaque fois une manière ingénieuse de les éliminer. A moins que Kimberly n’aille demander de l’aide à la seule survivante d’un accident d’avion, un événement dont on vient de fêter le premier anniversaire…
De nouveaux scénaristes à l’œuvre
Critique : Après le succès rencontré par Destination finale (James Wong, 2000) qui a glané 112 880 294 $ dans le monde pour un budget initial de 23 000 000 $, les producteurs de la New Line ont immédiatement envisagé de donner une suite à ce petit phénomène du début du 21ème siècle. Pour rédiger le script de Destination finale 2, ils décident d’engager les scénaristes Eric Bress et Jonathan Gruber qui acceptent la commande à condition que le studio s’engage à les laisser réaliser L’effet papillon (2004). Le deal est conclu et les deux artistes se mettent donc à l’œuvre.
Initialement, les deux survivants du premier, interprétés par Devon Sawa et Ali Larter, devaient revenir dans ce second chapitre, mais seule la seconde est finalement convoquée sur le set. Effectivement, Devon Sawa n’a pas réussi à trouver un arrangement financier convaincant avec la New Line et son personnage disparaît donc de la saga de façon expédiée, à travers une simple manchette de journal annonçant son décès « accidentel ».
© 2003 New Line Cinema. All Rights Reserved.
Un cascadeur expérimenté à la réalisation
Alors que le script prévoit de mettre en scène plusieurs carambolages spectaculaires, les producteurs confient la réalisation de ce second volet à David R. Ellis, un ancien cascadeur reconverti depuis peu dans la réalisation – souvent de seconde équipe. Si Destination finale 2 n’est pas son premier film, le cinéaste va y déployer un savoir-faire impressionnant qui va faire de lui une valeur sûre de la série B à l’américaine avec des œuvres fun comme Cellular (2004), Des serpents dans l’avion (2006), tandis qu’il rempilera pour Destination finale 4 (2009).
Il faut dire que le réalisateur frappe fort avec cette suite qui s’avère être de loin le meilleur opus de la saga. Cela débute par une scène de carambolage d’anthologie. Multipliant les indices qui annoncent clairement la venue d’un accident de la circulation, le résultat final nous laisse sans voix tellement le cinéaste opte pour le spectaculaire, tout en demeurant crédible. Ces quinze premières minutes de Destination finale 2 demeurent à ce jour les instants les plus marquants de toute la franchise par la virtuosité des cascades, ainsi que le montage très élaboré et toujours parfaitement lisible.
Des exécutions toujours plus inventives – et drôles
Contrairement au premier épisode, les auteurs n’ont guère le besoin d’exposer le procédé du premier film – tout ceci est expédié lors du générique de début – ce qui permet au cinéaste d’aller droit au but, à savoir l’élimination progressive de chaque survivant du carambolage par une Mort de plus en plus retorse. Toutefois, les scénaristes ont introduit un élément de continuité avec le premier volet en inventant un lien entre les nouveaux personnages et ceux du précédent opus. Enfin, le procédé a été judicieusement inversé et la Mort se charge de chacun dans un ordre différent durant ce chapitre.
© 2003 New Line Cinema. All Rights Reserved.
Bien entendu, tout l’intérêt du film réside dans la succession de ces morts atroces qui n’ont pas pour but d’effrayer le spectateur, mais bien de le divertir. Dans un style proche de la bande dessinée, les stratagèmes imaginés par les scénaristes sont particulièrement tortueux afin de garder l’attention du spectateur constamment en éveil. Ainsi, l’écran regorge de petits indices que l’on ne voit qu’après plusieurs visionnages. Seul regret, les moments gore ont été réalisés à l’aide de CGI et non par des effets visuels pratiques, ce qui atténue leur efficacité sur le plan visuel.
Des acteurs passables, sans plus
Mieux réalisé que le premier film, Destination finale 2 bénéficie donc d’une redoutable efficacité et d’un humour noir décuplé. Au niveau des interprètes, le niveau demeure relativement faiblard puisque les personnages ne sont que des archétypes aux mains de scénaristes démiurges. En héroïne, A.J. Cook (future Jennifer Jareau dans la série Esprits criminels) s’en sort plutôt bien sans être exceptionnelle. Face à elle, Ali Larter fait le job et Michael Landes est tout à fait correct en agent de police un peu dépassé par les événements. Enfin, les amateurs d’épouvante seront ravis de retrouver Tony Todd (éternel et inoubliable Candyman) dans une courte scène explicative qui imite celle du premier film.
Très belle réussite dans un genre qui allait glisser petit à petit dans le torture porn les années suivantes, Destination finale 2 est donc un slasher fantastique malin qui constitue la suite idéale d’un film déjà valeureux. Cela a d’ailleurs lancé la carrière de réalisateur de David R. Ellis.
© 2003 New Line Cinema. All Rights Reserved.
La carrière internationale du film
Malgré son efficacité redoutable, Destination finale 2 a glané moins d’argent que le précédent avec un gain de 46 961 214 $ en Amérique du Nord. Heureusement, le budget de 26 millions de billets verts en a fait une bonne affaire. Effectivement, à l’international, le métrage a cumulé 90 941 129 $ de recettes. On notera que son deuxième marché mondial fut le Royaume-Uni avec 9,3 M$ et que la France arrive aussitôt derrière avec 4,5M$, juste devant l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie, tous trois au coude à coude autour des 3M$.
Box-office français de Destination finale 2
Sorti en France le 9 avril 2003, Destination finale 2 a été placé dans 405 cinémas par son distributeur Metropolitan Filmexport. Cette semaine-là, le métrage n’avait guère de concurrence à affronter à part la comédie française Moi César, dix ans et demi, 1 mètre 39 (Richard Berry) qui ne visait pas le même public. Le film d’horreur gravit aisément la deuxième place du classement hebdomadaire avec 333 830 ados à son bord. Visiblement aimé des jeunes par son aspect fun, le métrage ne perd que 35 % de ses entrées en deuxième septaine avec 216 021 retardataires.
Pourtant, malgré des chiffres porteurs, la suite perd de très nombreuses salles en troisième semaine. Cela n’entame pas tant que cela ses résultats puisqu’ils sont encore 145 542 jeunes à venir en bandes se marrer en salles. L’excellente moyenne par copie a poussé Metropolitan Filmexport à réinjecter des copies supplémentaires et le film cumule en un mois 787 604 entrées. Sa carrière s’achèvera peu de temps après avec un total de 887 318 adeptes de la Faucheuse. Cela en fait un succès équivalent au précédent, et même légèrement supérieur, contrairement à ce qui a été observé aux Etats-Unis.
Par la suite, Destination finale 2 a été édité en VHS – qui vivait ses derniers feux – et en DVD, avant de passer au rayon bleu en 2012. Une bonne restauration serait désormais la bienvenue pour profiter pleinement de cet opus, assurément le meilleur de la franchise.
Critique de Virgile Dumez
Les sorties de la semaine du 9 avril 2003
Franchise Destination finale
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© 2003 New Line Cinema, Zide-Perry Productions / Affiche : Copenhague (agence). Tous droits réservés.
Biographies +
David R. Ellis, Tony Todd, Aaron Douglas, Ali Larter, A.J. Cook, Michael Landes
Mots clés
Franchise Destination finale, Cinéma américain, Slasher, Fantastique, Metropolitan Filmexport, Les films New Line, New Line Cinema, Les films d’horreur des années 2000