Crazy Bear : la critique du film (2023)

Comédie horrifique | 1h3min
Note de la rédaction :
4.5/10
4.5
Crazy Bear (Cocaine Bear), affiche du film

  • Réalisateur : Elizabeth Banks
  • Acteurs : Ray Liotta, Matthew Rhys, Keri Russell, Kristofer Hivju, Margo Martindale
  • Date de sortie: 15 Mar 2023
  • Année de production : 2023
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Cocaine Bear
  • Titres alternatifs : O Urso do Pó Branco (Portugal, Brésil), Kokainmedve (Hongrie), Ours sous cocaïne (Québec), Kokainowy miś (Pologne), Oso Intoxicado (Mexique), Oso vicioso (Espagne)
  • Autres acteurs : Alden Ehrenreich, O'shea Jackson Jr
  • Scénariste : Jimmy Warden
  • Directeur de la photographie : John Guleserian
  • Monteur : Joel Negron
  • Compositeur : Mark Mothersbaugh
  • Producteurs : Elizabeth Banks, Brian Duffield, Max Handelman, Phil Lord, Christopher Miller, Aditya Soood, en coproduction avec Macdara Kelleher, John Keville
  • Sociétés de production : Universal Pictures, Brownstone Productions, Lord Miller
  • Distributeur : Universal Pictures France
  • Editeur vidéo : Universal Vidéo
  • Date de sortie vidéo : 2023
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord américain / monde : 59 407 375$ / 76 172 888$ (au 23 mars 2023)
  • Budget : 35 000 000$
  • Rentabilité :
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans en raison de scènes sanglantes et de morts violentes
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur (4.5K)
  • Festivals et récompenses :
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : ©2023 Universal Studios. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Crazy Bear est une comédie horrifique lourde d’humour, balourde d’effets numériques, et sourde aux appels du cinéma de genre.

Synopsis : Un ours a été retrouvé mort d’une apparente overdose de cocaïne parmi quarante conteneurs ouverts contenant des traces de drogue. Ces conteneurs avaient apparemment été jetés d’un avion par un trafiquant de drogue condamné parce qu’il portait une charge trop lourde lors de son saut en parachute…

Mort de rire? Massacre à l’humour déchaîné

Critique : Dans la tradition des comédies horrifiques de studio, avec bébêtes agressives en guise de faire-valoir aux gags, Crazy Bear exploite le filon d’Arac Attack et autre Piranha 3D. La mise en scène de l’ours tueur dans un environnement sylvestre n’est en rien nouvelle puisque celle-ci a été exploitée au cœur de nombreuses séries B – toutes médiocres – comme Grizzly, le monstre de la forêt, dès 1976, qui s’était fait l’écho du phénomène des Dents de la mer de Steven Spielberg.

Avec la réalisatrice Elisabeth Banks à la caméra (Pitch Perfect 2 et le désastreux reboot de Charlie’s Angels en 2019), les intentions humoristiques ne pouvaient être qu’évidentes. L’humoriste américaine, que l’on a souvent croisée dans l’épouvante (Horribilis, Les Intrus, Brightburn : l’enfant du mal...), est une fervente pourvoyeuse de comédies balourdes. Il était évident qu’elle n’allait pas faire de l’ours sniffeur de Cocaine Bear – titre original aux sonorités cocasses d’une soirée arrosée – une terreur furieuse, mais bel et bien un prétexte pour de l’humour décérébré, loufoque, voire abruti, comme durant le premier quart d’heure.

L’ours, à force de coup de griffes, de morsures profondes, décime beaucoup de monde avec une énergie cocaïnée absurde plutôt divertissante, arrachant dès qu’il le peut de sacrés morceaux de chair, mais au niveau du massacre, ce sont bien bien tous les dérapages humoristiques qui sévissent le plus.

Hannah Hoekstra dans Crazy Bear

Hannah Hoekstra dans Crazy Bear (Cocaine Bear, en VO). – Copyrights 2023 Universal Studios.

L’ultime film de Ray Liotta qu’il achève une semaine avant sa mort

Pour son ultime rôle à l’écran, l’acteur Ray Liotta, décédé une semaine après la post-production, incorpore une brochette d’acteurs en roue libre. Dans le surjeu, avec une inclusion agaçante d’enfants, le casting est invariablement grotesque, indigeste, dans l’exagération. La complaisance dans l’humour grossier, les stéréotypes péquenauds, irrite, renvoyant aux années 80 où il était bien difficile de placer un spectateur français face à un tel déballage d’humour très géographiquement marqué.

Si la réalisation est plutôt efficace et rythmée, les promesses du délire sont invariablement gâchées par une sensibilité cul-terreux loin de la noirceur de l’affiche qui, elle, a du panache. De même, on peut largement rejeter le recours aux effets numériques qui ne donnent aucune crédibilité aux scènes d’attaque dont le dénouement est pourtant férocement sanglant.

Inspiré d’une histoire vraie qui s’est déroulée en 1985 et dont les deux seules victimes furent un dealer et un ours au groin enfariné, Crazy Bear est une mauvaise blague de producteur qui aurait pu amuser le temps d’un court métrage, mais qui ne tient pas la route sur la durée. Jimmy Warden, co-scénariste du film Netflix The Babysitter : Killer Queen, devrait éviter de rappliquer à la plume. Il n’a ni le mordant ni la noirceur de plume pour abattre autre chose que des clichés yankees à rendre furax un ours pyrénéen.

Florilège d'affiches internationales d'Ours sous cocaïne

© 2023 Universal Studios

Crazy Bear, une petite déception au box-office, notamment en France

Au box-office, les Français ont su renifler l’arnaque. La production Phil Lord et Chris Miller (Tempête de boulettes géantes) et Universal, a été un gros échec à l’allumage, avec une 13e place qui lui a porté malheur, avec 70 000 entrées en 7 jours, lors du Printemps du cinéma. Aux USA, Universal en a vendu pour 60M$ de coke dans les 3 534 cinémas qui ont voulu vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Peu confiante sur le potentiel international du film, Universal a misé sur une distribution planétaire sur deux mois, avec un score à peine élevé dans les pays qui ont eu l’honneur de montrer la voie comme le Royaume-Uni (6M$) et l’Australie (2.7M$) le 23 février 2023.

La France et le Mexique ont dû respectivement attendre le 15 et 16 mars quand l’Espagne, l’Allemagne ou l’Italie lâcheront le fauve en avril.

Heureusement, le mammifère belliqueux n’a coûté que 35M$ en frais de production, mais il aura bien du mal à atteindre les 174M$ de recettes mondiales que M3GAN aura rapporté à Universal deux mois plus tôt, pour un budget de 12M$. Au moins, l’ours dingo est certain de mieux se comporter que Violent Night dont l’échec hors des frontières américaines s’établit à 20M$ de recettes pour un total de 75M$ dans le monde. Le pire pour Universal étant le flop mondial de Knock at the Cabin de M. Night Shyamalan, qui aura coûté 20M$ pour des recettes internationales, incluant donc les USA, à à peine 55M$.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 15 mars 2023

Crazy Bear (Cocaine Bear), affiche du film

© 2023 Universal Studios

Trailers & Vidéos

trailers
x
Crazy Bear (Cocaine Bear), affiche du film

Bande-annonce de Crazy Bear

Comédie horrifique

x