Bronx : la critique du film (2020)

Policier, Action, Drame | 1h56min
Note de la rédaction :
6/10
6
Bronx, affiche Netflix

Note des spectateurs :

Efficace et tendu, Bronx ressemble à un best of du cinéma d’Olivier Marchal, mais sans qu’on y retrouve la flamme des films précédents. La faute notamment à un défaut d’écriture dans les personnages, trop nombreux pour avoir le temps d’exister à l’écran.

Synopsis : Dans les quartiers Nord de Marseille, une tuerie orchestrée par le clan Bastiani a lieu. Deux rivaux sont en charge de l’enquête, Vronski, un flic de la brigade antigang et Costa, un chef de groupe de la BRB aux pratiques douteuses. La situation dégénère lorsqu’un témoin-clé est assassiné durant sa garde à vue. En pleine guerre des gangs, Vronski et ses hommes, pour sauver leur peau, seront obligés de faire des choix lourds de conséquences…

Une victime collatérale du virus lancée en fanfare sur Netflix

Critique : Initialement prévu pour être diffusé en salles au mois d’août 2020, Bronx a été victime de la crise sanitaire liée au Covid-19 et la société Gaumont a préféré conclure un accord commercial avec la plate-forme Netflix plutôt que de se confronter à la désertion des salles. Le nouveau polar d’Olivier Marchal est donc disponible sur Netflix depuis le 30 octobre 2020. L’occasion pour nous de découvrir le thriller d’un auteur que nous aimons beaucoup par l’ingéniosité de ses scripts, la vivacité de sa réalisation et la noirceur implacable de son univers.

Bronx, photo d'exploitation 1

© 2020 Gaumont – Umedia – uFund / Photo : Mika Cotellon. Tous droits réservés.

Si l’on retrouve la plupart de ces qualités dans Bronx, il faut également signaler que le long-métrage n’est pas exempt de défauts quelque peu gênants. Effectivement, Bronx pêche par un évident manque d’écriture, que ce soit au niveau de l’intrigue – inutilement compliquée – ou de la caractérisation des personnages. On a notamment le sentiment d’assister à un patchwork de tous les films précédents du réalisateur, sans qu’une réelle cohérence ne vienne cimenter le tout.

Un début sombre qui laisse augurer le meilleur

Cela commence fort par un suicide terrible qui tétanise par sa radicalité. On se remémore alors l’extrême noirceur de MR 73 (2008) et l’on espère que le reste sera à la hauteur de ce long-métrage exceptionnel. La suite nous propose d’assister à un massacre dans un bar en bord de mer, référence bien évidente au fameux massacre du Bar du Téléphone qui a eu lieu en 1978. Là, le cinéaste retrouve l’efficacité déployée dans 36 quai des orfèvres (2004), tout en faisant songer aux scènes de fusillades dégoupillées par un certain Michael Mann (excusez du peu).

Bronx, photo d'exploitation 2

© 2020 Gaumont – Umedia – uFund / Photo : Mika Cotellon. Tous droits réservés.

Ce début en fanfare est suivi par un passage au cœur de la sphère du grand banditisme et la présence magnétique de Gérard Lanvin nous replonge en deux secondes dans Les Lyonnais, autre belle référence. Le lien est enfin trouvé en suivant un groupe de la brigade antigang qui doit faire face à une véritable guerre de clans. Dès lors, l’intrigue ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de la première saison de la série Braquo. Certains personnages en semblent même décalqués, de même que les relations entre le chef de groupe et ses collaborateurs.

Trop de personnages et de sous-intrigues noient le poisson

Tout ceci donne lieu à des séquences satisfaisantes, mais qui ont tendance à éparpiller l’attention et à brouiller inutilement les cartes. Certes, on a rapidement compris qu’Olivier Marchal souhaite établir un parallèle entre policiers et truands, ce qui est explicité par une phrase dite par Claudia Cardinale à la fin du film, mais était-ce la peine d’embrouiller l’ensemble par un nombre conséquent de personnages qui n’ont pas vraiment le temps d’exister à l’écran ?

Premières victimes, certains acteurs ne parviennent pas à imposer leur personnage malgré tous leurs efforts. On songe notamment à Lannick Gautry qui reste un être impénétrable malgré un temps conséquent à l’écran. On n’en saura pas davantage sur les raisons profondes qui poussent Stanislas Merhar à en finir de manière aussi radicale (pas de spoiler ici puisqu’il s’agit de la première scène du film avant un long flashback). Pire, Kaaris et David Belle écopent d’archétypes sans profondeur. Même si leurs personnages ne sont pas nécessairement plus développés, des acteurs aussi chevronnés que Gérard Lanvin ou Jean Reno parviennent quant à eux à conférer une autorité et un background à leurs rôles.

Une structure narrative de série télé pour un film de cinéma

Qu’on se le dise, Bronx n’est jamais mauvais et propose même des scènes d’action impressionnantes, des fusillades percutantes et des moments de grande tension, mais le film paraît parfois un peu trop mécanique dans son déroulement et sa volonté de fournir un twist toutes les dix minutes.

Formellement abouti, le résultat est un polar nerveux, tendu à souhait, mais qui enfonce un peu trop souvent des portes ouvertes et recycle trop de figures classiques du genre pour étonner.

Critique de Virgile Dumez

A découvrir sur la plateforme de streaming Netflix

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© 2020 Gaumont – Umedia – uFund. Tous droits réservés.

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