Nanar décomplexé ou divertissement azimuté… Abraham Lincoln Chasseur de vampires est surtout un vrai feu d’artifices en 3D… L’un des bides raillés de l’année 2012.
Synopsis : Lorsqu’Abraham Lincoln découvre que des vampires assoiffés de sang se préparent à envahir le pays, il jure de les éliminer les uns après les autres, à coups de hache. C’est alors que se révèle un chasseur hors pair, menant une guerre secrète sans précédent, avant même de devenir l’illustre figure de la guerre de Sécession.
Une production Tim Burton assumée
Critique : Abraham Lincoln Chasseurs de vampires, adapté d’un roman illustré qui a séduit le producteur Tim Burton et le réalisateur Timor Bekmambetov (le réalisateur des pompiers Wanted ou Nightwatch), est une comédie horrifique basée sur un révisionnisme historique éhonté, mêlant la grande Histoire, celle d’un président de grande renommée qui a aboli l’esclavage, à la fiction, celle d’un président, ancien chasseur de vampire à la suite du meurtre de sa mère des crocs acérés d’un esclavagiste, qui va engager la Guerre de Sécession comme une forme de combat ultime contre la menace vampire qui ébranle les fondements de la société de la jeune Amérique (moins de 100 ans quand même !). Le prétexte est fun, totalement fou, et pouvait, des mains du réalisateur russe au kitsch assumé, devenir carrément insupportable.
© Twentieth Century Fox. All Rights Reserved.
Ca commence mal, avec l’esthétique laide d’une série B en costumes un peu fauchée. Bekmambetov semble alors calmer le jeu dans les débordements nawak. Mais très vite le naturel du cinéaste dingue de la caméra virtuelle reprend le dessus, déployant le tapis rouge aux décors clinquants du XIXe, quasiment exclusivement recréés en images de synthèse pour des moments de délire pur qui axent l’essentiel de l’action sur une 3D relief décomplexée et spectaculaire. Le jeune Abraham Lincoln devient chasseur de vampires à grand renforts de hache et d’éléments contondants et pétaradants qui aiment jaillir de l’écran. Effets garantis. Pour la première fois, le blockbuster en 3D n’est pas que profondeur de champ, mais une véritable mine à tout faire sauter… hors de l’écran.
Une fois de plus Timur Bekmanbetov s’amuse, imposant sa patte sans aucune subtilité sur le bon goût canonisé d’un Hollywood propret ; il malmène toute notion de vraisemblance, notamment lors de deux grandes séquences propres à l’action absurde de ses œuvres précédentes, une chevauchée gigantesque où l’on assiste au combat quasi aérien entre Abraham et un suppôt de Dracula, au milieu de centaines de chevaux en furie qui auraient dû les réduire en charpie dès le premier impact, et la séquence ferroviaire finale sur un pont vertigineux en flamme, qui offre un pur moment de délire cinématographique où rien n’est vrai et surtout rien ne s’apparente ne serait-ce un seul instant au domaine du vraisemblable.
Box-office de Abraham Lincoln Chasseur de vampires
Avec ses combats à la Matrix et ses idées loufoques improbables, Abraham Lincoln Chasseur de vampires est un foutoir total qui provoque les rires sidérés de spectateurs qui ne savent pas trop ce qu’ils sont en train de voir, un pur navet assumé ou une grosse série B généreuse… Dans tous les cas, les Américains se sont fait leur avis en accueillant l’OVNI de façon glaciale. Sorti le 22 juin 2012, le blockbuster n’est entré qu’en 3e place du box-office, avec 16.3M$ pour son premier week-end, loin des 66M$ du Pixar Rebelle qui sortait parallèlement. Le bouche-à-oreille sera catastrophique, avec des pertes de 63, 67, 60 et 76% lors des quatre semaines suivantes. Le film américain de la Twentieth Century Fox ne dépassera pas les 40M$ aux USA.
La Russie accueillera généreusement le biopic Z de son compatriote (11.8M$). Le Mexique et le Brésil seront les troisième et quatrième marchés de ce produit pataud.
En France, ce sont à peine 480 000 spectateurs qui ont chaussé leur lunettes 3D. Pourtant paru en salle durant les vacances d’été 2012, Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires ne rentrera même pas dans le top 100 annuel, avec une piteuse 103e position, derrière des La dame en noir, Ghost Rider : l’esprit de vengeance, Underworld Nouvelle Ere ou Resident Evil: Retribution…
Sortie de la semaine du 8 août 2012
Création : The Refinery © Twentieth Century Fox. All Rights Reserved.
Biographies +
Timur Bekmambetov, Benjamin Walker, Dominic Cooper, Mary Elizabeth Winstead, Anthony Mackie, Rufus Sewell, Joseph Mawle, Jimmi Simpson, Marton Csokas
Mots clés
Cinéma américain, Film en 3D, Films de vampire, Les flops de l’année 2012, Les déluges d’effets numériques au cinéma, Cinéma russe, Les films de 2012