Olivier Gourmet est l’un des acteurs belges les plus célèbres de sa génération. Prix d’interprétation à Cannes pour Le fils des frères Dardenne, il a multiplié les compositions nuancées dans des films d’auteur.
Un acteur fétiche des frères Dardenne
Révélé dans le cinéma des frères Dardenne, en l’occurrence dans La promesse (1996), où il tient le rôle d’un petit patron entrant en conflit avec son fils (Jérémie Renier), Olivier Gourmet voit sa carrière décoller très rapidement.
Il joue notamment en 1998 dans Ceux qui m’aiment prendront le train de Patrice Chéreau et Nadia et les hippopotames de Dominique Cabrera. Encore cantonné aux seconds rôles, il retrouve les Dardenne en 1999 pour la Palme d’or Rosetta, où il joue le marchand de gaufres qui embauche Émilie Dequenne. Il apparaît la même année dans Peut-être de Cédric Klapisch.
Olivier Gourmet se fait découvrir d’un public plus large avec Sur mes lèvres (2001) de Jacques Audiard, où il campe un bistrotier maître-chanteur. Il tourne ensuite avec des metteurs en scène aussi divers que Pascal Thomas, Bruno Podalydès, Michael Haneke et Bertrand Tavernier, qui lui donne le rôle du cinéaste Roger Richebé dans Laissez-passer (2002).
La consécration lui est apportée la même année avec le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes, qu’il obtient avec Le fils des frères Dardenne. Encore un rôle de petit patron, où son jeu sobre et juste confirme qu’il est un des plus grands.
Olivier Gourmet, un acteur complet
Olivier Gourmet alterne ensuite premier et seconds rôles, avec une prédilection pour les films d’auteur. Il demeure fidèle aux Dardenne qui lui donnent l’emploi de policiers dans L’enfant (2005) et Le silence de Lorna (2007), et du contremaître dans Deux jours, une nuit (2014). On le voit aussi dans Le gamin au vélo (2011) et La fille inconnue (2016).
Exigeant dans ses choix qui l’écartent du cinéma populaire à quelques rares exceptions (Rien à déclarer de Dany Boon, en 2010), il parvient à aligner jusqu’à trois à quatre rôles par an.
Il obtient une nomination au César du meilleur acteur pour son interprétation du ministre des Transports dans L’exercice de l’État (2011) de Pierre Schoeller, et dans la catégorie second rôle pour Grand Central (2013) de Rebecca Zlotowski.
Mais il est également excellent en libraire dans La petite Chartreuse (2005) de Jean-Pierre Denis, inventeur dans Congorama (2006) de Philippe Falardeau, père de famille dans Home (2008) d’Ursula Meier, forain dans Vénus noire (2009) d’Abdellatif Kechiche, agent de sécurité dans Jamais de la vie (2015) de Pierre Jolivet, directeur de cirque dans Chocolat (2016) de Roschdy Zem, croque-mort dans Grand froid (2017) d’Edmond Zweck, ou histrion dans Edmond (2019) d’Alexis Michalik.
Olivier Gourmet a aussi tourné avec Costa-Gavras, Antoine de Caunes, Jean-François Richet, Kiyoshi Kurosawa, Marion Hänsel, Farid Bentoumi…