Kate Bosworth (Blue Crush et Superman Returns) est une actrice américaine très présente au cinéma entre le début des années 2000 et 2015 que le public français a progressivement oubliée.
Kate Bosworth aperçue en France dans Le plus beau des combats de Boaz Yakin, auprès de Denzel Washington en 2001, est l’une des trois révélations du film de surfeuses que John Stockwell propose pour Universal en 2003, Blue Crush. La production pour jeunes est un épatant succès aux USA. En France, si le succès est bien moindre, Blue Crush acquiert une certaine renommée auprès du public jeune grâce au marché exponentiel du DVD.
Le crush du public pour Kate Bosworth
Née en 1983, Kate Bosworth a alors la plastique et l’âge pour attiser les appétits de producteurs qui veulent la placer dans des comédies romantiques cruches (Rendez-vous avec une star !), des films indépendants (Wonderland de James Cox, avec Val Kilmer), et de faux films d’auteur, comme le raté Les mots retrouvés avec Richard Gere et Juliette Binoche en 2006.
Ses deux plus gros succès cinématographiques interviennent en 2006 et 2008 avec les sorties de Superman Returns, dans lequel elle incarne Loïs Lane, et Las Vegas 21. Malheureusement, l’adaptation du DC Comics avec Brandon Routh est considérée comme une déception commerciale par Warner, et Las Vegas de Robert Luketic, avec Jim Sturgess en première ligne, ne laissera guère de trace dans l’inconscient collectif, malgré de beaux chiffres au box-office.
La mauvaise passe
La suite sera moins éloquente pour la jeune femme : le mélodrame ténébreux La fille dans le parc avec Sigourney Weaver est un four (2007), tout comme le film d’action La voie du guerrier avec Jang Dong-Gun (2010), le choral Another Happy Day en 2012, un remake des Chiens de paille qui n’atteindra pas le cinéma en 2011, et le désastreux My Movie Project (2013) l’enterre à jamais (ou presque). Bosworth figure également dans Homefront aux côtés de Jason Statham, série B écrite par Stallone, aux ambitions probablement indignes des espoirs placés en elle, mais qui réussit à performer au box-office dans certains pays comme la France.
Ultime film de cinéma en France : Still Alice
Sur notre territoire, Kate Bosworth apparaît une dernière fois au cinéma dans Still Alice, drame poignant sur Alzheimer. Elle avait montré très tôt son attachement pour cette adaptation littéraire en raison d’un drame familial qui l’a profondément touché. Le long métrage avec Julianne Moore sort en 2015.
Kate Bosworth qui a démarré sur le grand écran par une apparition dans L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux de Robert Redford, avec Kristin Scott Thomas, en 1998, ne réussira jamais à redevenir une véritable vedette dans les années 2010, malgré le rythme de deux à trois films, souvent destinés à un public féminin, par an, au début de la décennie.
Elle fait également un passage par le cinéma chrétien cher aux acteurs qualifiés d’has-been, en 2015, avec 90 minutes au paradis, avant un mauvais hymne à l’héroïsme dans Life on the Line avec John Travolta, en 2015, et le polar de série B médiocre Bus 657, avec De Niro, Jeffrey Dean Morgan, et Dave Bautista.
Kate Bosworth dans l’impasse
Entre 2016 et 2019, la mode de la série télévisée accapare Kate Bosworth qui y voit un moyen de revenir à ses racines (la série Young Americans, avec Mark Famiglietti, Ian Somerhalder et Charlie Hunnam, en 2000, où elle était étudiante dans une école à fabriquer des élites) et de contre-attaquer face à une offre cinématographique déclinante. Elle est au générique de The Art of More, SS-GB, The Long Road Home et The I-Land pour Netflix (2019). Ses rares apparitions dans des films de cinéma se résument en fait à des produits destinés à la VOD comme The Domestics, film d’horreur de Mike P. Nelson, ou l’œuvre engagée, mais fauchée, The Devil has a name réalisé parallèlement au Dark Waters de Todd Haynes qui recueillera tous les suffrages. Au moins sur Netflix, Ne t’endors pas de Mike Flanagan, avec Thomas Jane, conquiert des millions de spectateurs dans le monde grâce à l’envolée de service de streaming qui est alors en train de conquérir le monde.
Kate Bosworth trouve parfaitement sa place dans le paysage cinématographique ravagé des années 2020. Il s’agit désormais de nourrir les plateformes de SVOD et de VOD. En deux ans, elle est accueillie dans le casting de 7 longs métrages où survivent les gloires d’hier comme Mel Gibson (Force of Nature, Informant), Jesse Eisenberg (Wild Indian), Emile Hirsch et Ashley Greene (The Immaculate Room), Justin Long (House of Darkness de Neil LaBute), Antonio Banderas (The Enforcer), Ryan Philippe (The Locksmith)…
Le succès de Barbarian
Le seul projet qui ressort de cette triste litanie de films pour le petit écran est Barbarian, où elle retrouve son compagnon Justin Long, mais dont l’héroïne est Georgina Campbell. Ce petit budget autour d’une location Airbnb qui tourne au cauchemar est un énorme succès au box-office américain. Malheureusement pour Kate Bosworth, sa position y est tertiaire.
Entre 2013 et 2021, Kate Bosworth a été l’épouse du cinéaste Michael Polish (Les frères Falls), qui l’a dirigée dans Big Sur, 90 Minutes au paradis, Nona, Force of Nature…