Réalisateur et scénariste britannique, John Irvin a débuté dans les années 60 en tournant des courts-métrages documentaires, ainsi que des téléfilms et épisodes de séries télévisées. Ses travaux sont exclusivement télévisuels durant les années 70. Finalement, il passe au grand écran en 1980 avec le film de guerre Les chiens de guerre (1980) avec Christopher Walken. Le cinéaste enchaîne aussitôt avec le film fantastique Le fantôme de Milburn (1981) qui confirme sa capacité à réaliser des séries B carrées, même si impersonnelles.
Une carrière avec des hauts et des bas
Le film équestre Champions (1984) reste inédit dans nos contrées, tandis que Turtle Diary (1985) fait une incursion rapide sur nos écrans. John Irvin refait surtout parler de lui grâce au thriller d’action Le contrat (1986) mené par la nouvelle star Arnold Schwarzenegger. Bien que médiocre, la série B attire le public français avec 1 094 365 de fans de polars burnés.
Le réalisateur a moins de chance avec son métrage suivant, pourtant meilleur, le film de guerre historique Hamburger Hill (1987) qui échoue au box-office mondial malgré la vogue des œuvres consacrées au Vietnam. Le cinéaste revient à des œuvres de commande comme Un flic à Chicago (1989) servi par Patrick Swayze, alors en pleine ascension. Le film est un bide et ne sort qu’en vidéo en France. Puis John Irvin poursuit avec un film d’espionnage intitulé La guerre des nerfs (1990) qui ne retient l’attention de personne.
On reparle de lui à l’occasion de sa version de Robin des Bois (1991) avec Patrick Bergin. A l’origine destiné à la télévision, le long-métrage est finalement exploité en salles aux États-Unis pour tenter de concurrencer la version événement avec Kevin Costner. La comparaison n’est pas à l’avantage du téléfilm de John Irvin. Après cette expérience décevante, John Irvin ne revient derrière la caméra qu’en 1994 avec Parfum de scandale qui oppose Mia Farrow et Natasha Richardson. Mais le métrage n’attire que 40 409 spectateurs sur toute la France.
John Irvin, artisan de série B
John Irvin revient ensuite à la série B avec Freefall : chute libre (1994) avec Eric Roberts, puis indiffère avec A Month by the Lake (1995).
En 1996, John Irvin retrouve les écrans français avec City of Crime, mené par Harvey Keitel. Si le film jouit d’une réputation correcte, ils ne furent que 117 005 Français à faire le déplacement en salles. Après l’inédit Shiner (2000) mené par Michael Caine, John Irvin sort un dernier film dans les salles françaises avec Vengeance secrète (2001) porté par Jeremy Irons et Forest Whitaker. Avec seulement 106 441 spectateurs dans les salles, la messe est dite.
Désormais, plus aucun film de John Irvin ne parvient jusqu’aux salles obscures françaises. Il a pourtant continué à tourner régulièrement. On lui doit le film irlandais La ballade de County Clare (2003), mais aussi The Moon and the Stars (2007) ou encore le biopic Mandela’s Gun (2016).
Au final, il s’agit d’une carrière entièrement vouée à la série B pour ce réalisateur consciencieux, mais qui manque cruellement de personnalité.