Personnalité du théâtre de boulevard et du cinéma comique français, Jean Poiret a trouvé ses meilleurs rôles avec Mocky, Chabrol et Truffaut.
Le duo comique avec Serrault et le cinéma de Mocky
Acteur, auteur et metteur en scène de théâtre, Jean Poiret est formé au cours dramatique de l’école de la rue Blanche. Il se fait connaître sur les planches de cabaret par son duo comique avec Michel Serrault et participera aux succès radiophoniques de Francis Blanche et Pierre Dac.
Il débute au cinéma en 1950 et cumule les petits rôles dans des comédies mineures, garde du cardinal dans Les trois mousquetaires (1953) d’André Hunebelle, ou inspecteur dans Cette sacrée gamine (1955) de Michel Boisrond.
Son duo comique avec Serrault est désopilant dans Assassins et voleurs (1957) de Sacha Guitry, et se formera à nouveau dans plusieurs films dont les meilleurs sont La gueule de l’autre (1979) de Pierre Tchernia et Le miraculé (1987) de Jean-Pierre Mocky, dans lequel il simule un handicap physique pour toucher une prime d’assurance.
Dans les années 60, il tourne beaucoup, dans des bandes mineures signées Norbert Carbonnaux, Jack Pinoteau ou Michel Drach. Mocky est le cinéaste qui exploite le mieux sa verve comique. Poiret est irrésistible en banquier dans Les vierges (1963), prothésiste dentaire dans Un drôle de paroissien (1963), brigadier dans La grande frousse (1964), ou directeur financier dans La bourse et la vie (1969).
Jean Poiret, auteur de théâtre comblé et acteur de Chabrol
Jean Poiret ralentit le rythme des tournages dans les années 70. Au théâtre, il rencontre un véritable triomphe avec sa pièce La cage aux folles dont les représentations peuvent durer plus de trois heures grâce aux improvisations qu’il fait avec son complice Michel Serrault. L’œuvre est adaptée au cinéma par Edouard Molinaro en 1978, mais le rôle tenu par Poiret à la scène est assuré par Ugo Tognazzi, pour des raisons de coproduction franco-italienne.
Les années 80 voient Poiret rester fidèle à un cinéma de boulevard, calife dans Liberté, égalité, choucroute (1984) de Jean Yanne, ou exorciste dans Corentin ou Les infortunes conjugales (1988) de Jean Marbœuf.
Il accepte pourtant des propositions de grands cinéastes. Il incarne le metteur en scène dans Le dernier métro (1980) de François Truffaut. Et pour Claude Chabrol, il campe un flic aux méthodes particulières dans le diptyque composé de Poulet au vinaigre (1985) et Inspecteur Lavardin (1986), un rôle qu’il reprendra dans une série à la télévision.
En 1992, il tourne un unique film en tant que réalisateur : Le zèbre, adapté d’un roman d’Alexandre Jardin, et interprété par son épouse, Caroline Cellier. Le long métrage est nommé au César du meilleur premier film.