Henri Poirier est certes un second rôle très actif du cinéma français des années 60, 70 et 80, mais il est surtout un grand comédien de théâtre. Il débute en jouant Shakespeare en 1950 une carrière longue de 48 ans.
Né en 1932, Henri Poirier entre au Conservatoire à l’âge de 17 ans. Ce monstre des planches a crée sa propre compagnie en 1972, et participa activement à l’émission Au théâtre ce soir.
Huit films avec Mocky et une montagne de grands auteurs
Au cinéma, il démarre chez Antonioni (Les vaincus, 1952), puis enchaîne avec Franju (La tête contre les murs, 1958), Jacques Rivette (Paris nous appartient, 1958), Jean-Pierre Mocky (Les dragueurs et bien d’autres), Alex Joffé (Le tracassin), Henri Verneuil (Mélodie en sous-sol), Max Ophüls (Peau de banane), Alain Cavalier (Mise à sac, 1967), Pierre Granier-Deferre (La horse, 1969).
Durant la décennie 70, il est omniprésent et joue chez Joël Séria (Mais ne nous délivrez pas du mal, 1970), Yves Boisset (Un condé, 1970, mais aussi R.A.S, Folle à tuer), Jacques Demy (L’Événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la Lune), Pierre Tchernia (Les Gaspards, 1973), Claude Chabrol (Nada, 1973), Jean Girault (Les murs ont des oreilles, 1974), Just Jaeckin (Madame Claude, 1976), Gérard Oury (La carapate, 1978)… Il participa également à de nombreuses comédies franchouillardes de Michel Gérard comme Soldat Duroc, ça va être ta fête, Dis bonjour à la dame.
Henri Poirier délaisse le métier d’acteur et se consacre au doublage
Dans les années 80, la cinquantaine franchie, Henri Poirier se désintéresse peu à peu du cinéma, mais joue dans La provinciale de Goretta (1981), Y a-t-il un Français dans la salle ? de Jean-Pierre Mocky (1982), la comédie musicale ratée Sandy de Michel Nerval, le film érotique Police des mœurs de Jean Rougeron, le religieux Bernadette de Jean Delannoy, le premier long métrage en tant que réalisatrice de Catherine Corsini, Poker (1987), et Les prédateurs de la nuit de Jess Franco (1988), son ultime apparition au cinéma.
Ses apparitions à l’écran se font rares dans les années 90. C’est surtout dans le domaine du doublage qu’il préfère officier. Ce métier, qu’il a entamé pour le cinéma en 1969 en intervenant dans des films très importants, il le perpétue dans des blockbusters (La planète des singes de Tim Burton, Star Wars Episode II : l’attaque des clones...).
Un grand nom à ne pas oublier
Henri Poirier est l’un des fondateurs de l’ADAMI (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes) dont il a été membre du conseil d’administration de 1979 jusqu’en 2002.
Il décède en 2005, à l’âge de 72 ans laissant derrière lui une carrière particulièrement impressionnante, malgré l’absence de premiers rôles sur le grand écran. Son empreinte est évidente. Ne l’oublions pas.
