Au cinéma, Corinne Dacla fait partie des espoir des années 80. Mais elle ne trouvera le succès qu’à la télévision, dans les années 90.
Corinne Dacla est la fille du producteur François Dacla (RCA France). Elle obtient un petit rôle, alors adolescente, dans la comédie de Diane Kurys, Diabolo Menthe, en 1977. Le compositeur Yves Simon s’était inspiré d’une lettre d’une fan de 14 ans pour écrire la chanson du film, missive signée par la jeune inconnue, évidemment. Ironiquement, dix ans plus tard, elle écrira elle-même les paroles d’un tube : Combien de temps de Stephan Eicher. Le chanteur suisse en tirera l’un de ses plus grands succès. Corinne Dacla, elle, essaie de sortir dans la foulée son propre 45 tours, Je suis pour ce que tu me fais. Les radios qui font la pluie et le beau temps ne semblent pas emballées et le morceau passe inaperçu.
Retour aux années 70. Au cinéma, Corinne Dacla trouve un premier grand rôle en 1979, pour Gaumont, dans L’école est finie d’Olivier Nolin. Le film atteint les 600 000 spectateurs, ce qui permet à la jeune femme d’être remarquée par quelques producteurs. Elle tourne notamment dans Cargo, de Serge Dubor avec Michele Placido. Une autre production Gaumont, et dans Les Misérables de Robert Hossein, en 1982. Son plus grand succès personnel.
Au seuil de l’âge adulte, elle incarne aussi la femme de Gérard Depardieu dans Le Grand frère, film sur les banlieues qui dépasse le million d’entrées, avec le jeune Hakim Ghanem. Celui-ci sera d’ailleurs à ses côtés dans Rue Barbare, en 1984. Cette œuvre noire est réalisée par Gilles Béhat ; elle y joue la jeune épouse au passé tortueux de Bernard Giraudeau. Rue Barbare est un triomphe, puisque le thriller hyper violent dépasse les deux millions d’entrées. Le personnage de Dacla à l’écran est marquant, mais son interprétation est fragile. La jeune femme ne sera pas nommée aux César comme jeune espoir. Néanmoins deux réalisateurs lui offrent un rôle dans un film important : Olivier Assayas, pour son premier long, le générationnel Désordre, et Jacques Doillon pour La Puritaine, dont Sandrine Bonnaire tient le premier rôle.
En 1987, Corinne Dacla figure au générique du film de Paul Mayersberg, Captive, avec Oliver Reed et Xavier Deluc. L’échec est radical. On se souviendra uniquement de cette variation de l’histoire de Patricia Hearst pour la musique de The Edge (guitariste du groupe U2) et la chanson de Sinead O’Connor.
Très vite, la carrière de Corinne Dacla périclite au cinéma. Néanmoins on peut encore la voir en 1989 dans L’Union sacrée d’Alexandre Arcady, avec Richard Berry et Patrick Bruel, mais là encore, dans un rôle secondaire.
Tristement pour la jeune femme, le cinéma l’abandonne dans les années 90 ; on ne la voit plus qu’à la télévision, à l’instar de beaucoup de comédiennes de sa génération comme Ann-Gisel Glass ou Fanny Bastien. Son visage est familier aux téléspectateurs qui la découvrent dans Maria Vandamme et L’avocate dont elle tiendra le rôle principal à 8 reprises en 5 ans.
Quand on la retrouve au cinéma en 2000 au cinéma, c’est dans Mamirolle, avec Lou Doillon, qui ne dépasse pas les 500 spectateurs France. La même année, Steve Suissa l’engage en second plan dans L’envol, qui permet surtout à Clément Sibony et Isabelle Carré de confirmer.
Il est temps pour l’ex-espoir des eighties d’abandonner le grand-écran.
Filmographie de Corinne Dacla
(Actrice, longs métrages)
- 1977 : Diabolo menthe de Diane Kurys
- 1979 : L’école est finie d’Olivier Nolin
- 1981 : Cargo de Serge Dubor
- 1982 : Le Grand Frère de Francis Girod
- 1982 : Les Misérables de Robert Hossein
- 1982 : Enigma de Jeannot Szwarc
- 1984 : Rue barbare de Gilles Béhat
- 1986 : Désordre d’Olivier Assayas
- 1986 : La Puritaine de Jacques Doillon
- 1986 : Héroïne (Captive) de Paul Mayersberg
- 1989 : L’Union sacrée d’Alexandre Arcady
- 2000 : Mamirolle de Brigitte Coscas
- 2000 : L’Envol de Steve Suissa