Vedette des années 80, Bernard Giraudeau a su évoluer et changer d’emploi, passant des jeunes premiers romanesques à des personnages plus troubles et ambigus pour Patrice Leconte, François Ozon ou Bernard Rapp.
Du Conservatoire à l’acteur bankable du milieu des années 80
Acteur, réalisateur et écrivain, Bernard Giraudeau est formé au Conservatoire. Il mène une carrière théâtrale de 1971 à 2005, et débute au cinéma en 1973, avec un petit rôle de ravisseur dans le poliziottesco La poursuite implacable de Sergio Sollima. On le voit ensuite dans des films de José Giovanni, Yannick Bellon et David Hamilton. Magistrat dans Le juge Fayard dit le Shériff (1977) d’Yves Boisset, prof d’allemand dans La boum (1980) de Claude Pinoteau, il incarne un jeune médecin dans Le toubib (1979) de Pierre Granier-Deferre, pour lequel il est nommé au César du meilleur acteur dans un second rôle. Le succès des comédies Et la tendresse ? Bordel ! (1979) de Patrick Schulmann et Viens chez moi, j’habite chez une copine (1981) de Patrice Leconte facilite son accès au vedettariat.
Bernard Giraudeau accède alors aux premiers rôles romanesques avec Passion d’amour (1981) d’Ettore Scola ou Hécate, maîtresse de la nuit (1982) de Daniel Schmid, tout en poursuivant le tournage de comédies signées Alexandre Arcady ou Jean-Marie Poiré. Acteur bankable dans le milieu des années 80, il joue les héros d’action body-buildés dans le clinquant Rue Barbare (1984) de Gilles Béhat, séduit Valérie Kaprisky dans L’année des méduses (1984) de Christopher Frank, et porte le buddy movie Les spécialistes (1985) de Patrice Leconte, au côté de Gérard Lanvin, l’autre acteur en vogue.
Bernard Giraudeau, un acteur qui a su évoluer
Mais la crise du cinéma français n’épargne pas ses films, et s’ensuivent une série d’échecs commerciaux, dont les pourtant ambitieux Poussière d’ange d’Edouard Niermans et Vent de panique de Bernard Stora, tous deux sortis en 1987. Dans les années 90, il se lance dans la réalisation avec L’autre (1991), nommé au César du meilleur premier film, et Les caprices d’un fleuve (1996). Moins coté au box-office, l’acteur privilégie le cinéma d’auteur et tourne avec Jean-Pierre Sentier, Olivier Assayas ou Nicole Garcia, dont Le fils préféré (1994) lui permet d’être cité au César du meilleur second rôle. Il l’est également pour sa composition de prêtre subversif dans Ridicule (1996) de Patrice Leconte.
L’ex-jeune premier romantique poursuit les contre-emplois risqués avec le très queer Gouttes d’eau sur pierres brûlantes (2000) de François Ozon, avant de trouver l’un de ses meilleurs rôles dans Une affaire de goût (2000) de Bernard Rapp, pour lequel il est nommé au César du meilleur acteur. Bernard Giraudeau est ensuite dirigé par Claude Miller, Raoul Ruiz, Claire Devers, Thomas Vincent et Xavier Durringer. De par son union avec Anny Duperey, il est le père de l’actrice Sara Giraudeau.