Arthur Hiller

Réalisateur, Producteur
Love Story, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Canadien, Américain
  • Date de naissance : 22 novembre 1923 à Edmonton (Canada)
  • Date de décès : 17 août 2016 à Los Angeles (USA)
  • Crédit visuel : © 1970 Paramount Pictures - Love Story Company / Affiche : Jakub Erol. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur et producteur canado-américain, Arthur Hiller est né au Canada dans une famille juive ayant émigré de Pologne. Il a commencé à jouer pour le théâtre yiddish qui était monté une ou deux fois par an par ses parents. Alors qu’il mène ses études au Canada, il s’engage dans l’Aviation royale canadienne en 1941 afin de participer à la Seconde Guerre mondiale.

Arthur Hiller, un homme de télévision passe au cinéma

Après le conflit, Arthur Hiller revient à l’université et décroche un emploi à la radio chez CBC (Canadian Broadcasting Corporation). C’est d’ailleurs là qu’il débute en tant que réalisateur en 1954. Finalement, il s’exile aux Etats-Unis où il devient un réalisateur de télévision très prisé pour son efficacité.

C’est en 1957 qu’il signe son tout premier film de cinéma avec Les Assoiffées d’amour (1957) qui ne sortira que dans quelques salles de province en France, ce drame romantique n’ayant pas connu de succès. Arthur Hiller revient donc pour plusieurs années à la télévision où il est très prolifique. Il signe notamment des épisodes pour les séries Perry Mason, Gunsmoke, L’homme à la carabine, Alfred Hitchcock présente et Naked City.

En 1963, il réalise pour le grand écran le bien nommé Le grand retour (1963) pour la compagnie Disney. Le métrage familial connaît un certain succès et mobilise 820 144 adolescents en France. La même année, il réalise la comédie Lits séparés (1963) avec Lee Remick et James Garner, mais le film n’intéresse pas grand monde.

Les prémices des années 60

En fait, Arthur Hiller va commencer à se faire un nom avec son œuvre suivante écrite par le scénariste Paddy Chayefsky : Les Jeux de l’amour et de la guerre (1964). Le cinéaste ose évoquer le cas de personnages planqués durant la guerre. Le film réalise de bons scores aux States, mais passe totalement inaperçu en France (54 355 spectateurs perdus). Peu importe puisque deux nominations aux Oscars viennent couronner cette réalisation originale qui met en avant le talent du réalisateur.

Tobrouk, l'affiche

© 1967 Universal Pictures – Gibraltar Productions – The Corman Company Affiche : Jean Mascii. Tous droits réservés.

Malheureusement, il choisit de tourner une comédie romantique avec Warren Beatty (Promise Her Anything, 1966) qui ne sort même pas en France. La même année, il tourne une autre comédie intitulée Les plaisirs de Pénélope (1966) avec cette fois Natalie Wood. Si le métrage sort bien en France, il s’écrase à 25 532 spectateurs. Hiller abandonne pour un temps la comédie et se lance ensuite dans un film de guerre : Tobrouk, commando pour l’enfer (1967) avec Rock Hudson. Alors que le succès est plutôt limité aux Etats-Unis, la France est davantage enthousiaste par cette épopée guerrière qui émarge à 1 101 832 de combattants.

Pourtant, Arthur Hiller revient vite à son genre de prédilection, à savoir la comédie avec Le Minus se rebiffe (1967) mené par Eli Wallach. L’anonymat frappe son œuvre suivante intitulée Popi (1969). Cependant, il est bien plus inspiré en adaptant Neil Simon avec Aventure à New York (1970) qui met en vedette Jack Lemmon. Là encore, le public français n’est pas convié à la fête.

Le triomphe du mélo Love Story et les comédies des années 70

Le relatif anonymat du réalisateur va cesser une fois pour toute avec son film suivant, le mélodrame Love Story (1970). Ce drame romantique sur fond de maladie fait pleurer le grand public qui lui fait un triomphe. Tourné pour deux millions de dollars, le métrage en rapporte plus de 100 et devient le numéro 1 annuel aux Etats-Unis. Un phénomène international qui touche également la France avec une très belle 5ème place annuelle et 5 512 408 cœurs brisés. Ali McGraw et Ryan O‘Neal deviennent des stars instantanées.

Transamerica Express, l'affiche

© 1976 Frank Yablans Presentations – Miller-Milkis Productions – Twentieth Century Fox / Affiche : René Ferracci – Vanni Tealdi. Tous droits réservés.

Pourtant, fidèle à ses goûts personnels, Arthur Hiller revient à Neil Simon et signe la comédie Plaza Suite (1971) avec Walter Matthau qui ne sort que dans quelques salles du Nord de la France et passe donc inaperçu chez nous. Il est nettement plus à l’aise avec L’hôpital (1971) qui est une belle satire du milieu hospitalier. L’académie des Oscars récompense Paddy Chayefsky pour son scénario, mais le succès reste modéré aux Etats-Unis. Signalons enfin que la satire a obtenu l’Ours d’argent au Festival de Berlin en 1972.

Le cinéaste accepte alors de tourner une comédie musicale à gros budget intitulée L’homme de la Manche (1972) qui est un échec cinglant. En France, ils ne furent que 1 372 spectateurs à découvrir le métrage en salles. Son film suivant (The Crazy World of Julius Vrooder, 1974) ne sort pas en France, pas plus que The Man in the Glass Booth en 1975. Son biopic sur le comique W.C. Fields intitulé W.C. Fields et moi (1976) n’est pas beaucoup mieux loti avec une sortie française totalement anecdotique (6 332 amoureux des années 30).

Il faut donc attendre la très sympathique comédie Transamerica Express (1976) avec Gene Wilder et Richard Pryor pour qu’Arthur Hiller retrouve le chemin du succès. Signé Colin Higgins, cette parodie de thriller ferroviaire est fort drôle et ravit le public nord-américain qui en fait un carton en salles. En France, il s’agira de l’un des plus gros succès du comique Gene Wilder avec 1 353 710 voyageurs. La comédie obtient même une nomination à l’Oscar.

Arthur Hiller est donc à nouveau en selle et continue sur sa lancée avec un autre beau succès américain intitulé Ne tirez pas sur le dentiste (1979). La comédie plait au public américain, moins aux Français. Question de culture !

Les années 80 sous le signe de la comédie

Bizarrement, alors que toutes les portes lui sont ouvertes, Arthur Hiller choisit de réaliser un petit film d’horreur intitulé Morsures (1979) qui ne marque guère les esprits. Le film est toutefois présenté au Festival d’Avoriaz en 1980. Après ce pas de côté, le réalisateur s’essaie au drame gay avec Une autre façon d’aimer (1982) qui entend faire preuve de tolérance envers l’homosexualité, à une époque où cela n’allait pas encore de soi. Le métrage connaît un petit écho aux States, mais demeure quasiment inédit en France. Ensuite, le cinéaste s’offre les services du grand Al Pacino pour Avec les compliments de l’auteur (1982) qui n’est pas un succès (103 166 écrivains en France).

Morsures, l'affiche

© 1979 Columbia Pictures. All Rights Reserved.

Du coup, le cinéaste se retrouve au service du comique Dudley Moore pour La fille sur la banquette arrière (1983) qui ne fonctionne pas davantage. Le réalisateur semble bien avoir perdu son sens comique. Ainsi, sa comédie romantique avec Steve Martin intitulée The Lonely Guy (1984) reste carrément inédite sur le territoire français et ne sort qu’en DVD sous le titre Manhattan Solo. On parle un peu plus de Ras les profs ! (1984) qui fonctionne très bien aux States, mais pas du tout en France (87 530 ados piégés). Globalement, le film se fait descendre par la critique qui évoque des gags trop lourds et attendus.

Le réalisateur se rattrape quelque peu avec Une chance pas croyable (1987), comédie d’aventures menée par la tornade Bette Midler associée ici à Shelley Long. Le succès américain est probant, tandis que les Français ignorent cette comédie pourtant drôle et efficace. La crise du cinéma est également passé par là.

Une chance pas croyable, l'affiche

© 1987 Touchstone Pictures – Silver Screen Partners II – Interscope Communications / Affiche : Futurs Loisirs (agence). Tous droits réservés.

Deux ans plus tard, Arthur Hiller réunit son duo à succès Gene Wilder et Richard Pryor pour la comédie Pas nous, pas nous (1989). Si le carton est moins évident, les Américains accueillent encore favorablement cette comédie. En France, ce n’est pas la même affaire avec seulement 182 403 tickets déchirés.

Une série de Direct-to-Vidéo dans les années 90

Dans les années 90, Arthur Hiller est encore actif, mais la plupart de ses films reçoivent des mauvaises critiques. Ainsi, Filofax (1990) est sorti directement en VHS en France, à cause de son échec américain. Married to It (1991) est un bide cinglant aux States et reste lui aussi inédit en France. Enfin que doit-on penser de Gentleman Babe (1992) avec John Goodman sorti directement en VHS ?

Le réalisateur semble avoir abandonné toute ambition artistique durant ces années. Il s’enfonce un peu plus avec Une folle équipée (1996) qui est un échec commercial bien mérité. Pire, alors qu’il réalise un film intitulé An Alan Smithee Film (1997) évoquant le fameux prête-nom imaginaire chargé de dissimuler certaines œuvres honteuses, Arthur Hiller demande à l’utiliser pour son long-métrage qu’il renie totalement. Décidément, les bonnes fées semblent s’être envolées. Dégoûté par l’expérience, Arthur Hiller ne reviendra derrière la caméra que pour une ultime comédie sportive anodine avec Bon Jovi intitulée Pucked (2006). Un bien triste chant du cygne pour un cinéaste qui s’est finalement éteint en 2016 à l’âge vénérable de 92 ans. Il laisse donc quelques comédies réussies au cœur d’une œuvre très hétérogène, aussi profuse qu’inégale.

Virgile Dumez

Ils nous ont quittés en 2016

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1957 : Les assoiffées d’amour (The Careless Years)
  • 1963 : Le grand retour (Miracle of the White Stallions)
  • 1963 : Lits séparés (The Wheeler Dealers)
  • 1964 : Les Jeux de l’amour et de la guerre (The Americanization of Emily)
  • 1965 : Promise Her Anything
  • 1966 : Les Plaisirs de Pénélope (Penelope)
  • 1966 : Tobrouk, commando pour l’enfer (Tobruk)
  • 1967 : Le Minus se rebiffe (The Tiger Makes Out)
  • 1969 : Popi
  • 1970 : Aventure à New York / Escapade à New York (The Out-of-Towners)
  • 1970 : Love Story
  • 1971 : Plaza Suite
  • 1971 : L’Hôpital (The Hospital)
  • 1972 : L’Homme de la Manche (Man of La Mancha)
  • 1974 : The Crazy World of Julius Vrooder
  • 1975 : The Man in the Glass Booth
  • 1976 : Transamerica Express (Silver Streak)
  • 1976 : W.C. Fields et moi (W.C. Fields and Me)
  • 1979 : Ne tirez pas sur le dentiste (The Inlaws)
  • 1979 : Morsures (Nightwing)
  • 1982 : Une autre façon d’aimer (Making Love)
  • 1982 : Avec les compliments de l’auteur ! (Author! Author!)
  • 1983 : La fille sur la banquette arrière (Romantic Comedy)
  • 1984 : Ras les profs ! (Teachers)
  • 1984 : Manhattan Solo (The lonely guy)
  • 1987 : Une chance pas croyable (Outrageous Fortune)
  • 1989 : Pas nous, pas nous (See No Evil, Hear No Evil)
  • 1990 : Filofax (Taking Care of Business)
  • 1991 : Married to It
  • 1992 : Gentleman Babe (The Babe)
  • 1996 : Une folle équipée (Carpool)
  • 1997 : An Alan Smithee Film (An Alan Smithee Film : Burn Hollywood Burn)
  • 2006 : Pucked
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