Note des spectateurs :

Premier jour France : Le jeune imam brille et redonne la foi aux salles, notamment sur Paris-Périphérie.

Premier jour France : Le jeune imam agrège les fidèles

Le cinéma à thématique religieuse fait rarement une razzia sur le box-office en France. Une fois n’est pas coutume, Le jeune imam impose une thématique religieuse à un secteur de la culture peu branché culte hors du cinéma dit culte. Bref, le nouveau Kim Chapiron ouvre magnifiquement à 25 117 entrées dans 142 salles dont seulement 2 332 en avant-première. C’est un excellent score pour un cinéaste atypique dont le dernier film, La crème de la crème,avait fini dans les choux avec 158 000 entrées en fin de carrière. Le jeune imam réussira-t-il son pèlerinage jusqu’aux 313 000 entrées de Sheitan, premier film du cinéaste azimuté à être sorti en salle

? On le lui souhaite. Son seul obstacle à ce niveau, c’est la sectorisation des entrées qui sont pour moitié concentrées sur Paris et sa périphérie.

Le jeune imam est donc la meilleure moyenne du mercredi 26 avril, avec 177 spectateurs par écran, mais pas le numéro 1 des sorties du jour. Le titre de champion revient à Notre tout petit mariage. Ce dernier n’est toutefois pas dans l’excellence, 37 724 spectateurs dont 12 685 en avant-première, au vu de la combinaison de 464 salles, c’est à ce stade ouvert. A suivre.

Les flops du jour : Quand tu seras grand et Ma langue au chat

Les catastrophes du jour sont Quand tu seras grand (12 232 spectateurs dans 326 salles, moyenne épouvantable de 38) et Ma langue au chat (8 671 entrées dans 302 salles, moyenne surréaliste de 29). On évitera de rappeler qu’elles ont bénéficié d’avant-premières.

Du côté du cinéma américain, Metropolitan FilmExport tient sa revanche sur Ari Aster et A24. N’ayant pu récupérer les droits de la diffusion française de Beau is Afraid, le distributeur se contente de Misanthrope avec S. Woodley, dont l’écho médiatique est moindre malgré d’excellentes critiques. Les 20 515 spectateurs dans 235 cinémas, sans aucune avant-première, sont à cette heure insuffisants. Le thriller pâtit d’un déficit de notoriété en province au vu du ration Paris Province.

Quand tu seras grand, affiche

© Ad Vitam

Beau is Afraid et Burning Days partagent une trajectoire identique

Burning Days et Beau is afraid finissent ex-aequo : 10 071 pour le polar turc de 2h dans 120 salles, 9 199 pour l’OFNI américain de 3h dans 109 cinémas. Les deux longs bénéficient de moyennes de 84 spectateurs. C’est plutôt pas mal. Leurs moyennes sont équivalentes sur la capitale. Pour Ari Aster, c’est a priori le moins bon démarrage de sa carrière, mais l’auteur qui avait accordé à la France une belle journée de promotion, n’avait surtout jamais bénéficié d’aussi peu d’écrans, à savoir moitié moins de salles qu’Hérédité et Midsommar.

Le biopic japonais Hokusai était présent dans 114 cinémas. C’est conséquent pour le film qui a séduit 8 447 amateurs de peintures cinématographiques pour une moyenne de 74. Le film avait été très peu montré en avant-première contrairement à Burning Days. Cette entame est largement encourageante.

En 9e position, Noémie dit oui est victime de son manque d’exposition : à peine 69 pour une oeuvre dramatique aussi forte, c’est dommage. C’est surtout à Paris que le circuit a été réduit (2 écrans). Le distributeur Wayna Pitch avait fait un long travail d’exposition du film en province, en avant-première. Bien lui en a pris, le ration Paris Province est de 26.34, avec 3 372 spectateurs dans 49 salles, dont 2 732 en A.P. Sa moyenne de 69 est convenable. Né il y a 10 ans, le distributeur indépendant devrait connaître son plus beau score avec ce très beau récit sur les affres de la prostitution des adolescentes.

Notre coup de coeur de la semaine, Mad God de Phil Tippett, proposé par Carlotta dans 18 cinémas, n’a pas suscité plus d’adhésion que celle de 572 lecteurs de Mad Movies. Pour une oeuvre aussi forte, on se dit que l’exposition n’était pas la bonne et que Beau is Afraid lui a fait vraiment du tort. Pour le distributeur et éditeur de blu-ray, c’est en vidéo que se jouera la différence.

Frédéric Mignard

Mad God, l'affiche

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