Wolf Man : la critique du film de Leigh Whannell (2025)

Epouvante-horreur, Fantastique | 1h43min
Note de la rédaction :
6/10
6
Affiche de Wolf Man

  • Réalisateur : Leigh Whannell
  • Acteurs : Christopher Abbott, Julia Garner, Matilda Firth
  • Date de sortie: 15 Jan 2025
  • Année de production : 2024
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Wolf Man
  • Titres alternatifs : Hombre lobo (Espagne) / Lobisomem (Portugal, Brésil) / Wolfman (Italie) / Farkasember (Hongrie)
  • Autres acteurs : Sam Jaeger, Ben Prendergast, Benedict Hardie, Zac Chandler, Beatriz Romilly, Milo Cawthorne
  • Scénaristes : Leigh Whannell, Corbett Tuck, Lauren Schuker Blum, Rebecca Angelo
  • D'après : le scénario du film Le Loup-garou écrit par Curt Siodmak
  • Monteur : Andy Canny
  • Directeur de la photographie : Stefan Duscio
  • Compositeur : Benjamin Wallfisch
  • Chef Maquilleur : -
  • Chef décorateur : Ruby Mathers
  • Directeurs artistiques : Grace Acheson, Karijus Schlogl, Melissa Spicer
  • Producteurs : Jason Blum, Ryan Gosling
  • Producteurs exécutifs : Ken Kao, Beatriz Sequeira, Melanie Turner, Leigh Whannell
  • Sociétés de production : Blumhouse Productions, Motel Movies
  • Distributeur : Universal Pictures
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo :
  • Date de sortie vidéo :
  • Budget : 25 000 000 $
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Rentabilité :
  • Classification : Interdit - 12 ans avec avertissement : "L'intrigue resserrée sur une enfant, une mère, un père devenu loup garou qui s'automutile et se dévore lui-même est susceptible de heurter un public sensible non averti."
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Atmos
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © LA (affiches). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Universal Studios. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attaché de presse : Etienne Lerbret
  • Tagline : Par Blumhouse, producteur de Black Phone et le réalisateur d'Invisible Man / Ne laissez pas entrer le mal (affiche 1) / Protéger les siens (Affiche 2)
  • Franchise :
Note des spectateurs :

Avec Wolf Man, Leigh Whannell entend suivre les pas de son génial Invisible Man sans vraiment y parvenir, par la faute d’un script étriqué, une absence de grande scène de frayeur et une réalisation moins brillante. Décevant, sans être mauvais pour autant.

Synopsis : Et si l’être que vous aimez se transformait en une créature à peine reconnaissable ? Père de famille vivant à San Francisco, Blake hérite de sa maison d’enfance, une vieille ferme située au fin fond de l’Oregon, lorsque son père disparaît et qu’il est considéré comme mort par les autorités. Alors que son couple bat de l’aile, Blake convainc sa femme Charlotte de changer d’air et d’aller vivre dans sa maison de l’Oregon avec leur petite fille Ginger. Mais lorsque Blake, Charlotte et leur fille arrivent près de la ferme, ils sont attaqués, en pleine nuit, par un animal invisible : tentant de prendre la fuite, ils se barricadent à l’intérieur de la maison pour se protéger contre la bête qui rôde, aux aguets. Mais au fil de la nuit, Blake commence à se métamorphoser en une créature méconnaissable…

Universal revient au loup-garou

Critique : Dès les années 30, la firme Universal a développé une série de films horrifiques à succès autour de monstres comme Dracula ou Frankenstein. Petit dernier à faire son apparition, Le Loup-garou (George Waggner, 1940) connaît lui aussi un joli succès à son époque grâce à une œuvre vraiment aboutie. Dès lors, le lycanthrope a été exploité dans plusieurs films au cours des années 40. Réactivée par la Hammer avec l’excellent La nuit du loup-garou (Terence Fisher, 1961), la figure du fantastique a ensuite été largement développée en Espagne par le biais du cinéma bis de Paul Naschy.

Wolf Man, photo 1

© 2024 Universal Studios. All Rights Reserved.

Toutefois, le film le plus marquant en la matière demeure Le loup-garou de Londres (John Landis, 1981), surtout connu par son impressionnante transformation créée par Rick Baker. Enfin, le loup-garou a également fait partie de la salve de nouvelles adaptations de monstres des années 90 avec Wolf (Mike Nichols, 1994) qui entendait donner une signification plus sociale au phénomène. Ce n’est véritablement qu’en 2010 que la firme Universal décide de livrer un remake de son opus de 1940 avec Wolfman (Joe Johnston, 2010). Malgré des qualités évidentes, le film gothique est une déception au box-office mondial (à peine 140 millions de dollars de recettes mondiales pour un coût prohibitif de 150 millions).

Appliquer la recette Invisible Man au lycanthrope

Persuadé que le loup-garou demeure une importante mythologie, le studio compte l’inclure dans son Dark Monster Universe initié au milieu de la décennie 2010 afin de profiter du système d’univers partagé créé par Marvel. Malheureusement, le flop du raté La momie (Alex Kurtzman, 2017) a enterré le projet. Un homme a pourtant incarné le renouveau du genre avec son Invisible ManLeigh Whannell. Chef d’œuvre incontestable, le long métrage est parvenu à effrayer le monde entier alors que son budget n’était que de 7 millions de dollars. Il aurait même pu faire bien mieux s’il n’était pas sorti en pleine pandémie de Covid-19.

Désormais considéré avec respect, le scénariste et comédien Leigh Whannell a obtenu haut la main son statut de cinéaste qui compte dans le domaine de l’horreur. Il était donc tout indiqué pour poursuivre dans la même veine avec Wolf Man (2025). Là encore, la mise de départ n’est guère élevée puisque le cinéaste australien a bénéficié de 25 millions de dollars de la part de Blumhouse Productions, ce qui peut être considéré comme une misère à Hollywood. Pour l’auteur, il était donc nécessaire de procéder de la même manière que sur Invisible Man, c’est-à-dire restreindre au maximum le nombre de protagonistes et tabler sur l’ambiance plutôt que sur la surenchère d’effets.

Une intrigue resserrée sur une seule nuit et trois personnages

Dès son introduction, Leigh Whannell joue à fond sur le son, très travaillé et inquiétant, ainsi que sur la présence quasiment fantomatique d’un être sauvage parcourant la forêt. Comme dans son œuvre précédente, le cinéaste crée le suspense en ne montrant que le souffle du monstre et en refusant de succomber à la facilité des jump scares. Cela met donc le spectateur en bonne disposition, même si aucune mort ne vient égailler cette séquence inaugurale, prémices de ce qui va malheureusement suivre.

Transporté trente ans plus tard, le spectateur est invité à suivre un couple (Julia Garner et Christopher Abbott, bons sans être exceptionnels) et leur petite fille (Matilda Firth, très juste) dans leur quotidien. On comprend assez rapidement que le couple en question va mal et que seule leur petite fille leur permet de poursuivre leur route ensemble. À la suite du décès de son père, le mari propose de partir dans l’Oregon pour déménager les affaires du patriarche. La petite équipée ne sera pas de tout repos puisque l’action démarre dès leur approche du domaine entouré d’une forêt inquiétante. En fait, Wolf Man se déroule en une seule nuit, ce qui permet de ne pas perdre de temps en longs discours.

Pas d’ennui, mais peu de frissons

Agressée par ce qui apparaît comme un loup-garou, la petite famille tente de survivre, même si le mari griffé par la bête commence à développer un comportement de plus en plus étrange et menaçant. En souhaitant resserrer son intrigue au maximum, Leigh Whannell parvient à ne jamais ennuyer le spectateur, mais il passe également trop vite sur des éléments qui pouvaient être développés. Lorsque l’époux commence à se transformer, il oriente son film vers le body horror et lorgne fortement du côté de La mouche (David Cronenberg, 1986), sans en atteindre la puissance d’évocation.

Wolf Man, photo 2

© 2024 Universal Studios. All Rights Reserved.

Par la suite, il ne joue pas suffisamment sur le suspense lors des assauts de la bête, qui, par ailleurs, n’est pas la plus convaincante qui soit en termes de maquillage. Finalement, outre une réalisation qui sait parfois être intéressante, le seul véritable apport de Leigh Whannell est de nous faire ressentir la transformation de l’intérieur. Il n’essaye donc pas d’égaler ou de surpasser le travail de ses prédécesseurs, mais effectue un pas de côté en proposant une vue subjective de ce qui se passe dans la tête de l’infecté (avec une vision à la Predator).

L’homme est un loup pour l’homme

D’un point de vue thématique, Wolf Man écarte la dimension mythologique du loup-garou pour transformer la lycanthropie en une sorte de maladie. En réalité, le cinéaste en fait avant tout une métaphore de la masculinité toxique qui se transmettrait de père en fils. Dès lors, même si le rôle de l’homme a évolué au cours des décennies – ici le mari est un homme au foyer – sa nature profonde de chasseur avide de sang demeure. Ainsi Wolf Man prend le pouls de notre société actuelle et fait de son protagoniste masculin un agresseur potentiel, y compris sous prétexte de défendre sa famille. Cette métaphore n’est pas inintéressante, même si on ne la valide pas entièrement.

Encore une fois, cette idée très contemporaine aurait mérité d’être soutenue par une action plus prenante, par un suspense plus étudié et surtout par une fin moins expédiée et totalement déceptive. Eliminée en deux temps, trois mouvements, la menace n’aura pas fait beaucoup de victimes (une seule en fait, et hors champ) si l’on excepte les bêtes sauvages. Dépourvu de paroxysme, le spectacle apparaît dès lors dans toute sa nudité de petit budget sans que Leigh Whannell parvienne à sublimer l’ensemble par la seule grâce de sa réalisation. On est donc ici très loin des sensations fortes éprouvées à la vision de son Invisible Man.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 15 janvier 2025

Affiche de Wolf Man

© 2024 Universal Studios. All Rights Reserved.

Biographies +

Leigh Whannell, Christopher Abbott, Julia Garner, Matilda Firth

Mots clés

Cinéma américain, Universal Monsters, Les loups garous au cinéma, La forêt au cinéma, Body Horror, Blumhouse Productions

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Affiche de Wolf Man

Bande-annonce de Wolf Man (VOstf)

Epouvante-horreur, Fantastique

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