Villa Caprice : la critique du film (2021)

Drame | 1h41min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Villa Caprice, affiche du film

  • Réalisateur : Bernard Stora
  • Acteurs : Paul Hamy, Michel Bouquet, Eva Darlan, Yves Jacques, Irène Jacob, Patrick Bruel, Laurent Stocker, Niels Arestrup, Claude Perron
  • Date de sortie: 02 Juin 2021
  • Année de production : 2020
  • Nationalité : Français, Belge
  • Titre original : Villa Caprice
  • Titres alternatifs : The Case (titre international), El caso Villa Caprice (Espagne)
  • Scénariste(s) : Bernard Stora, Pascale Robert-Diard, Sonia Moyersoen
  • Directeur de la photographie : Thomas Hardmeier
  • Compositeur : Vincent Stora
  • Société(s) de production : JPG Films, Bac Films, France 3 Cinéma
  • Distributeur (1ère sortie) : Bac Films
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Editeur(s) vidéo : M6 Vidéo
  • Date de sortie vidéo : 6 octobre 2021 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 127 534 entrées / 30 788 entrées
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : 2,5 M d'euros
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / 5.1
  • Festivals et récompenses : Angoulême Film Festival (20202°
  • Illustrateur / Création graphique : Metanoïa
  • Crédits : Bac Films
Note des spectateurs :

Fondé sur un duel d’acteurs réussi, Villa Caprice est une œuvre agréable à suivre, mais qui n’offre pas un point de vue inoubliable sur le monde des élites. A voir pour Arestrup et Bruel.

Synopsis : Avocat célèbre, Luc Germon pense atteindre la consécration lorsque Gilles Fontaine, l’un des patrons les plus puissants de France, lui demande de prendre sa défense. L’homme d’affaires est soupçonné d’avoir acquis dans des conditions douteuses une magnifique propriété sur la Côte d’Azur, la Villa Caprice. Humilié et furieux de s’être laissé piéger, Fontaine compte sur l’habileté de Germon pour le tirer de ce mauvais pas. Mais une étrange relation de pouvoir s’installe bientôt entre les deux hommes, en principe alliés. Qui prendra l’avantage ?

Retour au cinéma pour Bernard Stora

Critique : Le sujet de Villa Caprice a été amené au réalisateur Bernard Stora par la journaliste Pascale Robert-Diard, avec qui il avait déjà collaboré sur le téléfilm La dernière campagne (2012). La chroniqueuse judiciaire s’est inspirée du suicide du grand avocat Olivier Metzner pour se demander ce qui pouvait pousser un homme aussi puissant à mettre fin à ses jours. Toutefois, Bernard Stora ne voulait aucunement réaliser une œuvre réaliste qui serait à la lisière du documentaire pour son retour sur grand écran. Les deux collaborateurs ont donc choisi de s’éloigner volontairement de la véritable histoire de Metzner pour livrer un scénario totalement original.

Nous faisons donc la connaissance d’un très grand avocat d’affaires incarné par Niels Arestrup et de son tout nouveau client, interprété par Patrick Bruel. Ce dernier est accusé d’avoir acquis une somptueuse villa à un prix dérisoire fixé par la mairie, qui est tenue par un de ses amis. Dès le premier quart d’heure, Bernard Stora établit la position dominante des deux hommes, chacun dans leur partie. Aussi bien l’un que l’autre se comportent comme des êtres condescendants et odieux avec leur entourage, que ce soit le petit personnel domestique ou leurs proches.

Villa Caprice

© M6 Vidéo

Villa Caprice : des personnages détestables, mais marqués par une terrible solitude

Cette description pouvait d’ailleurs être fatale au film puisqu’il est difficile pour le spectateur d’éprouver de l’empathie envers ces élites qui profitent de leur position dominante pour écraser les autres. C’est donc tout le talent des deux acteurs principaux que d’incarner des êtres méprisants sans qu’on les déteste tout à fait. Pire, ils parviennent à plusieurs moments à leur octroyer une dimension humaine qui – sans les racheter totalement – leur confère une épaisseur nécessaire. Ainsi, durant ce duel pour savoir lequel domine l’autre, on apprendra les motivations très matérialistes du personnage de grand patron joué avec rouerie par Bruel. Celui-ci cherche avant tout à prendre une revanche sociale, sans se rendre compte que cette ambition folle le mène tout droit à une terrible solitude.

Face à lui, le rôle le plus étoffé est celui de l’avocat tenu par Arestrup, toujours aussi doué pour exprimer toute l’ambiguïté de son personnage à l’aide de quelques regards. Le portrait de cet homme – lui aussi marqué du sceau de la solitude extrême – peut même émouvoir, notamment lorsqu’il est confronté à son père (excellent Michel Bouquet). Là aussi, on retrouve cette idée de revanche sociale qui, pourtant, ne débouche pas nécessairement sur le bonheur, comme nous l’indique la scène finale.

Une réalisation télévisuelle sauvée par l’ensemble des acteurs

Présenté au public comme une plongée dans les milieux des affaires, avec ses collusions d’intérêt entre politiques, grands patrons et hommes de loi, Villa Caprice est certes une description sans fard du monde de l’argent, mais on pouvait s’attendre à une ironie plus mordante et un point de vue plus affuté. Il faut finalement attendre les dix dernières minutes pour que le long-métrage dévoile son jeu, assez retors in fine. C’est sans doute un peu tard au cœur d’une œuvre qui manque parfois de rythme et de vrais ressorts dramatiques forts. Effectivement, l’intrigue générale est avant tout l’occasion de faire le portrait de deux hommes dont on peut penser qu’ils pourraient devenir amis si leur position ne les en empêchait pas.

Doté d’une réalisation passe-partout et quelque peu télévisuelle, Villa Caprice manque donc de mordant et d’une vraie proposition de cinéma pour être pleinement satisfaisant. Toutefois, signalons l’excellence de l’ensemble du casting qui porte à bout de bras cette histoire intéressante, mais recycle l’éternel refrain sur le fait que l’argent ne fait pas le bonheur. On citera Irène Jacob, parfaite en femme désespérée qui ne semble être qu’un objet de plus au cœur de la Villa Caprice, mais aussi le grand Michel Bouquet en vieil aigri. Enfin, Laurent Stocker fait un juge très crédible.

En l’état, Villa Caprice est surtout l’occasion d’assister à un duel d’acteurs qui tient la route, sans être pour autant un spectacle incontournable.

Critique de Virgile Dumez

Box-office :

Sorti peu après la fermeture des salles due au second confinement lié à la Covid-19, Villa Caprice a réalisé 127 000 entrées, une déception sur à peine 10 semaines à l’affiche. Démarrant sa carrière dans 354 cinémas en 9e position, l’affrontement entre ses deux vedettes a du mal à profiter d’une reprise cinématographique qui ne veut pas totalement se faire. Le drame de Bernard Stora passe de 67 000 entrées à 29 000 clients en deuxième semaine. En 7e semaine, il en est réduit à 333 spectateurs dans 15 cinémas.

Dans l’ensemble, le film a atteint les 407 cinémas au plus fort de sa 3e semaine.

L’une des raisons de son échec fut aussi la concurrence frontale avec Des hommes, proposé le même jour, dans une combinaison similaire.  Le film de Lucas Belvaux  finira sa carrière à 188 504 cinémas.

M6 Vidéo ne proposera pas Villa Caprice en format physique HD, mais seulement en DVD, ne voulant pas investir sur cette demeure a priori délabrée. Néanmoins, l’affiche fut totalement retravaillée pour le visuel vidéo. La jaquette rend le tête-à-tête plus sombre et tempétueux.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 2 juin 2021

Les extraits du film

Villa Caprice, affiche du film

Affiche : Metanoïa / Distribution : Bac Films

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Villa Caprice, affiche du film

Bande-annonce de Villa captice

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